Leila Gaudin / Aude Lachaise

Saint-Ouen (93)
le 12 mars 2011
1h05

Leila Gaudin / Aude Lachaise

Le festival Incandescences fait escale à Mains d’OEuvres en invitant deux artistes résidentes à présenter leurs premiers projets de création. Ce n’est pas tout à fait de la danse, encore moins du théâtre - plutôt des one-woman shows où ça parle et ça danse, et encore, pas tout à fait…
  • Leila Gaudin, Cette heure du matin

Une femme sur le point de partir travailler n’y parvient pas. C’est une belle battante pleine de priorités, cette femme. Nous, Français, admettons peut-être parfois les retards, mais à New-York, on se fait licencier pour moins que ça. Donc, elle les prend à bras-le-corps, les contretemps, jusqu’au ridicule, et même un peu plus loin. Là où on se dit qu’un matin comme les autres peut devenir une exception. Entre gestes et mouvements, paroles et sons, cette heure du matin célèbre un quotidien.

Ce spectacle est inspiré de l’expérience de Leïla Gaudin en tant que comédienne et danseuse à New York. C’est l’histoire d’une femme qui ne parvient pas à partir travailler. A travers cette situation concrète le solo explore la tension entre impératifs sociaux et intimes, du réalisme à l’absurde. Le texte est moitié en français, moitié en anglais, de qualité plus musicale que sémantique. Le mouvement porte la narration. Le geste, d’abord naturaliste, vacille jusqu’à la danse au fur et à mesure des déséquilibres du personnage.

  • Aude Lachaise, Marlon

Le sujet de ce spectacle est le désir ! Un désir tout puissant qui aliène, qui frustre. Marlon, c’est Brando. Brando c’est le prétexte. C’est le grand absent. Marlon c’est un questionnement sur le désir, la sexualité, le féminisme, le patriarcat. Tout ceci relié (ou pas..) par la mayonnaise.

A partir de Marlon, Aude fait des hypothèses sur le désir du vide et le désir du plein, (mâle et femelle) ; sur ce qu’est l’hétérosexualité, l’homosexualité, et finalement la sexualité. Elle propose également un exercice de contact improvisation pour expliquer ce qu’est l’intimité.

Aude Lachaise associe Marlon Brando au trou noir. Cette métaphore est au coeur de la dramaturgie de son spectacle. Elle fait apparaître Marlon comme une instance supérieure, dangereuse et inaccessible, quelque chose dont la puissance et les dimensions échappent à notre entendement. Ce contraste de format entre le trou noir et l’individu insiste sur la fragilité et l’impuissance de l’être humain, sur ses questions existentielles, sur le désir qui pèse sur lui, sur elle, sur nous, et qui tout à la fois nous meut et menace de nous engloutir.

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Spectacle terminé depuis le samedi 12 mars 2011

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