Maurice Pons

Né un 14 septembre au 14 de la rue Saint-Maurice à Strasbourg. 

Fils d’Emile Pons, universitaire, éminent Swiftien et ami de Jules Romains, Maurice Pons a voué très tôt toute sa vie à l’écriture.

Publié chez Julliard dès 1951 (Métrobate ), ses angoisses de jeune écrivain seront atténuées en regardant admiratif la couverture sable de son premier livre, ornée d’une lettrine rouge, corps quarante-huit… A l’époque, comédien tournant dans le monde entier, journaliste, il sera vite reconnu comme un écrivain par les écrivains qu’il admire. A la publication des Virginales, tout s’accélère. De ce recueil de nouvelles, François Truffaut réalisera son premier court-métrage Les Mistons qui préfigure les 400 coups. Cette époque joyeuse et mondaine, illuminée par la présence d’Aniouta Pitoëff à ses côtés, lui fait multiplier les rencontres. De sa retraite du Moulin d’Andé qu’Obaldia lui a fait découvrir et où ses familiers s’appellent Pérec, Dubillard, Adamov,…, il continue son oeuvre protéiforme. Comme le dit Paul Fournel ; Romancier, il témoigne (le Passager de la Nuit ) aussi bien qu’il construit des univers imaginaires (Les Saisons ) ou des fantaisies (Rosa ). Nouvelliste, il traite la demi-teinte et la surprise (Douce-Amère ). Là où le stylo ne va pas, il filme (La Dormeuse ). Là où il reconnaît le talent lointain, il traduit (Jerzy Kozinsky et Norman Mailer). Il fait tout cela avec élégance et précision, avec générosité et invention et avec une modestie qui met sur le sommet de son œuvre essentielle une délicate cerise”. Il faudrait ajouter sa pierre à la publication de l’œuvre de Swift dans la Pléiade, sa pièce de théâtre Chto! sans oublier son aide précieuse à Simone Signoret pour enfanter La Nostalgie n’est plus ce qu’elle était. Outre Truffaut et Rossellini, il est très lié au monde du cinéma - ses amis sont Rappeneau, Cavalier, Enrico pour qui il a écrit le scénario de La Belle Vie.

Curieux, enthousiaste, chaleureux, Maurice Pons n’a de cesse d’apprivoiser l’horreur, de transcender le quotidien pour s’émerveiller, pour nous émerveiller.

Métrobate, Julliard, 1951
Virginales, Julliard, 1955
Le Cordonnier Aristote, Julliard, 1958
Le Passager de la Nuit, Julliard, 1960
Les Saisons, Julliard, 1965 ; Christian Bourgois, 1975
Rosa, Denoël, 1967
Mademoiselle B., Denoël, 1973
La Maison des Brasseurs, Denoël, 1978
Douce-Amère, Denoël, 1985
Souvenirs Littéraires et quelques autres, Le Rocher, 2000