Sur le chemin qui mène de l’Île de la Cité à la colline de Montmartre, à proximité de l’enceinte de Philippe Auguste, une modeste chapelle est bâtie en 1213 ; elle devient église paroissiale, consacrée à Saint-Eustache, en accueillant des reliques de ce martyr romain, données par l’abbaye Saint-Denis.
Avec les années, la population ne cesse de s’accroître ; il faut agrandir l’église. La première pierre de l’église actuelle est posée le 19 août 1532, sous François 1er, sans que l’on ne connaisse le nom du premier architecte. Même si la construction a duré plus d’un siècle, le visiteur qui entre à Saint-Eustache pour la première fois, ne manque pas d’être frappé par son unité. Le 26 avril 1637, l’église est enfin consacrée par Jean-François de Gondi, archevêque de Paris.
En 1655, Colbert, paroissien et premier marguillier de Saint-Eustache, fait aménager deux chapelles sous les tours de la façade, ce qui en compromet gravement la solidité. On doit démolir la façade ainsi que la première travée de la nef et des bas-côtés. Le 22 mai 1754, le duc de Chartres – futur Philippe-Egalité – pose la première pierre du portail actuel. Les plans avaient été dressés par Jean-Hardouin Mansart de Jouy ; la construction, continuée par Pierre-Louis Moreau, est restée inachevée… jusqu’à aujourd’hui !
Les aventures de l’église ne sont pas finies ; en 1793, elle est fermée au culte catholique pour devenir temple de l’Agriculture. Rouverte en 1795, elle est concédée partiellement aux théophilanthropes : de graves dommages sont causés à l’église et à son mobilier.
Le dix-neuvième siècle va être, pour Saint-Eustache comme pour beaucoup d’autres monuments parisiens, l’ère des réparations et des restaurations. de 1846 à 1854, une restauration complète de l’édifice est dirigée par Victor Baltard (qui dessine le buffet d’orgue, la chaire, le maître autel, et qui supervise la réfection de toutes les peintures). Ce dernier fait aussi construire les pavillons pour le marché des Halles, qui seront démolis dans les années 1970.
Après les évènements de 1870-1871, on procède à des réparations aux combles, aux contreforts et à la façade sud ; de 1928 à 1929, la façade a été revue et consolidée. Le départ du marché des Halles vers Rungis, dans la banlieue sud de Paris, modifie considérablement le quartier, avec la création d’un pôle régional de transport, d’un grand centre commercial et d’activités culturelles. La destruction des pavillons Baltard fait apparaître l’église comme l’un des éléments principaux du quartier.
Dans les années 1990, après beaucoup de difficultés, l’orgue est restauré par une maison hollandaise – Van den Heuvel – Saint-Eustache dispose maintenant d’un des instruments les plus importants de France. Depuis plusieurs années, la Ville de Paris, propriétaire du bâtiment, mène de très importants travaux de rénovation extérieure et intérieure.
Il est difficile de dresser la liste complète des personnages illustres dont le souvenir se rattache à Saint-Eustache. A partir du dix-septième siècle, et jusqu’à la Révolution, cette église a le titre de “paroisse royale” ; elle est fréquentée à la fois par l’humble peuple des Halles – marchands et artisans – et par la noblesse qui loge sur son territoire et possède des chapelles dans l’église.
Richelieu est baptisé à Saint-Eustache, ainsi que Molière. La Fontaine est enterré à Saint-Eustache. En 1649, le jeune Louis XIV fait sa première communion. C’est là aussi que le Père Senault, de l’Oratoire, prononce l’oraison funèbre d’Anne d’Autriche en 1666 ; et dix ans plus tard, Fléchier celle de Turenne ; Massillon prêche à plusieurs reprises, notamment en 1704 où il donna son fameux sermon sur “le petit nombre des élus”. Le 30 décembre 1721 est baptisée une enfant nommée Jeanne Poisson, qui sera connue sous le nom de Mme de Pompadour. Le 4 juillet 1778, Mozart vient pleurer à Saint-Eustache, aux funérailles de sa mère ; quelques années après, le corps de Mirabeau y est déposé en grande pompe; Le 30 avril 1855, Berlioz dirige à Saint-Eustache l’éxécution de son “Te Deum” et le 15 mars 1866, Liszt assiste à la première audition de sa messe solennelle, dite de “Gran”.
L'Orchestre Les Violons de France présente Les Quatre Saisons de Vivaldi dans leur intégralité. Le programme comprend également les Ave Maria de Schubert, le Canon de Pachelbel et Une petite musique de nuit de Mozart.
Pour les fêtes, l'Orchestre Hélios vous offre un grand concert de chants traditionnels de Noël.
Lucas Lipari et François Olivier, respectivement trompettiste et organiste joueront ensemble pour le Nouvel An dans le cadre exceptionnel de l'église Saint-Eustache.
Place du Jour 75001 Paris