Fils posthume d’un prédicateur écossais, Benjamin Jonson, né vers 1572 à Westminster, reçoit grâce à la protection de William Camden, une solide instruction humaniste avant d’être mis au travail par un beau-père maçon.

Il s’engage dans l’armée qui fait campagne en Hollande, et lorsqu’il rentre à Londres en 1597, il se lance dans la carrière dramatique, d’abord comme acteur, mais très vite, c’est en tant que dramaturge qu’il se fera remarquer.

Il passe un temps par la case prison pour avoir tué un de ses collègues comédiens en duel.

Ses pièces seront régulièrement présentées au Théâtre du Globe par la troupe de Shakespeare, dont il devient l’ami. Mais c’est dans les « masques » qu’il excelle, et qui lui attireront la protection et les faveurs du roi Jacques Ier. Ce genre de prédilection lui vaudra renommée et fortune jusqu’à sa paralysie en 1629.

Parallèlement, il est l’auteur de deux tragédies.

Mais ce sont ses nombreuses comédies qui feront passer Ben Jonson à la postérité. Grinçantes, satiriques, ces comédies se veulent une caricature de la vie. Elles font souffrir et peuvent parfois faire horreur.

Volpone en est l’archétype. Ecrite en 1605, cette comédie suscite souvent un rire plus amer qu’amusé. L’habileté extrême de sa construction alliée à la riche verdeur d’une langue toute populaire forcent l’admiration.

Adaptée par Jules Romains d’après la version de Stephan Zweig et mise en scène par Charles Dullin, elle connut en France un énorme succès. Elle sera portée à l’écran en 1939 par Maurice Tourneur, Harry Baur et Louis Jouvet incarnant Volpone et Mosca.

Benjamin Jonson est mort dans la misère en 1637.