Charles Henri Bukowski est "venu au monde à Andernach Allemagne", en 1920, comme il le dit lui-même dans un texte presque onirique dédié au vieux continent. Deux ans après l'installation de ses parents en Amérique s'ouvrait pour lui une période cauchemardesque marquée par une enfance malheureuse « mon père me battait, mais il y avait aussi ma mère et donc il se relayaient… » et une jeunesse tout entière vouée à l'apprentissage simultané de la vie et de l'écriture.

Postier, magasinier, employé de bureau, il exerce de nombreux métiers pour survivre sans cesser cependant de fréquenter les bibliothèques et d'adresser jour après jour d'innombrables manuscrits aux éditeurs et aux journaux…

Ses conditions de vie matérielles toujours difficiles vont de pair avec son expérience d'homme de la rue sans cesse mêlée à toutes sortes de violences et d'errances : rixes, ivrognerie, séjours en prison et à l'hôpital etc… et une quête quasi métaphysique de la femme et de l'amour qu'il couvrira presque toujours de la subjectivité paillarde et pornographique, comme pour mieux provoquer, voire même défier ses détracteurs.

Après quelques succès confidentiels, il connaît enfin la renommée avec son premier livre paru seulement en 1969, Mémoires d'un vieux dégueulasse alors qu'il est âgé de près de cinquante ans.

Dès lors, et en dépit d'une existence encore recrue d'épreuves et de souffrances, Charles Henri Bukowski ne cessera pas d'écrire et de s'illustrer dans presque tous les genres littéraires, réussissant même à la fin de sa vie à connaître "le bonheur en amour" et une audience toujours grandissante jusqu'à sa mort prématurée en 1994, à l'âge de 73 ans.

« C’est ridicule d’imaginer qu’on puisse écrire huit heures par jour. Ou même tous les jours ou toutes les semaines. Foutu métier, y a rien d’autre à faire qu’à attendre… Je suis le meilleur écrivain du monde, tu te rends compte à quel point c’est difficile ? … Grâce à la musique, aux cigares, à l’ordinateur, les mots virevoltent et font joyeusement leur percée. Si l’on y ajoute une vie de fou, on est paré pour la grande aventure. »