La double inconstance

Paris 6e
du 1 avril au 24 juin 2000

La double inconstance

CLASSIQUE Terminé

"La Double Inconstance est une pièce terrible. Je vous supplie de ne pas l'oublier. Silvia et Arlequin s'aiment sincèrement. Le Prince désire Silvia, peut-être l'aime-t-il aussi ? ( ... ) Tous les personnages de sa cour vont se conjurer pour détruire l'amour d'Arlequin et de Silvia Enlever Silvia à Arlequin

Résumé de la pièce
Intention de mise en scène
Marivaux et la double inconstance
La double inconstance d'hier... à aujourd'hui

Résumé de la pièce

La scène se passe dans le palais du Prince.

Silvia est enlevée à Arlequin et conduite au palais. Le Prince l’aime et veut l’épouser. Mais la jeune fille se montre intraitable et exige qu’on fasse venir son fiancé. Celui-ci adoptant la même attitude, la situation semble sans issue. Flaminia prend alors les choses en main : elle réunit les deux jeunes gens, sait leur inspirer confiance et entreprend de séduire Arlequin qui ressemble, dit-elle, à un homme qu’elle a aimé. Le " petit homme " accepte son amitié. (Acte I).

Parallèlement, Flaminia et ses complices éveillent la coquetterie de Silvia, qui cherche à s’imposer à la Cour. Elle est sensible au charme du Prince qui se fait passer pour un simple officier et qui multiplie les marques de tendresse et de respect. Tout en ignorant qu’Arlequin est en train de devenir amoureux de Flaminia, Silvia en vient à considérer son premier engagement comme un obstacle à son bonheur. (Acte II).

Seule la honte de se reconnaître infidèles empêche désormais les anciens amants de prendre conscience de leurs nouveaux sentiments. Flaminia imagine alors un dernier stratagème : elle feint d’être chassée de la Cour, où justement Arlequin fait maintenant figure de favori, et celui-ci n’a d’autre ressource que de lui demander sa main. De son côté Silvia, finit par surmonter ses scrupules et avoue son amour à celui qu’elle prend toujours pour un simple officier. Le Prince, qui se sait maintenant aimé pour lui-même, met aussitôt fin à l’épreuve en se démasquant. La jeune fille accepte de l’épouser puis prend l’initiative de rompre avec Arlequin : la double inconstance est consommée. (Acte III).

Intention de mise en scène

"La Double Inconstance est une pièce terrible. Je vous supplie de ne pas l'oublier. Silvia et Arlequin s'aiment sincèrement. Le Prince désire Silvia, peut-être l'aime-t-il aussi ? ( ... ) Tous les personnages de sa cour vont se conjurer pour détruire l'amour d'Arlequin et de Silvia Enlever Silvia à Arlequin par la force, pour le compte du Prince, ne serait rien : ils vont faire en sorte que Silvia aimera le Prince et qu'Arlequin aimera Flaminia et qu'ils oublieront leur amour. C'est proprement l'histoire élégante et gracieuse d'un crime.

Arlequin est tendre et bon, mais facile et gourmand et naïf Flaminia et sa sœur sont si belles, elles sentent si bon ! N’oubliez jamais que même lorsqu'il les repousse et pense tendrement à Silvia, il les renifle. La bonne odeur de la soie sur la peau parfumée, quel piège pour ce petit pauvre ! Flaminia et Lisette sa sœur sont dures, coquettes, joyeuses, amusées : le petit rustre doit sentir bon aussi pour ces deux belles dames blasées. Elles jouent, tirent une griffe, la rentrent - vient le désir comme une curiosité -et en plus c'est le service du Prince, la grande loi de tout ce petit monde. Alors pourquoi se refuser un plaisir d'un jour qui n'engage à rien ? Elles sont j'ailleurs d'une autre race, e es e savent, - requin est comme un petit chien gentil qui s'ébroue drôlement et qui lèche. On se laisse lécher par le petit chien, par-dessus ses perles...

C'est un jeu nouveau et cela n'empêche rien. Je les soupçonne d'avoir gardé leurs vrais amants - en attente. ( ... )

Trivelin est lourd, empressé, servile, et ravi comme un chien de meute de participer à la curée pour le compte du maître. Il a la livrée et c'est bon de s'amuser à berner ce petit paysan, ce petit paysan qu'il n'est plus - enfin ! depuis qu'il a pris du service. N'alourdissons pas, mais il y a comme une joie secrète et basse, la vengeance du pauvre là-dessous. Il en a vu d'autres et de plus humiliantes, il faut qu'ils y passent aussi ces deux petits-là. C'est la loi.

Quant à Silvia... "

Jean Anouilh

Il faut toute la grâce et l'adresse de Marivaux pour que sa pièce ne prenne pas une amertume intolérable. La Double Inconstance, c'est une comédie d'amour.

Marivaux et la double inconstance

La Double Inconstance est la 4e comédie de Marivaux jouée par les Italiens à Paris. C’est une réussite, le pari de l’originalité est gagné ! En cette année 1723, la Régence vit ses derniers mois. Les premiers principes de l’esprit critique et philosophique sont déjà semés par Fontenelle, Bayle et Montesquieu. Marivaux le discret s’intéresse, lui, aux mouvements du cœur et à l’inconstance des amants... Il invente un dialogue qui mime et démonte les stratagèmes de la séduction : le " marivaudage ". Marivaux s’écarte des règles de la comédie classique, utilise le jeu spectaculaire des Italiens et nous livre une pièce gaie qui fut, dit-on, sa préférée.

La double inconstance d'hier... à aujourd'hui

Si j’aime, est-ce pour toujours ?  L’amour n’est-il qu’un désir de désir ? Séduire, est-ce jouer la comédie, avancer masqué ? La puissance sociale confère-t-elle un pouvoir érotique ? L’amour peut-il échapper aux jeux piégés, à l’opaque vanité ou à l’obscur intérêt, pour retrouver une transparence des coeurs ? Poser des questions qui traversent les âges et se faire l’écho de nos interrogations modernes, telle est la force des grands textes littéraires. Au sein d’un théâtre que Marivaux restreint à la crise sentimentale, prénuptiale ou " adolescente " -- épuration qui fait sa nouveauté --, La Double Inconstance raconte les fluctuations d’un couple arraché à son bonheur par un Prince amoureux. La finesse de l’analyse psychologique et l’efficacité de la critique morale et sociale donnent une singulière résonance à cette histoire simple d’un échange des coeurs. Amour-propre, volonté de puissance, rapt et stratégie : les roses de l’amour ont quelques épines. Et le happy end ne fait pas oublier les flèches d’Arlequin. C’est ce mélange ambigu de cruauté et de jeu, de violence et de douceur sentimentales, qui suscite aujourd’hui la curiosité d’un metteur-en-scène et consacre la " modernité " de Marivaux. Dans La Double Inconstance, l’amour du langage transforme le langage de l’amour en répliques vives. Sur scène, les idylles se nouent et se dénouent dans un dialogue fait de confrontation et de connivence, de séduction et d’intimidation. Marivaux a créé une parole de comédie neuve, source, aujourd’hui, de plaisir.

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Spectacle terminé depuis le samedi 24 juin 2000

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