Chœur Saint-Yaréd

du 5 au 6 mars 2002

Chœur Saint-Yaréd

Chant de l'Eglise Ethiopienne suivi de La Bacchante, création vocale pour Voix de Dido Lykoudis.

Chant de l'Eglise Ethiopienne  
La Bacchante

Chant de l'Eglise Ethiopienne suivi de La Bacchante, création vocale pour Voix de Dido Lykoudis.

Selon saint Yaréd, patron des musiciens éthiopiens, la musique est d'origine divine. Elle vient d'au-delà des capacités d'invention humaines. Et pourtant Yaréd accéda à la sainteté pour avoir miraculeusement composé l'hymnaire éthiopien, le degwa. L'Église orthodoxe copte d'Éthiopie, constituée dès le début du IVe siècle, enseigne en effet que le chant liturgique remonte à saint Yaréd, qui vivait à Axoum au VIe siècle. Elle lui attribue également l'invention de la notation musicale - bien que les historiens s'accordent à considérer qu'elle fut codifiée mille ans plus tard par deux prêtres, Azzaz Géra et Azzaz Raguel.

L'emprise de l'Église sur la société éthiopienne confère à celle-ci la même importance vertébrale que le catholicisme romain dans la structuration de la vieille Europe. Jusqu'au début du XXe siècle, l'enseignement fut essentiellement le fait de l'Église. Avant de devenir dèbtèra en titre (clerc, lettré, chantre), tout étudiant devait et doit encore satisfaire, en particulier, aux études musico-liturgiques (zéma) et poétiques (qené), connaître par cœur les psaumes et tout le répertoire liturgique en guèze - l'équivalent du latin d'église. 

L'Église éthiopienne est la seule église chrétienne au sein de laquelle la danse liturgique tient sa place, forme de prière et lointain rappel de David dansant devant l'Arche d'Alliance. Et si le sistre (tsènatsel) est encore utilisé ici et là, au sein de quelles autres chrétientés trouve-t-on aujourd'hui le tambour (kèbèro et nègarit) durant les services religieux, ou le mèqwamiya, à la fois bâton à danser et béquille sur laquelle se reposer durant les interminables services religieux ?

Par-delà les indispensables polémiques entre hagiographes et historiens, il demeure que la musique liturgique éthiopienne a perpétué jusqu'à nous quelques-uns des plus antiques reflets sonores du Nouveau comme de l'Ancien Testament - échos générés, en toute probabilité, très antérieurement au saint musicien.

Francis Falceto

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Création pour voix de Dido Lycoudis

C'est en Ethiopie, pays de son enfance, pays de sa langue maternelle, que Dido Lycoudis a puisé son inspiration. 

C'est en Grèce, pays de son père, que Dido Lycoudis a plongé dans la mythologie et dans la langue ancienne, cette langue rythmée, psalmodiée, chuchotée. 

C'est en travaillant sur les psaumes byzantins, et plus particulièrement sur l'hymne Acathiste dédié à la Mater Dolorosa, que le personnage d'Agavé de La Bacchante s'est imposé à Dido Lykoudis dans sa dimension lyrique et tragique.

La Bacchante est une tragédie chantée en grec ancien qui raconte la mort violente du roi de Thèbes, Penthée (Le Deuil), puni par le dieu Dyonisos dont il avait nié la divinité et combattu le culte. Penthée sera tué par sa propre mère, Agavé, une bacchante, elle-même adepte du culte du dieu et délirante au moment de son crime. C'est l'obstination farouche de défendre l'ordre de la cité devant un culte nouveau qui va perdre le roi.

La condition de victime d'Agavé rappelle la soumission des mendiants éthiopiens devant les malédictions qui les broient et qui s'expriment dans leurs plaintes. Les chants sont ceux d'un rituel religieux, liturgique et mystique qui s'inspire des chants ritualisés et des plaintes éthiopiennes. 

Dido Lykoudis, une magnifique actrice, réalise une véritable performance musicale en reprenant cette tragédie d'Eschyle en grec ancien, une langue fondatrice et magique qu'elle scande, murmure, chuchote avec maestria. Le spectateur fasciné se laisse envahir pendant 40 minutes par l'émotion pure sans se soucier de saisir le sens des mots étirés comme une plainte. Dans son retour aux origines de la tragédie grecque tout en s'inspirant des chants ritualisés ethiopiens, Dido Lykoudis va à l'essence même du théâtre.

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