« C’est la terre la plus belle que les yeux d’un homme n’ont jamais vue » s’exclamait Christophe Colomb lorsqu’il découvre Cuba en 1492. C’est au cœur de ce pays qu’Ernesto Tito Puentes voit le jour en 1928, dans une famille de musiciens. Dans ce pays où la musique est aussi présente et exubérante, le jeune Tito est tout de suite plongé dans un bain de sonorités cuivrées. Mais c’est entouré de ses deux oncles trompettistes qu’il va parfaire sa culture musicale, avec sa première trompette qui est un cornet bricolé.
Dans le Cuba des années 40, la musique est partout, Tito Puentes exerce donc ces talents et fait danser le peuple de Santiago. Travaillant jusqu’à 16 heures par jour pendant deux ans, pour répondre présent à la convocation du légendaire Arsenio Rodriguez, il travaille et enrichit son style de diverses influences. Toujours fier de ses racines cubaines, Tito s’intéresse également de plus en plus au jazz, se produit dans de nombreux clubs et multiplie les rencontres. Il dit d’ailleurs « Quand j’ai fait du jazz, mes compatriotes me disaient que je n’étais plus cubain, mais jazzman. Aujourd’hui on me dit salsero… Moi, je dis que je suis musicien. J’essaie d’intégrer dans ma musique des influences européennes et africaines… ma musique est plurielle. »
Ernesto Tito Puentes quitte alors rapidement son pays natal pour débarquer en Espagne. De Cuba à l’Europe, en passant par le Moyen –Orient, il débarque un jour en France. Lui qui se faisait une joie de ses voyages et ces rencontres eût la malchance de voir la tournée interrompue au bout de seulement quelques mois, alors qu’elle devait initialement durer un an. Les musiciens du groupe, tous aussi désemparés que désargentés, choisirent de s'installer au hasard dans différents pays : en Allemagne, en Norvège ou en Italie ou USA.
Tito choisit donc la France, un peu par hasard car il n'en connaissait réellement que l'épisode de la Révolution Française et les chansons de Charles Trenet, mais pas beaucoup plus... Rapidement, le Paris huppé s’éprend de ces rythmes chaloupés. Et même avec l’arrivée dans les sixties de la bossa-nova, les musiciens cubains restent néanmoins des références dans les formations françaises de variété. Durant les années soixante-dix, Ernesto Tito Puentes enchaine les contrats avec Sylvie Vartan, Michel Delpech, Joe Dassin, Claude François.
En 1980, il fonde Los Salseros, un des tous premiers groupes salsa en France, et est heureux de l’intérêt que suscite en Europe depuis quelques années le « son », style caractéristique de son Oriente natal (à l’Est de Cuba).
Musicien surdoué, trompettiste virtuose, le plus français des Cubains est un artiste colossal à la renommée internationale ayant plus de 200 albums à son actif comme artiste interprète ou soliste.
Finalement, Ernesto Tito Puentes est depuis plus de 30 ans à la tête du plus important Big Band de musique cubaine de France.
Il est décédé le 8 juin 2017 à Montpellier.
Cet(te) artiste n'est pas lié(e) en ce moment à un spectacle.
New Morning, Paris
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Rutebeuf, Clichy La Garenne