Daniel Emilfork

Daniel Emilfork

Si je cherche loin dans ma mémoire, c’est le monde du spectacle qui a toujours exercé une fascination sur moi ; ma place dans ce monde-là, je ne pouvais pas la formuler, ni même l’entrevoir, puis, les rencontres peuvent - et généralement, déterminent cette place.

Je dois à Tania Balachova, le désir profond de vouloir être sur un plateau d’une manière organique - c’est-à-dire de transformer l’énergie d’un écrivain, et de la faire mienne à travers ce filtre qu’on appelle la comédie. À partir de là, on exerce un métier en étant sollicité par les autres, mais je crois que d’une manière obscure, je n’ai cessé de chercher à réaliser cette impossibilité qui est d’être soi-même en étant les autres. Ainsi, c’est en jouant Les Amants puérils de Crommelynck, mis en scène par Balachova, que cette recherche commence à cristalliser, et aujourd’hui, je me rends compte que dans cette « plénitude », les limites d’un physique s’estompent - ça peut paraître paradoxal - mais les dons, les facilités, les difficultés, semblent s’éloigner pour laisser place à un besoin profond d’être où l’on se trouve. Je garde le même souvenir de Casanova de Fellini - pourtant ce monde-là était le sien et néanmoins dans une espèce d’oubli-de-soi, me semblait le mien.

C’est peut-être la curiosité d’autrui, et une réflexion sous-jacente, et des circonstances qui ont fait de moi un possible directeur d’acteur.
Ainsi, je me suis vu dirigeant Zoo Story, avec Laurent Terzieff et Michael Londsdale.
Plus tard, La Métamorphose, tiré de Frantz Kafka par Maria-Ley Piscator ; une modeste pièce de divertissement anglais Le Manteau d’Astrakan, de Pauline Macauly. Plus tard, je dirige et joue Zalmen d’Elie Wiesel. Et aussi, Les Nuits blanches de Dostoïevski, adaptation de Jean Gilibert.

Dans mes randonnées théâtrales, Patrice Chéreau me demande par deux fois de le diriger comme acteur dans deux de ses spectacles : Richard II et Toller. Et plus tard, d’être professeur dans l’école de son théâtre, école dirigée par Pierre Romans.

Il y a quelques années, André Engel me demande de participer à son spectacle : Kafka, Théâtre complet. Là, je fais la connaissance de deux acteurs, une actrice et un acteur qui, d’une manière obscure, vont peut-être orienter autrement ma vie d’acteur. Je veux parler de Christiane Cohendy et de Frédéric Leidgens.

Frédéric Leidgens et moi, nous voulions jouer une pièce ensemble. Les obstacles, les transformations, les difficultés cristallisées dans une série d’improvisations, à travers une thématique donnée, nous demandons à Christiane Cohendy de rédiger et de mettre en scène.
Le résultat a été Archéologie. À partir de là, je n’ai cessé de penser que peut-être était-ce possible de trouver un besoin organique, confronté de manière différente, de le partager, et de tenter un autre spectacle.

Daniel Emilfork

Juste quelques repères…

  • Au théâtre

1951. La Tour de Nesle, d’après Alexandre Dumas fils. Mise en scène Pierre-Alec Quains
1952. Doña Rosita. Federico Garcia Lorca. Mise en scène Claude Régy. Théâtre des Noctambules.
1954. La peur. Georges Soria. Mise en scène Tania Balachova. Théâtre Monceau
1954. Les Trois Sœurs. Tchekhov. Mise en scène Sacha Pitoëff. Théâtre de L’Oeuvre.
1956. Les amants puérils. Crommelynck. Mise en scène Tania Balachova. Théâtre des Noctambules.
1958. Ubu-Roi au TNP
1961. Dommage qu’elle soit une putain. John Ford. Mise en scène Lucchino Visconti.
1966. Hélàs ! Pauvre Fred. James Sanders. Mise en scène Daniel Emilfork. Théâtre de Lutèce.
1968. Le Manteau d’astrakan. Pauline Macauly. Mise en scène Daniel Emilfork. Comédie de Paris.
1970. Richard II. William Shakespeare. Mise en scène Patrice Chéreau. Théâtre de L’Odéon.
1973. Toller, scènes d’une révolution allemande. Mise en scène Patrice Chéreau TNP Villeurbanne et Théâtre de L’Odéon
1974. Zalmen ou la folie de Dieu. Elie Wiesel. Mise en scène Daniel Emilfork. Nouvelle Comédie.
1979. Kafka, Théâtre complet. Mise en scène André Engel. Théâtre National de Strasbourg.
1980. Archéologie. Mise en scène Christiane Cohendy. Le Lucernaire
1983. Lulu au Bataclan. Franck Wedekind. . Mise en scène André Engel.
1983. Minetti. Thomas Bernhard. Mise en scène Gilles Atlan. Festival d’Avignon.
1986. Marat-Sade. Peter Weiss. Mise en scène Walter Le Moli. MC93 Bobigny.
1988. La Journée des chaussures. Denise Péron, Daniel Emilfork, Frédéric Leidgens. Festival d’Avignon et Nanterre-Amandiers.
1991. Pas là. Samuel Beckett. Mise en scène Jean-Claude Fall. Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis.
1997. Comment te dire. La Métaphore à Lille, puis au Théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis
2000. Pueblo Horno. Daniel Emilfork . Théâtre Le Lucernaire.

  • Au cinéma

1955. Futures vedettes. Marc Allégret
1956. Notre-Dame de Paris. Jean Delannoy
1956 Goha. Jacques Baratier
1956 Sait-on jamais ? Roger Vadim
1957. Les Espions. Henri-Georges Clouzot
1958. Le Joueur. Claude Autant-Lara
1959. Pantalaskas. Paul Paviot
1961. La Poupée. Jacques Baratier
1961. Le rendez-vous de minuit. Roger Leenhardt
1962. Balade pour un voyou. Jean-Claude Bonnardot
1963. Château en Suède. Roger Vadim
1964. Quoi de neuf, Pussycat ? Clive Donner (avec Woody Allen)
1964. Lady L. Peter Ustinov
1965. L’or du Duc. Jacques Baratier
1966. Trans-Europ Express. Alain Robbe-Grillet
1967. L’Inconnu de Shandigor. Jean-Louis Roy
1969. Midi-Minuit. Pierre Philippe
1971. Kill. Romain Gary
1971 Au service du diable. Jean Brismée
1972. Voyages avec ma tante. Georges Cukor
1975. Le Casanova de Fellini
1978. Le voleur de Bagdad. Clive Donner
1982. Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ. Jean Yanne
1982. La Belle Captive. Alain Robbe-Grillet
1984. Pirates. Roman Polanski
1987. Les tribulations de Balthazar Kober. Wojciech Has
1994. Taxandria. Raoul Servais
1996. La cité des enfants perdus. Marc Caro et Jean-Pierre Jeunet
1998. Les Frères sœurs. Frédéric Jardin

  • À la télévision

1955. Crime et châtiment. Stellio Lorenzi
1956. Le Révizor. Marcel Bluwal
1960. Le fils du cirque. Bernard Hecht
1967. Signé Alouette. Jean Vernier
1968. Les Bas-Fonds. Jean-Paul Carrère (reprise du rôle de Louis Jouvet)
1970. Reportage sur un squelette. Michel Mitrani
1970. Jumbo Jet. Michael Phflegar
1974. Chéri-Bibi. Jean Pignol
1977 Double détente. Claude-Jean Bonnardot
1981. Square X. Jean Kerchbron
1984. Le Château, d’après Kafka. Jean Kerchbron
1988. La fée carabine. Yves Boisset

Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.

De 1999 à hier - Daniel Emilfork

Lettre ouverte à Renée Saurel

Lucernaire, Paris

du 15 janv. au 18 févr. 2003
CONTEMPORAIN Terminé
  • De : Daniel Emilfork
  • Mise en scène : Daniel Emilfork
  • Avec : Daniel Emilfork
Il y a peut-être 30 ans, j’ai connu Renée Saurel - à qui je dois une grande partie de la connaissance du phénomène de la vie. - Ce me semble un profond devoir moral de rendre hommage à une des plus grandes critiques dramatiques de ce pays qui est devenu la sève de ma vie, la France…
Pueblo horno

Lucernaire, Paris

du 18 au 25 oct. 2000
CLASSIQUE Terminé
  • De : Daniel Emilfork
  • Avec : Daniel Emilfork
Créé à partir de lettres anonymes et bienveillantes que Daniel Emilfork s’est adressées à lui-même, ce spectacle, à la fois grave, drôle et émouvant est un vibrant hommage à sa mère.
Pueblo horno

Lucernaire, Paris

du 14 juin au 16 sept. 2000
CLASSIQUE Terminé
  • De : Daniel Emilfork
  • Avec : Daniel Emilfork
Créé à partir de lettres anonymes et bienveillantes que Daniel Emilfork s’est adressées à lui-même, ce spectacle, à la fois grave, drôle et émouvant est un vibrant hommage à sa mère.