Présentation
Mesdames, mesdemoiselles bonsoir...
« Pierre, proxénète à Paris, vient visiter son frère Alexandre dans son village d'Ardèche. Il séduit sa femme, Manon, enceinte. Il l'enlève. Il la met sur le trottoir, il la tabasse. Elle l'aime. Elle aime aussi son mari, qu'on enferme à l'hôpital psychiatrique. On rit énormément. » Bertrand Dicale
Pierre Lericq est ardèchois. Pour écrire et composer Flon Flon, il a puisé dans ses racines : les collines parsemées de ceps de vignes surplombant le Rhône, Boucieu le Roi, les bals Folks, Tournon sur Rhône, la foire aux oignons et... Paris. Il n'y avait que Paris et son rêve de théâtre pour l'éloigner de ses terres d'origines. Tout cela est dans Flon Flon, Paris dans tous ses états, les chansons populaires, les filles de joie et les mauvais garçons, la sincérité campagnarde et les amours partagés.
Pour transcender cette tragédie et semer de rires les instants les plus sombres, Manon est venue se joindre à Pierre pour la mise en scène et la direction d'acteur. Leur démarche artistique est de tendre vers un don total de l'acteur, vers une vérité de l'instant et un dépouillement de tout artifice pour atteindre l'état de grâce, pour arriver à l'essentiel : l'acteur et le spectateur.
« Les Epis Noirs ont l'expressivité des acteurs du muet, le muet en moins. Et de les entendre s'époumoner, déclamer, chanter, miauler, yodler, roucouler, ça réveille et ça réchauffe, ça revigore et ça réconforte. Ils reviennent en grande forme avec un spectacle absurde et béat, sordide et idyllique, drôle et torturé. Sous chapiteau et sous l'oeil philosophe de trois nouveaux musiciens à cordes épatants. » Mona Chollet, Charlie Hebdo
Pierre Lericq : textes, musiques, mise en scène, guitare et voix
Manon Andersen : mise en scène, pipeau, malle et voix
Lionel Sautet : accordéon, malle et voix
Sylvain Larrière : violon
Svante Jaccobson : contre-basse
Fabien Magni : guitare et accordéon
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Vous allez assister à la véritable représentation de l'histoire de l'humanité.
J'aimerais que nous commencions tout de suite parce que c'est long.
Je débuterai par ce geste qui symbolise le vent.
C'est un geste emprunté au théâtre précolombien.
Au début l'humanité ce n'est que du vent et puis vint la tempête et puis il y eut Dieu.
Dieu c'est moi, tout le monde est d'accord.
Dieu est seul.
Dieu seul le sait.
Dieu sans hommes, sans vie, sans bêtes.
Et comme il s'embête, il se décide à parler et il parle aux cieux, " mes cieux " , c'est vous qui faites les cieux.
Mais comme il n'a que les cieux à qui parler, il déjante et il décide d'appeler les vents a sa rescousse et les vents arrivent et dieu s'évente, et en même temps qu'il s'évente, il invente et en même temps qu'il invente, il pense et tout d'un coup il crée Boucieu le roi, un petit village avec sa petite église, son petit café, sa petite piscine. Mais rien ne se passe à Boucieu le roi, alors Dieu repense et en même temps qu'il repense, il se dépense et tout d'un coup il crée la femme, évanescente, évanouie, pomme tombée dans les pommes belles à croquer du verger de Boucieu le roi.
Mais même sous les cerisiers en fleurs il y a de l'ombre, Ombré, et dieu, erreur fatale, crée l'homme.
Et puis ils se sont vus, ils se sont plus, ils se sont vaincus et dieu a commencé à s'ennuyer franchement.
Il y eut un soir il y eut un matin, Alexandre est parti cueillir des pommes ce matin là. Manon se lève, elle sourit, elle aime le soleil Manon et le soleil la dore et comme elle se laisse dorer par le soleil, elle est halée jusqu'au jardin. Elle s'est étalée dans l'herbe frémissante et lit la lettre qu'Alexandre lui a laisse ce matin là et ça commence comme ça.
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