Leonid Andreïev (1871-1919), une des voix les plus originales et les plus controversées qui résonnèrent en Russie pendant les premières années du XXème siècle, eut un don qui lui était propre : exprimer l’état d’esprit des décennies de crise qui aboutirent à la Première Guerre mondiale et aux révolutions de 1917. Il le fit dans des nouvelles et des pièces de théâtre qui exercèrent une forte emprise sur l’imagination des ses contemporains et lui valurent de grands succès en Russie aussi bien qu’à l’étranger. En avance sur nombre de développements dans la littérature d’avant-garde, il s’attaqua, comme Proust, Joyce et les autres grands écrivains de sa génération, aux problèmes posés par l’agonie de l’ordre ancien et les douleurs de l’enfantement du nouveau. Percevant comme une catastrophe l’aliénation de l’homme moderne, il fit toute une série d’expériences audacieuses, qui, en ouvrant de nouvelles voies, réussirent à peindre avec un maximum de tension et d’expressivité des dilemmes philosophiques angoissants et des états psychologiques complexes. Une grande part de l'inteligentsia le considère comme un maître à penser.

« La parole de l'écrivain doit être aiguë comme une lame et ardente comme le feu. » Léonide Andreïev

Parmi ses oeuvres : La Vie de l’homme (1907), Le Roi-faim (1908), Les Jours de notre vie (1908), Les Masques noirs (1909), Ekaterina Ivanovna (1912), Celui qui reçoit des gifles (1915).