Accrochez-vous !

• Une pièce dAdA

L'action se déroule à Zurich en 1919, au moment de la création du Mouvement Dada. Quatre personnages (Jane Kalagan, Molly, Ulla et Otto Kurtzman) vivent ensemble dans un appartement zurichois. Ils sont tous des artistes en devenir. Mais une de leur création, typiquement Dada, va attirer l'attention de la police, et en particulier de l'inspecteur Gerda Tolstoï... Tout va virer au burlesque et à la décomposition.

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• dAda

L'histoire du mouvement Dada se confond avec la foudroyante percée intellectuelle déclenchée, simultanément et indépendamment en divers points du globe, par plusieurs groupes de jeunes artistes, littérateurs et philosophes : en quelques années, de 1915 à 1923, elle allait ébranler les fondations esthétiques du temps, qu'elles fussent traditionnelles ou d'avant-garde, et amorcer une révolution qui, du surréalisme au Pop Art, allait en un demi siècle bouleverser notre vision du monde. Dada est la révolte, même. Il incarne la forme la plus aiguë d'un esprit de subversion individuelle et collective qui a envahi notre époque. Breton l'avait bien senti dès 1919 : le but avoué de Dada était de "tuer l'art".

C'est à Zurich, vers la fin de 1915, qu'apparaissent distinctement les stigmates particuliers de cette rébellion. Dans la vague de réfugiés de toute espèce qui déferlait alors sur la paisible cité alémanique, se trouvaient plusieurs jeunes gens venus de divers pays d'Europe et sans autre affinité que leur haine d'un ordre social dont la guerre même attestait la faillite. Parmi eux : Otto Kurtzman et Ulla, Jane Kalagan et Molly. C'est ainsi que se rencontrèrent dans la petite salle du "Cabaret Voltaire", ouvert par un transfuge du Blaue Reiter munichois, Hugo Ball, des Allemands comme Hans Richter et Richard Huelsenbeck, des Roumains comme Tristan Tzara et Marcel Janco ou des Alsaciens comme Hans Arp et les protagonistes d’Accrochez-Vous !

Pour meubler leur oisiveté forcée, ils organisèrent au Cabaret des soirées qui, anodines au début, dégénérèrent bientôt en provocations systématiques contre l'ordre bourgeois. Sous l'aiguillon de son imprésario Tzara et de son maître à penser Hugo Ball, le groupe dadaïste zurichois, renforcé en 1919 par la venue de Picabia, devait défrayer la chronique dans la presse helvétique jusqu'en 1920.

• Note d'intention

Oh que la technique est belle quand, vecteur innocent, elle permet des rencontres surréalistes donnant une alchimie ignorée de la raison. Internet, la technique, les auteurs et moi, puis une pièce Accrochez-vous ! La lecture s’est faite d’un trait tant l’intrigue est plaisante et pousse le lecteur - et, j’espère, bientôt le spectateur - à attendre la suite parce que les dialogues se succèdent et surprennent. Je voulais de la folie, du décalé, de l’extravagant et sur un thème quelque part insolite : Philippe Fournier et Sébastien Heurtel ont eu l’audace d’écrire une pièce avec un peu de chaque et beaucoup de dérision.

Mettre en scène, c’est transformer un texte en un spectacle vivant par des gestes, des attitudes, une atmosphère, des signes, en fonction de la personnalité des comédiens et de la sensibilité du metteur en scène. Cette mise en scène, je l’ai imaginée dans ses moindres détails, je vois le plaisir du public, et je sais qu’au cours du spectacle il partagera la démesure d’une période et l’espérance désabusée d’une postérité immortelle improbable. Chaque spectateur en sera le complice.

Parce que je travaille en parfaite harmonie avec Philippe Fournier et Sébastien Heurtel, j’ai toute la liberté de créer Accrochez-vous ! telle que je la ressens ce qui donnera aux comédiens une plus grande confiance dans leur jeu. Je guiderai chacun avec beaucou d’attention pour que se crée une ambiance favorable à l’épanouissement de tous, pour le succès de notre pièce.

Marc Avertin