Philippe Muray

Philippe Muray

"Le monde est détruit, il s'agit maintenant de le versifier." Philippe Muray

Naissance de Philippe Muray à Angers (Maine-et-Loire) en 1945. Deux ans plus tard, la famille s’installe dans la région parisienne. Son père, Jean Muray, traducteur d’auteurs anglo-saxons, écrit parallèlement de nombreux livres pour la jeunesse. Philippe reçoit de cet « excellent père » et d’une « excellente mère » une solide éducation littéraire.

Il publie un premier roman en 1968 (Une arrière-saison, Flammarion). Suivront en 1973 la publication de deux ouvrages aux éditions Gallimard : un roman (Chantpluriel) et une pièce de théâtre (Au cœur des hachloums).

Publications de textes dans de nombreuses revues dites d’avant-garde, mais Philippe Muray rejette toute affiliation et défend farouchement sa voie singulière. Son goût de la liberté et sa passion du libre examen l’éloigneront bientôt du conformisme de ceux qu’il nommera plus tard les « mutins de Panurge », « rebelles de confort » et autres « artistocrates ».

Philippe Muray effectue sa véritable entrée en littérature en 1981 avec la publication d’un essai sur Céline (Le Seuil). Il enseigne durant quelques mois la littérature française à l'université de Stanford, en Californie, en 1983, à l’invitation de René Girard. En 1984, Muray publie un magistral ouvrage, Le XIX e siècle à travers les âges (Denoël), où il décrit avec verve et érudition les noces désastreuses de l’occultisme et du socialisme, du progressisme et des tables tournantes, dévoilant dans ce XIX e siècle notre présent, et surtout notre avenir.

Avec L’Empire du Bien, en 1991, Philippe Muray ouvre un nouveau volet de son œuvre, radicalisant sa guerre à mort à l’époque et au Moderne. Il s’attache à dévoiler sans pitié toute la bouffonnerie irréelle de la nouvelle vie quotidienne dans quatre tomes d’Exorcismes spirituels (1997, 1998, 2002, 2005) et deux tomes d’Après l’Histoire (1999, 2000), publiés aux Belles Lettres avec la complicité de son éditeur, Michel Desgranges. L’ensemble de l’édifice est complété en 2005 par des entretiens avec Élisabeth Lévy, Festivus festivus (Fayard).

À travers tous ces essais, Muray analyse ce qu’il nomme « la mutation anthropologique en cours », d’Homo sapiens sapiens à Homo festivus, puis à Festivus festivus. Se situant, comme il l’a dit, « quelque part entre Hegel et Desproges », il décrit notre époque comme celle de la « festivisation généralisée » et de l’engloutissement de « l’ancien monde historique » dans le trou noir de « l’hyperfestif ». Avec un humour ravageur, il assène l’hypothèse de la « fin de l’Histoire », décrite comme un processus d’indifférenciation généralisée. Cette indifférenciation, désir de fond de la « nouvelle humanité », se manifeste par l’infantilisation, la féminisation et la « réanimalisation » de l’espèce et de la société. Homo festivus, affranchi du « péché originel » comme de tout « principe de réalité », désire le règne « onirique » et éternel du Bien chantant sa propre louange. C’est-à-dire la liquidation terminale du « négatif », de la dimension sexuée et tragique de l’existence humaine.

Outre cette cathédrale d’essais bouffons et féroces, Philippe Muray a bâti un édifice romanesque dont les prémisses sont posées en 1988 avec Postérité (Grasset), où la littérature est pensée comme un non formel et brutal à toute idée de procréation. À partir de 1995, Muray entame sa participation déterminante à une revue naissante, L’Atelier du roman. L’invocation des mânes de Rabelais, Balzac, Céline et Marcel Aymé lui permet d’accoucher – si l’on ose dire – de son œuvre romanesque majeure, On ferme (1997).

En février 2006, Philippe Muray apprend qu’il est atteint d’un cancer du poumon. Il meurt le 2 mars 2006.

Source : www.philippe-muray.com

Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.

De 1999 à hier - Philippe Muray

Fabrice Luchini - Conversation autour des portrait et auto-portraits

Studio Marigny, Paris

du 7 au 28 nov. 2019
CONTEMPORAIN Tête d'affiche Biopic Lecture Terminé
  • De : Jean Cau, Philippe Muray, Philippe Lançon, Charles Baudelaire, Arthur Rimbaud
  • Avec : Fabrice Luchini
Pour son nouveau seul en scène, Fabrice Luchini a choisi de mettre en lumière les plus beaux portraits de la littérature.
Le vent se lève (Les idiots / irrécupérables ?)

Théâtre 13 - Bibliothèque, Paris

du 29 mars au 2 avr. 2017
2h30 sans entracte
CONTEMPORAIN Terminé
  • De : Pier Paolo Pasolini, Marquis de Sade, Guy Debord, Philippe Muray, Edward Bond
  • Adaptation : David Ayala
  • Mise en scène : David Ayala
  • Avec : Sophie Affholder, Fabienne Augié, David Ayala, Elodie Buisson, Diane Calma, Roger Cornillac, Hervé Gaboriau, Stéphane Godefroy, Christophe Labas-Lafite, Alexandre Morand, Maryse Poulhe, Véronique Ruggia, Philippe Sturbelle
Que reste-t-il lorsque tout référent idéologique a disparu dans une amnésie de l’Histoire ? Lorsque le politique qui a essoré les corps et désespéré les esprits se trouve supplanté par la suprématie de la consommation et de la médiatisation désormais érigées au rang de religions ? Lorsque le virtuel est devenu le nouveau « shoot » des masses ? Que reste-il alors, si ce n’est l’avènement aussi drôle que pathétique d’un nouvel être. Un mutant qui peuple les rues, les maisons et jouit d’une souveraineté sans borne : l’idiot.
Fabrice Luchini lit Philippe Muray

Théâtre Antoine - Simone Berriau, Paris

du 14 oct. au 9 déc. 2012
CONTEMPORAIN Coup de cœur Terminé
  • De : Philippe Muray
  • Avec : Fabrice Luchini
Fabrice Luchini repart à la rencontre de l'oeuvre singulière du philosophe iconoclaste Philippe Muray. Une lecture stimulante et réjouissante pour l'esprit. Dernière le 3 décembre.
Fabrice Luchini lit Philippe Muray

Théâtre de l'Atelier, Paris

du 13 mars 2010 au 13 févr. 2011
CONTEMPORAIN Coup de cœur Terminé
  • De : Philippe Muray
  • Avec : Fabrice Luchini
Fabrice Luchini repart à la rencontre de l'oeuvre singulière du philosophe iconoclaste Philippe Muray. Une lecture stimulante et réjouissante pour l'esprit. Dernière le 3 décembre.