
La vie aussi belle qu’au cinéma
Le premier acteur algérien
Ma découverte du cinéma
La presse
Après Djurdjurassique Bled et Un bateau pour l’Australie, Fellag est à nouveau seul en scène pour son nouveau spectacle Le dernier chameau.
Souvenirs de la belle jeunesse de Tizi qui se partageait entre la salle populaire Le Cinémonde où le moindre baiser sur l’écran provoquait un tapage indescriptible et celle du ciné-club Le Régent où les films « d’art et essai » ne faisaient pas toujours recette. Mais à la sortie des salles, le cinéma, à Tizi, se faisait surtout dans la rue, l’Amour, l’aventure, et aussi les mille petites choses du quotidien qui rendent la vie aussi belle… qu’au cinéma !
C’est l’histoire d’un petit garçon algérien qui ouvre ses grands yeux sur le monde, à l’époque où les animaux savaient encore parler. Lui sait parler avec les animaux mais ne comprend ni l’arabe ni le français, ce qui pour l’interprétation du vaste monde, peut créer bien des surprises.
Par exemple, lorsque les Français surgiront pour la première fois dans son petit village de montagne, ce sera une découverte absolument sensationnelle. Il partira pour la ville, entrera à l’école primaire et fera une rencontre déterminante pour sa vie, celle d’un chameau qui fut le premier acteur algérien, une véritable star qui tutoyait Rudolph Valentino, Marlène et Gabin…
C’est le dernier chameau du cinéma colonial, celui des péplums et de Pépé le Moko, d’Hercule contre Maciste, de Silva Koshina et de Silvana Mangano. Le petit garçon se fait son Cinéma Paradiso à lui, avec en arrière plan l’histoire parfois tendre et souvent cruelle d’un pays entre deux Histoires. Et puis l’enfance à son tour s’éloigne, l’Algérie devient indépendante et le dernier chameau oublié dans un terrain vague rumine sur la vanité du star-system.
J’ai découvert le cinéma à Tizi Ouzou : Charlot, Buster Keaton, Harry Langdon. J’étais timide et les films muets m’ont donné la parole.
Mon père accueillait des réfugiés : nous étions parfois soixante ou soixante-dix à dormir dans trois pièces. J’écoutais leurs récits fabuleux et je ne fermais pas l’œil de la nuit. Le jeudi, à l’école, il y avait ciné-club : le projecteur par terre et le réparateur à côté.
La séance terminée, nous courrions à la boutique d’électroménager : la télé de la vitrine restait allumée jusqu’à la fin des programmes. On était là, une quarantaine de gamins, assis sur le gazon. Les opéras me fascinaient.
De retour à la maison, je racontais à tout le monde le film de l’après-midi : le décor, l’intrigue, les personnages, les réactions des spectateurs, le bruit de la pellicule qui casse, les jurons du projectionniste.
Je mimais tout, et je faisais rire ces pauvres gens qui avaient traversé des épreuves épouvantables. Le rire dans la douleur était déjà là… J’étais toqué de cinéma. Un jour, j’ai envoyé ma photo à Cinémonde. J’avalais tout : de Funès, Carné, Pagnol, les westerns américains. Je m’identifiais à Belmondo dont il m’arrivait parfois d’apprivoiser la dégaine.
Un soir, je me suis retrouvé seul dans la salle : on projetait Alphaville de Godard. Quinze ans plus tard, j’ai compris pourquoi je n’étais pas sorti.
Extraits de L’abécédaire in Djurdjurassique Bled
Editions Lattès
“Avec des airs de Cinéma paradiso, Fellag retrouve son enfance, dans un Hollywood version Tizi Ouzou et la guerre d’Indépendance. En posant le pied sur le tapis d’Orient déroulé au centre de la scène, Fellag en un instant nous transporte vers l’Algérie des années 60, celle où un berbère découvre le monde au cœur de la brutale tourmente qui agite son pays.” Les Inrockuptibles, 10 mars 2004
“Avec ce spectacle présenté comme plus tendre que cruel, l’humoriste également homme de théâtre et écrivain (son prochain roman est prévu pour l’automne 2004) raconte son pays. Avec acuité, dérision et un art consommé du mektoub, cette philosophie qui permet de tout relativiser, même les situations les plus tragiques : l’autorité patriarcale, la guerre d’indépendance, la débrouillardise, la sexualité et la jeunesse bravant les couvre-feux.” Le Journal du Dimanche, 29 février 2004
“En riant et en douceur, Fellag panse les blessures franco- algériennes.” Le Monde, 21 mars 2004
au dela des qualités humoristiques incontestable de ce grand comédien, Fellag nous fait voyager une fois de plus à travers l'algérie en nous comptant mille et une anecdotes émouvantes sans jamais se lasser. Texte parfois satirique, sur fond de conflit franco-algérien mais toujours avec une certaine retenue qui laisse la reflexion au spectateur... Performance extraordinaire, on se laisse emporter durant deux heures par ce narrateur de haut niveau au gré des situations qui animent le spectacle:la jeunesse algérienne en mal d'amour, le poids de l'autorité parentale, une liberté d'expression opressée par le gouvernement etc.... Fellag nous fait rire de tout même des situations graves dont les plaies ne sont encore tout à fait pansées, et il n'ya qu'avec le talent que cela peut marcher. Bravo encore Fellag et surtout pour cette touche d'espoir à la fin du spectacle... PS: magifique prestation de danse kabyle...
au dela des qualités humoristiques incontestable de ce grand comédien, Fellag nous fait voyager une fois de plus à travers l'algérie en nous comptant mille et une anecdotes émouvantes sans jamais se lasser. Texte parfois satirique, sur fond de conflit franco-algérien mais toujours avec une certaine retenue qui laisse la reflexion au spectateur... Performance extraordinaire, on se laisse emporter durant deux heures par ce narrateur de haut niveau au gré des situations qui animent le spectacle:la jeunesse algérienne en mal d'amour, le poids de l'autorité parentale, une liberté d'expression opressée par le gouvernement etc.... Fellag nous fait rire de tout même des situations graves dont les plaies ne sont encore tout à fait pansées, et il n'ya qu'avec le talent que cela peut marcher. Bravo encore Fellag et surtout pour cette touche d'espoir à la fin du spectacle... PS: magifique prestation de danse kabyle...
13, rue Maurice Labrousse 92160 Antony
Voiture : par la N20. Après la Croix de Berny suivre Antony centre puis le fléchage.
15 min de la porte d’Orléans.
Stationnement possible au parking Maurice Labrousse (gratuit à partir 18h30 et les dimanches), au parking du Marché (gratuit pendant 3h après validation du ticket de parking à la caisse du théâtre) et au parking de l’Hôtel de ville (gratuit pendant 1h15).