Boris Vian est né le 10 mars en 1920 dans une famille bourgeoise de Ville-d'Avray dans les Hauts-de-Seine. Il grandi dans un univers ou la gaieté, le développement intellectuel et la liberté d'esprit sont à l'honneur. « Les Fauvettes », la maison familiale est le théâtre de nombreuses fêtes.
Dès l’âge de douze ans, il est atteint d’un rhumatisme cardiaque. Destiné à une vie de repos, il refuse le sort et vit sans compter. En 1929, Boris Vian à 19 ans, c’est le crash boursier. Son père, Paul, qui vivait jusqu'alors de ses rentes, est ruiné. Il est obligé de louer la villa et de s'installer avec toute sa famille au bout du jardin, dans la maison d’intendance.
En 1939, il entre à l’école Centrale, et en sort en 1942 avec un diplôme d'ingénieur. Il rentre dans l’orchestre de jazz amateur de Claude Abadie, et publie ses premiers textes sous les pseudonymes de « Bison Ravi » et « Hugo Hachebuisson » . Il rencontre Raymond Queneau, Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre. En 1947, il publie sous le pseudonyme de « Vernon Sullivan » une imitation du roman noir américain J'irai cracher sur vos tombes pour lequel une plainte sera déposée par le Cartel d'action sociale et morale dirigé par un architecte puritain, qui fait à ce livre une tel publicité qu’il devient un best-seller.
Trompettiste au coeur d'un Saint Germain des Prés, il cumule parallèlement toutes les vies, musique, théâtre, poésie, peinture, journalisme, intègre le collège de Pataphysique* au titre de Satrape… Il aspire, comme il le dira un jour, à tout savoir. Il écrit des chansons, des comédies musicales, des scénarios de films, produit des disques, fait des apparitions sur scène, joue dans des films …
Le 23 juin 1959, il est pris d'un malaise et meurt pendant la projection du film J'irai cracher sur vos tombes qu’il désavouait et dont il avait fait savoir qu’il demanderait certainement le retrait de son nom au générique. Il avait toujours dit qu’il n’aurait jamais 40 ans…
Anticonformiste, révolté. Touche à tout. Visionnaire. Boris Vian était bien plus qu’un artiste provocateur, il préfigure la société dans laquelle nous vivons où l’homme est écrasé par un système d’aliénation.
* La Pataphysique est la science de ce qui se surajoute à la métaphysique. Alfred Jarry est considéré comme son créateur. Elle incite donc à concevoir des solutions imaginaires en mettant sur le même plan le réel et l’imaginaire. Sans nier les différences, elle se place délibérément à l’extérieur pour observer autrement, ce qui conduit à une désintégration et une reconstruction de la vision du monde.
Le collège de Pataphysique est créé en 1948 et compte parmi bon nombre de surréalistes, poètes et écrivains, notamment, Raymond Queneau, Boris Vian, Eugène Ionesco, René Clair, Paul-Emile Victor, Fernando Arrabal…
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