
Lieu : Théâtre équestre Zingaro
176, avenue Jean Jaurès
93300 Aubervilliers
Métro : Fort d'Aubervillier
" Devant le modeste autel catholique, dressé contre le mur de la senzala [lieu où vivait les esclaves], à la lumière tremblotante des cierges, les Noirs pouvaient danser impunément leurs danses religieuses tribales. […] La musique des tambours abolissait la distance, comblait la surface des océans, faisait revivre un moment l'Afrique et permettait, dans une exaltation à la fois frénétique et réglée, la communion des hommes dans une même conscience collective " (Roger Bastide, Les religions africaines au Brésil, Paris, PUF, 1960).
Le candomblé de Bahia est un des cultes de possession qui a fait couler le plus d'encre : voyageurs, ethnologues et sociologues, tous y ont vu une expression religieuse riche et singulière de la diaspora africaine, fruit du métissage racial et culturel brésilien. Les cérémonies rituelles de candomblé sont le théâtre de possessions qui font revivre, par une alchimie musicale et chorégraphique où sensualité et spiritualité se mêlent intimement, les mythes des divinités venues d'Afrique. Ce " spectacle total " engendre une extraordinaire exaltation des sens et laisse, dans la mémoire de celui qui le vit, une marque indélébile.
La tradition Angola - région d'où vinrent, au XVIe siècle, les premiers esclaves - est méconnue. Elle possède un patrimoine musical spécifique, où les origines bantoues du Congo et de l'Angola sont, aujourd'hui encore, bien présentes : nom des divinités, langue des chants et formules rythmiques.
Les adeptes du candomblé célèbrent aussi des esprits d'origine amérindienne, les caboclos, dont les possessions, accompagnées de chants en portugais, se déroulent dans une ambiance particulièrement festive : les cérémonies pour les caboclos se terminent de coutume par un samba de roda - danse populaire typiquement bahianaise - où s'entrelacent le profane et le sacré.
Les quinze membres initiés du Tumba Junçara, le plus ancien terreiro - lieu de culte - de tradition Angola du Brésil ont, pour la première fois, accepté de quitter Salvador de Bahia pour présenter au public européen ces trois cérémonies de candomblé.
Xavier Vatin
A écouter : Brésil - Candomblé de Angola - Musique rituelle afro-brésilienne, CD INEDIT W 260091
101, boulevard Raspail 75006 Paris