L'histoire
Le principe
Le mot du metteur en scène : Palmade et moi
Pierre Palmade : "du cinéma sur scène"
Pierre Richard : "écrire léger pour donner du poids au personnage"
Pierre Malaquet, 38 ans (Pierre Palmade) se demande bien qui est cet inconnu qui vient de piquer dans les rayons de son petit supermarché de province… même physique dégingandé, mêmes yeux délavés, il y a entre eux comme un air de famille.
Surprise : c’est papa ! Pierre Malaquet, jeune cadre psychorigide, est à l’opposé des valeurs et du mode de vie de son père instable et sans-gêne. Pourquoi faudrait-il serrer dans ses bras ce paternel irresponsable (Pierre Richard), qui a lâchement quitté femme et enfant il y a des années ? Mais bon, quoi ! C’est Noël et il fait un froid à ne pas laisser un géniteur dehors. Pierre accueille donc chez lui cet inconnu si proche…
Les deux hommes vont maintenant devoir apprendre à se connaître, malgré les 35 ans d’absence qui les séparent.
Dans la droite lignée d'Ils s’aiment et d'Ils se sont aimés, qui mettaient en scène Pierre Palmade et Michèle Laroque, Pierre & Fils raconte sous forme de saynètes, l’histoire intime et mouvementée du couple père/fils alias Pierre Richard/Pierre Palmade. Souvent en désaccord, de mauvaise foi, mais touchants, tendres, pudiques et toujours drôles, le père et le fils vont devoir se réconcilier en dix tableaux.
Ne cherchez pas les unités de lieux ou de temps chères au théâtre, elles ont disparu au profit de décors suggérés (le spectateur passe allègrement du supermarché au zoo !), de personnages fictifs et d’une mise en scène entièrement vouée à l’efficacité des sketches.
Deux coincés
"Nous sommes tous les deux de grands timides. Or, le travail d’écriture ne souffre pas la timidité. Il faut être vif et se dire franchement les choses. On s’est apprivoisé lors d’une première séance et ensuite, tout s’est enchaîné avec une fulgurance jubilatoire : idées et bons mots ont fusé pendant deux heures. Mais à la fin, nous retrouvions toujours notre timidité naturelle."
Deux modes opératoires
"Je travaille habituellement en solitaire. J’emporte un personnage dans mon coin et je le peaufine, ensuite, je livre ce que j’ai écrit. Pierre Palmade opère différemment : il allume son ordinateur, lance une phrase et cherche une répartie. Bizarrement, je suis rentré dans son jeu et ça a parfaitement fonctionné. Nous avions envie de nous surprendre l’un l’autre."
Deux acteurs au service du texte
"Nous avons respecté le style que Pierre Palmade a toujours eu : des phrases simples, tirées du quotidien, qui paraissent anodines mais qui, assemblées dans un ordre strict sont drôles, redoutables, efficaces, poignantes... Lors des répétitions, il appartenait aux deux acteurs de jouer dans le registre de la légèreté, ou de la vérité. C’était passionnant. Résultat : chaque séquence, chaque tableau est un point culminant du spectacle. A la lueur des répétitions, je pense que les spectateurs devraient avoir droit à une heure et demie de plaisir."
Deux êtres réconciliés par une mise en scène
"La pièce raconte le cheminement de deux êtres a priori incompatibles qui vont s’apprivoiser. Il est donc question de réconciliation, de l’union improbable de deux contraires. Toute la mise en scène sera au service de ce propos. Un texte qui funambule en permanence entre la tendresse et la drôlerie. Des mots qui ne disent que la surface des choses, quand les personnages, eux, atteignent des sommets d’implication. Le décor mêle deux antagonismes, projection et construction. Jusqu’à semer le doute dans l’esprit du public quant à ce qui est vrai ou faux. Sur ce même principe, la musique alterne deux thèmes et des arrangements distincts qui se croisent, se heurtent, se rejoignent pour finir peut-être par s’embrasser."
Christophe Duthuron
Comment avez-vous eu l’idée du spectacle ?
Une nuit, seul dans mon lit… En fait Pierre Richard est venu au Théâtre des Variétés, voir Si c’était à refaire, la pièce de Laurent Ruquier dans laquelle je jouais aux côtés d’Isabelle Mergault. Nous avons dîné ensuite et au cours du repas, il m’a dit l’air de rien : "Tiens, ce serait amusant qu’on fasse de la scène ensemble." J’ai passé la nuit suivante à imaginer l’histoire de Pierre & Fils. Très vite, Pierre m’a parlé de son ami surdoué Christophe Duthuron. Il me l’a présenté, il avait raison : le contact a été électrique et nous nous sommes mis à écrire Pierre & Fils pour de bon… Résultat : en trois semaines, l’essentiel du spectacle était couché sur le papier. Pierre Richard l’a lu et n’a rien voulu changer. Il nous a dit "C’est parfait". Et évidemment, nous avons tendance à le croire.
La réunion des talents Palmade/Duthuron a donc fonctionné...
Oui. Christophe a si bien alimenté mon idée de départ que nous avons fini par écrire le spectacle ensemble. On s’est servi de tout ce que l’on connaissait des différents personnages joués par Pierre Richard : la distraction, la drôlerie, la maladresse, une pointe de mauvaise foi mais aussi la timidité et la pudeur. Je pense que son âge donne une épaisseur au personnage : être irresponsable quand on a des cheveux blancs, c’est touchant. Il y a une certaine tendresse à refuser de vieillir.
Pierre Richard vous fait-il vraiment penser à votre père ?
Disons que c’est un père que j’aurais aimé avoir. J’ai perdu le mien quand j’avais 8 ans et c’est évidemment le vrai qui me manque. J’aimerais discuter avec lui, savoir ce qu’il pense de moi, s’il aurait apprécié ce que je suis, mais à aucun moment je ne me suis servi du spectacle comme d’une thérapie. Quoique… Mais soyons honnête, même s’il n’est plus là, mon père est assez présent dans ma vie pour que je n’aie rien à projeter sur Pierre Richard. Ceci dit, je me suis toujours plu à m’imaginer être le fils du grand blond : on se ressemble beaucoup (nos yeux bleus, notre allure dégingandée, notre air "dans la lune" et, je l’ai découvert récemment, notre sens aigu de la ponctualité) et puis j’avais déjà joué le rôle de son fils dans son film On peut toujours rêver en 1991.
Si l’on devait ranger Pierre & Fils dans un genre, ce serait… ?
Du cinéma sur scène. C’est un concept qui me plaît et que j’ai déjà développé dans deux précédents spectacles : Ils s'aiment et Ils se sont aimés avec Michèle Larroque. Le principe est simple : on ne s’embête pas avec les unités de lieux et de temps, on passe d’un décor suggéré à un autre, on converse avec des personnages fictifs, comme dans les sketches. Le spectacle est rédigé en dix tableaux qui sont autant de saynètes reliées entre elles par le fil de l’histoire. Comme dans un film, on passe de séquence en séquence, mais on ne perd jamais de vu le récit, ce qui constitue le socle du spectacle. Dans Pierre et Fils, on raconte une histoire : au public de juger si elle est drôle, intelligente, touchante… Ou tout cela à la fois.
Pierre Richard emprunte et détourne légèrement cette formule de Jouvet, pour qualifier l'écriture du spectacle Pierre & Fils. Du sur-mesure pour le grand blond qui trouve là un personnage à hauteur d'homme : un peu irresponsable, un peu immature, un peu tout… mais toujours drôle et très tendre.
Avez-vous le sentiment que vous êtes l'inspirateur direct de ce spectacle ?
Probablement. Pierre Palmade et moi avons beaucoup d'affinités. Je l'avais choisi pour jouer mon fils dans mon film On peut toujours rêver. Aujourd'hui il me choisit pour jouer son père. C'est tout de même un signe ! Il voulait écrire ce spectacle pour nous et rien que pour nous. Je pense que si j'avais refusé, il ne l'aurait pas fait.
Il vous a suffi d'une première lecture pour déclarer que le texte était parfait. Qu'est-ce qui vous a séduit à ce point ?
Mon personnage surtout. L'opposition entre le père et le fils. La légèreté et la vivacité des dialogues. Comme le disait Jouvet à Blier : "Il faut jouer léger pour avoir du poids". Je crois aussi qu'il faut écrire léger pour que le texte porte, qu'il fasse mouche. Christophe Duthuron et Pierre Palmade sont deux dialoguistes hors pair. C'est d'ailleurs étonnant de voir à quel point leurs talents respectifs se complètent.
Dans Pierre & Fils, qui est véritablement le fils ?
On pourrait se le demander. Parfois c'est l'un, parfois c'est l'autre. Pierre Malaquet (mon personnage), est tout penaud devant son fils, comme un gamin qui revient avec un mauvais carnet de notes. En même temps, le fils, ce petit bourgeois coincé, a beaucoup à apprendre de ce père qui se prétend de gauche et dit avoir roulé sa bosse un peu partout dans le monde…
Quels traits de caractère partagez-vous avec votre personnage ?
Il est un peu immature et je pense que je l'ai été moi aussi. Mais abandonner son enfant pendant trente ans et débarquer comme si de rien n'était un beau matin, ça, jamais je ne l'aurais fait… Immature d'accord, mais pas totalement irresponsable ! En même temps, ce n'est pas un salaud. C'est un rêveur, un inadapté, une espèce de Boudu. Même si je ne partage pas ses défauts, jouer le mytho et l'affabulateur est un régal pour moi.
A défaut de véritable paternité, seriez vous prêt à reconnaître une filiation spirituelle entre Pierre Richard et Pierre Palmade ?
Oui. Je crois que ce spectacle créé une affinité supplémentaire entre nous. Moi, je suis plus tenté par le cinéma tandis que Pierre est un homme de théâtre. Mon jeu est plutôt visuel, alors que son écriture est spirituelle. Mais justement : ce spectacle est très "cinématographique" avec ses 10 tableaux sous tendus par une histoire, un fil conducteur. C'est très drôle à jouer, il y a beaucoup d'extérieurs, les spectateurs passent par toute la palette des émotions humaines. D'ailleurs, j'ai dit à Pierre que nous pourrions en faire un film !
Je ne l'ai pasvu, pourtant j'étais dans la salle...et j'ai payé! Comment peut-on proposer des places pareilles? Au balcon du troisiéme: un strapontin accolé à un pilier! Idéal pour un cul-de-jatte, mais où déplie-je mes gambettes? Debout, je gênai mon entourage...Je suis donc resté sagement contre la porte d'accès, me contentant de la bande "son" ( le théâtre comme à la radio!), pour les effets visuels , ponctués par l'hilarité du public: je faisais appel à mon imagination. Je ne voyais rien, si ce n'est ma femme et ma fille assises tant bien que mal sur des strapontins en "corbeille."..à l'étage en dessous. Bien que le système de réservation nous ait assuré des places groupées. Et je ne pouvais même pas les rejoindre sous peine de transformer leur "corbeille" en boîte à sardines. Pas si grave quand on a fait que ...800 bornes pour ce spectacle! Si on revient, au moins , on saura où il ne faut pas aller. Cà c'est Paris! Dindon de la farce
Je ne l'ai pasvu, pourtant j'étais dans la salle...et j'ai payé! Comment peut-on proposer des places pareilles? Au balcon du troisiéme: un strapontin accolé à un pilier! Idéal pour un cul-de-jatte, mais où déplie-je mes gambettes? Debout, je gênai mon entourage...Je suis donc resté sagement contre la porte d'accès, me contentant de la bande "son" ( le théâtre comme à la radio!), pour les effets visuels , ponctués par l'hilarité du public: je faisais appel à mon imagination. Je ne voyais rien, si ce n'est ma femme et ma fille assises tant bien que mal sur des strapontins en "corbeille."..à l'étage en dessous. Bien que le système de réservation nous ait assuré des places groupées. Et je ne pouvais même pas les rejoindre sous peine de transformer leur "corbeille" en boîte à sardines. Pas si grave quand on a fait que ...800 bornes pour ce spectacle! Si on revient, au moins , on saura où il ne faut pas aller. Cà c'est Paris! Dindon de la farce
7, bd Montmartre 75002 Paris