Dans les décombres de l'après guerre serbe, Milena promène son chien et ses tourments dans les parcs publics. Telle une Alice au pays des merveilles du XXIe siècle, elle croise sur son chemin des personnages étonnants qui la font grandir.

Tirée des Évangiles, l'histoire est célèbre : Salomé danse pour le roi Hérode. En récompense, elle exige la tête du prophète Jean-Baptiste sur un plateau d'argent. Salomé naît du texte sacré, où elle est à peine nommée, pour devenir un mythe éblouissant, inspirateur des plus grands artistes. Quand Oscar Wilde se saisit de cette figure magnétique, il imagine une pièce fulgurante et poétique.

Une famille bourgeoise nage dans le bonheur. Le père meurt brutalement. Les anciens amis et associés devenus créanciers fondent alors sur le gynécée tels des rapaces avides d’argent et de chair fraîche. Anne Bisang, directrice de la Comédie de Genève, a eu la bonne idée de ne pas enfermer la pièce dans l’esthétique naturaliste où l’on a trop longtemps cantonné son auteur.