Jocelyne SAUVARD aime faire des histoires. A propos de tout et de rien… Et dans le cas présent, l'exécution d'un mineur, c'est pas rien. Quand elle n'en fait pas tout un roman - D'Alex à Lise, La nuit du rappeur, Vagues à Biarritz, Quinze ans, la mort au bout du couloir - on peut être sûr qu'elle va se monter un scénario, ou encore se la jouer sur les planches. Sinon, c'est qu'elle est en atelier d'écriture théâtrale, ou en voyage. De Paris à la Creuse, et de là à Paris en passant par l'Asie et l'Amérique, au moins en pensée. Alors, après Chambre noire (Editions Dumerchez) créée au centre contemporain Le 116 à Lyon, ou Matéré (Editions L'harmattan, Théâtre Essaïon) ou ses Pièces noires pour jeune public (Editions Retz) données en 99 sur 3 scènes, Lethal Romance, diffusé sur France Culture, publié par L'harmattan, mis en espace par Kazem SHAHRYARI, lu à la Chartreuse d'Avignon en 99, présenté aux Contemporaines en 2000, lui tient à l'âme et au cœur. Ce petit muscle rouge qui vous fait brandir des épées de feu, au moins sur le papier, même si vous pesez 450000 grammes. Et comme c'est Kazem SHAHRYARI, affublé lui aussi, d'un cœur batailleur qui lui fit soulever des (hélas, bien réelles) montagnes d'injustice (et pas que sur le papier) qui la met en scène sur la place publique, cette Lethal Romance, cette comédie tragique et rythmée du couloir de la mort, c'est certain, elle va pas en faire un drame. Au contraire. Car aller au plus près de la vérité par l'écriture, la parole et la scène, c'est bien toujours ce qu'elle cherche.