Tu m’aimes comment ?

• Histoires de couples

Tu m’aimes comment ? met en scène une succession de couples, interprétés par les deux mêmes comédiens, pris sur le vif d’un conflit, d’une incompréhension, d’un quiproquo, d’un décalage. Autant de désaccords qui, au quotidien, ne cessent de gâcher la parfaite – et illusoire – harmonie de nos amours…

Sexe et sentiment ne cessent de s’y rencontrer, et le plus souvent de s’y affronter, à l’instar des ambivalences entre pulsion et raison qui caractérisent notre humanité. Et si la folie rôde, le rire vient alléger cette peinture crue, et impitoyable, de nos couples chéris…

• Genèse du spectacle

Tout commence par ma rencontre avec Sophie Cadalen. Son esprit, sa vivacité et son incroyable joie de vivre éveillent en moi l’envie de travailler avec elle. La découverte de son texte Tu m’aimes comment ? vient à point nommé concrétiser ce désir de collaboration.

Dés la première lecture une foule d’images m’apparaît telle une suite de chorégraphies sans musique. La construction de cette pièce – suite de tableaux sans rapport les uns avec les autres entrecoupés d’intermèdes que l’on voudra « mélange de genre » sur fond musical – offre un formidable espace de liberté pour la mise en scène tandis que l’aspect polymorphe du couple permet toutes les audaces tant au niveau du jeu que de la direction.

D’emblée, je suis séduite par cette « dissection » du couple dans laquelle certains se reconnaîtront. J’aime la crudité du propos, cette façon, exempte de vulgarité, d’appeler un chat un chat. Energie et légèreté se dégagent à chaque tableau. Cette pièce est aérienne ! Jusque dans son décor (sobre autant qu’anonyme), duquel on ne retiendra sans doute que le canapé, complice de certains ébats.

Pour souligner l’énergie et le rythme imposé par l’écriture, il me faut travailler dans le vif et délaisser le pastel. Et m’attacher aussi, et surtout, à dégager toute la sensualité, voire l’érotisme, de chacun des tableaux afin que Tu m’aimes comment ? nous apparaisse comme un savoureux jeu de corps et de mots.

Virginie Serre