Salomé

Paris 6e
du 31 janvier au 4 mars 2006
1h30

Salomé

CLASSIQUE Terminé

Au royaume du bon roi Hérode et de la bonne reine Hérodias, on se nourrit de la parole des prophètes, annonciateurs de la grande chute prochaine, en leur tranchant la tête. Surtout lorsque que c’est la belle enfant Salomé qui le demande. Pendant ce temps, la lune, belle et sale à se damner, ne tourne plus rond et rend les hommes haletants. Et si, finalement, au pays des bouchers, l’amour existait ?

Histoire de désir et de mort
Note d'intention
La compagnie

  • Histoire de désir et de mort

Au royaume du bon roi Hérode et de la bonne reine Hérodias, on se nourrit de la parole des prophètes, annonciateurs de la grande chute prochaine, en leur tranchant la tête. Surtout lorsque que c’est la belle enfant Salomé qui le demande. Pendant ce temps, la lune, belle et sale à se damner, ne tourne plus rond et rend les hommes haletants.

Une belle histoire de désir et de mort. Et si, finalement, au pays des bouchers, l’amour existait ?

Par la Cie Théâtre du Voir.

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  • Note d'intention

La pièce s’ouvre sur un portrait de famille, sorte d’hommage au tableau de Thomas Couture, Les romains de la décadence, représentation à peine émoustillante de l’orgie romaine, dont j’ai toujours pensé qu’il encombrait le hall du musée d’Orsay, avec son affreux maniérisme et son titre horriblement vilipendeur.

J’écoute les immortels musicaux poncifiés par le cinéma, et devenus symboles populaires de la fin du monde : le crépuscule des dieux wagnérien et l’adagio for strings de Barber. Dans cette ambiance âcre et ensanglantée, je regarde le tableau de Couture et me dis que nous sommes devenus cela, à l’image des décadents wildiens de Salomé : des stériles.

Regardez de plus près ce tableau d’ouverture, ils y sont tous ! Nous y sommes tous : Hérodias, la femme tranchante qui a appris le pouvoir et qui est passée maître dans l’art du sexe politique. La petite princesse, trop gâtée par papa, ingrate à l’envie, succédanée des aînées du roi Lear, et prête au meurtre pour obtenir ce qu’elle veut. Sans parler de cette lune hystérique, féminité éternelle, soumise encore et toujours au cycle de ses muqueuses, en dépit des progrès de la chimie hormonale et des tampons périodiques. La femelle est en crise. Les misogynes-fin-de-siècle qui la disaient fatale avaient raison.

En face d’elle, l’homme. Nous en sommes là : le principe mâle, amplement représenté dans cette pièce, décline sa stérilité opiniâtre. Hérode, le lâche, le pleutre, le régressif. Le jeune syrien, virilité narcissique amoureux de lui-même et qui s’entiche de Salomé sur un malentendu visuel. Et le page d’Hérodias, si touchant, si sodomite et si infécond… Bien sûr, il reste Iokanaan, le prophète ultra sexy, amoureux… de Dieu. Mais où est passé Cary Grant ? Ah c’est vrai : Cary était au moins bi.

Oui, le petit de l’homme, épris de lui-même, ne veut plus se reproduire. Les femelles ont mal au ventre, les mâles n’ont plus de ventre. Et les dieux sont bienveillants qui nous envoient, parvenus au faîte de notre narcissisme, la technique redoutable du clonage. Notre société masturbatoire et communautariste - communautés politiques, religieuses, sexuelles - va enfin pouvoir se mirer éternellement dans sa propre image. Jusqu’à dissolution.

Christine Farenc, 1er Novembre 2005

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  • La compagnie

La compagnie Théâtre du Voir est fondée en 2004 par son metteur en scène Christine Farenc, qui en assure la direction artistique, et son administrateur Xavier Rémi, également producteur des projets.

Ses membres, âgés de 19 à 45 ans, se sont rencontrés pour la plupart au cours de leurs études en art dramatique au Cours Florent, mais aussi à l’occasion de projets théâtraux. Ils ont complété leur formation au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris, aux Ateliers du Théâtre National de Chaillot, au Drama Center de Londres, chez Jacques Lecoq ou encore en Classe Libre de l’Ecole Florent. Beaucoup suivent également un cursus en Etudes Théâtrales à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris III.

Cette troupe se distingue par la diversité d’origine de ses membres. Français de toutes régions : Ile de France, Rhône-Alpes, Provence, Corse, Réunion, Martinique, Bretagne, Midi-Pyrénées… de toute origine : portugaise, serbe, kabyle, flamande… et des internationaux : américain, allemand, belge, britannique, lithuanien, italien, composent cette équipe réunie autour d’un théâtre commun.

Il s’agit d’un théâtre où la parole est traitée sous l’angle de la partition musicale, théâtre d’énergie, de rythmes, d’engagement corporel sur des textes charnels, épiques et oniriques. Un théâtre de sens, engagé. Un théâtre des sens. Ce théâtre s’adresse avant tout aux boyaux, en écho à l’héroïne de Daniel Danis qui déclare « éteins l’interrupteur de ton cerveau, et tu vas redonner au reste de ton corps le contrôle de la vie »…

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Sélection d’avis du public

Salomé Le 5 février 2006 à 12h55

En allant voir le spectacle de 19h au Théâtre de Nesle, je ne m'attendais pas à être invitée pour voir le spectacle d'après. En lisant le programme, c'est assez lourd et dur et on se demande où on va atterrir !!! J'avoue, j'avais un peu peur... Car c'est assez... (je crois que la lettre de la metteur en scène est en ligne, allez-vous, vous comprendrez-...) ; En tout cas, je ne regrette pas d'être restée. J'ai apprécié la durée très courte (1h15). Les acteurs sont splendides. Tous ont une force et une présence hallucinante. On passe du rire aux larmes. Je vous encourage à aller le voir. Bon spectacle... Je reviendrai voir le suivant...

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Salomé Le 5 février 2006 à 12h55

En allant voir le spectacle de 19h au Théâtre de Nesle, je ne m'attendais pas à être invitée pour voir le spectacle d'après. En lisant le programme, c'est assez lourd et dur et on se demande où on va atterrir !!! J'avoue, j'avais un peu peur... Car c'est assez... (je crois que la lettre de la metteur en scène est en ligne, allez-vous, vous comprendrez-...) ; En tout cas, je ne regrette pas d'être restée. J'ai apprécié la durée très courte (1h15). Les acteurs sont splendides. Tous ont une force et une présence hallucinante. On passe du rire aux larmes. Je vous encourage à aller le voir. Bon spectacle... Je reviendrai voir le suivant...

Informations pratiques

Nesle

8, rue de Nesle 75006 Paris

Lieu intimiste Saint-Michel
  • Métro : Odéon à 352 m, Pont Neuf à 395 m
  • Bus : Pont Neuf - Quai des Grands Augustins à 103 m, Saint-Germain - Odéon à 300 m, Jacob à 357 m, Pont Neuf - Quai du Louvre à 398 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Nesle
8, rue de Nesle 75006 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 4 mars 2006

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Spectacle terminé depuis le samedi 4 mars 2006