Rituel du Zâr et chants Bâssanak de Qeshm (Iran)

Aubervilliers (93)
du 4 au 5 mars 2006

Rituel du Zâr et chants Bâssanak de Qeshm (Iran)

Qeshm est une île iranienne du Golfe Persique, dans le détroit d’Ormuz, qui recèle encore, malgré sa proximité avec les grandes villes du continent, certaines traditions et certains répertoires musicaux méconnus. À Qeshm, la cérémonie du mariage revêt une importance primordiale. Le rituel du Zâr vise à guérir par exorcisme ceux qui sont possédés par les génies ou les êtres invisibles appelés Bâd.

Rituel du Zâr et chants Bâssanak de Qeshm (Iran)

  • Les chants Bâssanak

Qeshm est une île iranienne du Golfe Persique, dans le détroit d’Ormuz, qui recèle encore, malgré sa proximité avec les grandes villes du continent, certaines traditions et certains répertoires musicaux méconnus. À Qeshm, la cérémonie du mariage revêt une importance primordiale. Elle dure trois jours au moins, durant lesquels les mariés sont préparés à la nouvelle vie qui les attend, chacun de son côté. Chez les femmes, le long moment nécessaire à la pose du henné (Hana-bandan) sur les mains de la mariée est accompagné de chants. Ces chants, dits Bâssanak, sont entonnés par quatre femmes de la famille des mariés. Assises deux par deux, elles se font face et leurs chants responsoriaux disent la joie de la mère qui voit la mariée si belle, la tristesse de cette dernière qui va quitter sa famille, la naissance du premier enfant, les bonheurs de la vie à deux…

Sur cette même île de Qeshm vivent de nombreux Africains qui furent transportés là comme esclaves au XVIème siècle, à l’époque de l’expansion portugaise. Ils amenèrent avec eux un rite inconnu à ces régions du sud iranien : le Zâr. L’adaptation progressive des Africains au mode de vie iranien entraîna des modifications dans le déroulement de ce rituel sacré, mais les changements ne concernent que des détails et le rite du Zâr est resté fidèle à son esprit d’origine.

  • Le ritel du Zâr

Le rituel du Zâr vise à guérir par exorcisme ceux qui sont possédés par les génies ou les êtres invisibles appelés Bâd. Étymologiquement, Bâd signifie « le vent ». En effet les Bâd habitent l’air, et leurs adeptes ainsi que les gens qui ont été possédés au moins une fois par un Bâd sont appelés Les Gens de l’Air. Les raisons pour lesquelles on est susceptible d’être possédé par une entité invisible (génie, djinn, Bâd, ou Zâr) sont extrêmement diverses : transgression d’un interdit, filiation paternelle, amitié, haine...

Les Bâd se manifestent de diverses manières. En général, ils causent chez le malade un désordre physique (maux de tête, maux de ventre…) ou mental (dépression, tristesse…). Le malade commence par consulter un médecin. S’il ne se sent pas guéri après quelques traitements, c’est qu’un Zâr l’a possédé. Le cas doit alors être soumis, au cours d’une séance de diagnostic, au chef de rituel, nommé le Baba si c’est un homme, ou la Mama si c’est une femme.

Le Baba doit d’abord déterminer si l’état du malade est bien dû à un génie puis identifier, le cas échéant, le génie qui le possède pour pouvoir l’exorciser. Une première rencontre silencieuse, appelée Mojarradi, et un peu d’encens suffisent pour savoir si la maladie est causée par un Zâr ; mais pour que le Bâd dise son nom, il faut l’invoquer au cours d’une cérémonie et le sommer de se présenter. Le Baba demande donc à ses Bâd de lui accorder le temps de préparer une séance de Zâr qui est appelée « jeu » : bazi guereftan ou madjless guereftan et dure de trois à sept nuits. Le rituel commence au coucher du soleil et se déroule à l’endroit décidé par le Baba, appelé Meydân (la place).

La cérémonie commence : les participants fument un narghilé au tabac et discutent jusqu’au moment où les Dohol (tambours ordinaires purifiés et décorés au henné) se mettent à jouer. L’assistant du Baba (appelé Kheyzarâni parce qu’il porte la baguette d’osier sacrée de Baba), commence à faire des oblations d’eau de rose et à purifier l’espace avec des encens très parfumés (Guéshté). Ensuite on fume un second narghilé, non plus au tabac, mais au Gorakou, mélange de pâte plutôt fluide (Bokhour) à base de dattes et d’un autre ingrédient que les non-initiés doivent ignorer et qui, en principe, a pour effet de faciliter la transe. Le malade s’agenouille au milieu du Meydan. Le Baba entame des chants dont chacun porte le nom d’un Bâd pour faire réagir le génie et l’identifier. Le malade, toujours à genoux, exécute des mouvements répétitifs au rythme des Dohol, le corps légèrement penché en avant et les deux mains posées à plat par terre.

Par les mouvements rythmiques, le Zâr nommé par le chant prend possession du corps du malade. Selon l’expression vernaculaire, on dit que le Zâr « descend » sur son cheval ou que son Zâr a commencé à danser. C’est à ce moment là que le malade entre en transe. On le couvre alors avec un grand drap ou tchador, généralement blanc, parce qu’on dit que quand le Zâr s’incarne, son visage change, et il ne veut pas être vu. Interrogé à plusieurs reprises, le Zâr exige généralement des offrandes, un sacrifice (Ghorbâni), un kheyzarân (baguette d’osier), un tchador propre, une bague, ou une séance de Zâr, dont il fixe la durée. La transe gagne tous ceux qui ont déjà été possédés par le même Zâr.

La séance du dernier jour commence l’après-midi et l’on procède normalement au sacrifice. Tous ceux qui sont entrés en transe boivent le sang de l’animal encore chaud avec de l’eau de rose et du safran. En réalité, ce n’est pas la personne possédée qui boit le sang de l’animal sacrifié mais son génie qui en tire une énergie vitale. C’est le moment le plus étonnant et le plus touchant de la séance. Pendant quelques secondes, les Bâd s’incarnent et deviennent visibles. Puis le Bâd laisse enfin sa monture en paix, n’exigeant plus rien que sa présence intermittente aux séances pour pouvoir s’incarner à nouveau de temps à autres. En effet un Bâd ne quitte jamais celui ou celle qu’il a une fois possédé. Enfin, un dîner collectif préparé avec la viande du sacrifice incite les convives à oublier pour quelques heures les tracas de la vie quotidienne.

Le possédé ne se souviendra absolument pas de la séance, mais l’on peut dire qu’il s’est accompli spirituellement par ce rite, dans la mesure où il maîtrise désormais sa relation avec le monde surnaturel ou invisible, qui était auparavant de l’ordre de la possession « sauvage ». Certes il reste possédé, mais à présent il connaît son génie, il sait son nom et ses habitudes. Il s’agit donc d’une relation claire et bien définie qui octroie à l’homme des pouvoirs surnaturels, comme par exemple la connaissance des événements aussi bien passés que futurs.

D’après Maryam Gharasou

À lire : La Possession et ses aspects théâtraux chez les Éthiopiens de Gondar (précédé de) La Croyance aux génies Zâr en Éthiopie du Nord, Michel Leiris, Le Sycomore, 1980.

Sélection d'avis des spectateurs - Rituel du Zâr et chants Bâssanak de Qeshm (Iran)

Rituel du Zâr et chants Bâssanak de Qeshm (Iran) Le 6 mai 2006 à 13h43

Salam maryam jan, Owza' ke rube rahe? merci! ye nokte dar morede bazi kardan(raghsidan). zarha hamishe ruye zanu bazi nemikonan! chand ta halate mokhtalef hast ke be now'e zar bastegi dare. hatta gahi istade bazi mikonan... matlabe akhare paragraphe 6 (ghesmate zar ) ye ruykarde taghlilgara dare ! chon baraye khode bumian bish az in ahammiyyat dare. merci " F A R D I S "

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Rituel du Zâr et chants Bâssanak de Qeshm (Iran) Le 6 mai 2006 à 13h43

Salam maryam jan, Owza' ke rube rahe? merci! ye nokte dar morede bazi kardan(raghsidan). zarha hamishe ruye zanu bazi nemikonan! chand ta halate mokhtalef hast ke be now'e zar bastegi dare. hatta gahi istade bazi mikonan... matlabe akhare paragraphe 6 (ghesmate zar ) ye ruykarde taghlilgara dare ! chon baraye khode bumian bish az in ahammiyyat dare. merci " F A R D I S "

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