Dominique Dupuy

Dominique Dupuy

Françoise et Dominique Dupuy
Interprètes
Chorégraphes
Pédagogues

Chercheurs

Cette dénomination de danseurs, ils la revendiquent, comme seule apte à les personnifier intégralement et à couvrir leurs activités aussi diverses que : interprétation-création-pédagogie-recherche-écriture. Activités qui tout en se spécialisant se chevauchent et s’entremêlent, activités d’où la danse ne s’est jamais absentée, même lorsqu’ils ont, l’un comme l’autre, à des moments divers, assumé des fonctions de responsabilité qui eussent pu les en détourner.

Cette diversité d’action en a fait au cours des ans des « acteurs complets » de la danse, et en fait aujourd’hui les grands témoins d’une « aventure de la danse moderne en France », dont le spectacle W.M.D. pourrait être le témoignage comme aussi l’hommage fait à ceux avec lesquels ils l’ont vécue et partagée (notamment leurs pairs les plus chers : Jérôme Andrews, Jacqueline Robinson, Karin Waehner).

Traversant les modes sans s’accrocher à aucune, ce qui les a laissés dans une situation d’observateurs autant que de faiseurs, dans leur curriculum vitae, dans cette carrière de leur vie, ce ne sont pas tant les pierres qui comptent que les galeries creusées qui indiquent les pistes d’« une danse à l’œuvre ».

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Ils l’ont été, de leurs propres pièces mais aussi de chorégraphes d’obédience et de notoriété diverses : Fokine, Nijinski, Zvereff, Weidt, Mendel, Andrews, Chopinot, Montalvo… grâce à une sensibilité et un sens théâtral, exacerbés par leurs premiers maîtres - Hélène Carlut, Jean Weidt - mais aussi en dehors de la rencontre de danses diverses - danse classique, danse populaire, danses contemporaines… - par la pratique d’autres disciplines comme le théâtre (Charles Dullin, Roger Blin), le mime (Etienne Decroux), l’acrobatie (André Guichot) et de quelques unes des grandes techniques du mouvement - Feldenkrais et Pilates.

Leur qualité de « présence » au public s’est notamment enrichie de deux expériences dont ils n’ont jamais cessé de revendiquer l’importance : le music-hall, où ils se sont produits dans les premières années de leur carrière commune et où l’on peut dire que leur « duo » s’est constitué, dans un contact parfois difficile avec le public, et qui a généré le nom sous lequel ils ont œuvré longtemps : « Françoise et Dominique » ; et d’autre part, l’animation, le contact direct avec le public, dans des expériences nombreuses auprès de publics différents, dont ils ont été les champions.

Dans ce chapitre de l’interprétation, Françoise peut sans doute être considérée comme une des plus remarquables interprètes de sa génération (« elle porte la danse en elle » écrivait André Warnod alors qu’elle dansait à Lyon, toute jeune encore), grâce à un registre très étendu qui lui a permis d’aborder des rôles divers, dans la gravité comme dans la fantaisie (« elle tient aussi bien d’Isadora Duncan que de Joséphine Baker » disait d’elle son premier maître Hélène Carlut) .

Elle a notamment porté chance à deux chorégraphes : Jean Weidt et Deryk Mendel : pour le premier par son interprétation du rôle de la chanteuse dans La cellule, premier prix du Concours de Chorégraphique de Copenhague en 1947 ; pour le second, par son interprétation du rôle de la jeune fiancée dans Epithalame, premier prix du Concours International de Chorégraphie d’Aix-les-Bains en 1957.

Leur parcours de grands solistes les a conduits à aborder ce qu’ils nomment « le solo intégral  », Françoise Dupuy avec Ana non, Dominique Dupuy avec Le cercle dans tous ses états, Trajectoires, En vol, Ballum Circus, L’Homme debout, il …, Opus 67.97.

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Au sein de la Compagnie des Ballets Modernes de Paris, animée pendant vingt cinq ans, ils ont créé plus de cinquante pièces, co-signées, dont certaines ont connu un nombre impressionnant de représentations.

Ils se sont adjoints la collaboration de créateurs célèbres de leur temps – Darius Millhaud, André Jolivet pour la musique, François Garreau, Yves Bonnat pour la scénographie… - mais aussi d’autres qu’ils ont été les premiers à faire découvrir comme Maurice Ohana pour le Paso ou Etienne Martin pour L’arbre.

Leur inspiration est allée des mythes - Adam et Eve, Orphée et Eurydice, Antigone… - aux grandes œuvres littéraires - Don Quichotte, le romantisme allemand, Marivaux - mais aussi jusqu’à l’actualité la plus brûlante, ainsi Visages de femmes d’après les photos de femmes algériennes de Marc Garanger.

Sur ce chapitre de la création, il faut noter aussi leur souci de relecture de certaines des plus belles pièces de danse du répertoire du 20e siècle : Parade de Cocteau-Satie, Le Mandarin merveilleux de Bela Bartok, La Création du monde de Blaise Cendrars et Darius Milhaud, La femme et son Ombre et L’Homme sans désir de Paul Claudel ainsi que la création chorégraphique de L’âme et la danse de Paul Valéry. Ils ont été les premiers danseurs contemporains à créer des pièces d’une soirée : Antigone, Visages de femmes, le Bal des gueux.

Créateurs de leurs pièces mais aussi créateurs des circonstances et des lieux où les produire et les monter. Dans le contexte de l’après-guerre où la danse qu’ils avaient choisie a été occultée par le regain de danse classique et néo-classique, pour que leur danse vive, il leur a fallu inventer les conditions de sa survie. Ainsi ont-ils introduit la danse contemporaine dans la décentralisation théâtrale, dans les Maisons de la Culture… Ils ont participé à la création de l’A.R.C., première expérience interdisciplinaire au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris et créé le premier festival entièrement consacré à la danse, le festival des Baux, où pendant sept ans ils ont montré en dehors de leurs propres œuvres celles des plus importants créateurs du moment, dont Merce Cunningham en 1964.

Ceci qu’ils ont fait au départ par nécessité, ils en ont acquis le goût. Ils ont ainsi été amenés à des fonctions officielles : Dominique Dupuy fut directeur artistique du Festival d’Arles, et Inspecteur de la Création à la Délégation de la Danse ; Françoise Dupuy a été Inspectrice pour l’enseignement de la Danse à la Délégation de la Danse.

2006 Le Regard par-dessus le col

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Dans ce parcours riche en péripéties, la pédagogie a toujours été sur le même pied que la création. Comme elle le fut pour ceux qu’ils considèrent comme leurs modèles : Wigman, Jooss, Duncan, Humphrey, Limon.

Pédagogie ouverte, sans souci de faire école, sans renier les influences, voire les emprunts, toujours ancrée dans ce dont ils se réclament - la danse allemande - même si à partir d’elle leurs explorations diverses les ont menés bien ailleurs.

En 1969, délaissant volontairement le tout-création, ils ont créé les Rencontres Internationales de Danse Contemporaine - RIDC - et leur Institut de Formation d’où sont sortis quelques-uns de ceux qui font la danse d’aujourd’hui, aussi bien dans la création - Joelle Bouvier, Régis Obadia, Nathalie Pernette, José Montalvo, Giuseppe Frigeni… que la pédagogie - Marie-France Delieuvin, Brigitte Hyon, Bernadtte Leguil, Danièle Talbot… ou encore dans la programmation - Michèle Luquet, Eliane Dheygère.

L’expérience acquise les a menés tout naturellement à des responsabilités officielles, Françoise Dupuy créant l’IFEDEM Danse, et Dominique Dupuy le Département Danse de l’IPMC, deux structures en préfiguration de l’actuel Centre National de la Danse.

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Comme le furent ceux dont ils se réclament, ils donnent à tout moment dans leur travail une part importante à la recherche, présente dans leur danse au même titre que l’interprétation, la création et la pédagogie, auxquelles elle apporte un aliment en constant ressourcement. Recherche qui peut être enrichie de philosophie, de sciences humaines ou autres disciplines, mais toujours en phase avec l’expérience dansée.

Dans cette facette de leur parcours, l’écriture a souvent été présente, comme en témoigne le livre Une Danse à l’œuvre, co-édition CND-Le Manège, où ils ont rassemblé quelques uns des textes dont ils ont émaillé leurs travaux.

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Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.

De 1999 à hier - Dominique Dupuy

Solo - solo

Chaillot - Théâtre national de la Danse, Paris

du 21 au 25 oct. 2009
MUSIQUE & DANSE Terminé
  • De : Dominique Dupuy
  • Avec : Wu Zheng, Françoise Dupuy
Une soirée autour du solo imaginée par Françoise et Dominique Dupuy avec la complicité d’un danseur rare, Wu Zheng. Figures de la création chorégraphique d’hier et d’aujourd’hui, les Dupuy n’ont jamais été aussi présents dans notre imaginaire dansé.
Le Regard par-dessus le col

Chaillot - Théâtre national de la Danse, Paris

du 25 au 29 avr. 2007
MUSIQUE & DANSE Terminé
  • De : Françoise Dupuy, Dominique Dupuy
  • Avec : Françoise Dupuy, Sumako Koseki, Dominique Dupuy, Wu Zheng, Henri-Claude Jacorau
Un couple phare de la danse contemporaine française nous emmène loin, très loin, là où se rencontrent l'Orient et l'Occident, au rythme des écrits de Segalen et autres penseurs qui ont su aller au-delà de la fascination.
Dominique et Françoise Dupuy - W.M.D.

Chaillot - Théâtre national de la Danse, Paris

du 9 au 13 mars 2005
MUSIQUE & DANSE Terminé
  • De : Dominique Dupuy, Jean Weidt, Deryk Mendel
  • Avec : Françoise Dupuy, Wu Zheng
Les Dupuy ont marqué des générations de chorégraphes et interprètes. On va découvrir, dans ce projet W.M.D., l’acuité du regard de Dominique qui met en scène sa femme Françoise et le jeune danseur chinois Wu Zheng. L’Estran s’inspire de La Ballade de Nayarâma, un fils qui porte sa mère, dernier passage sur terre, solitude à deux, ultime acte d’amour filial. au programme également deux re-créations : Vieilles gens, vieux fers de Jean Weidt et Epithalame de Deryk Mendel.
« If » et « Envol »

Théâtre Dunois, Paris

du 20 au 31 mars 2002
MUSIQUE & DANSE Terminé
  • De : Dominique Dupuy, Luc Petton
  • Mise en scène : Dominique Dupuy, Luc Petton
  • Avec : Luc Petton, Pascal Giordano
Créé en 1983 par Dominique Dupuy, danseur et chorégraphe, En-vol est un solo écrit autour du mythe d’icare. Comme pour les débuts de l’aviation, le désir de voler fait l’objet de nombreuses tentatives et recherches dans la danse. Trio pour deux danseurs et une planche,