L'écume des jours

Paris 6e
du 5 janvier au 13 mai 2000

L'écume des jours

CLASSIQUE Terminé

Des voyageurs attendant quelqu’un ou quelque chose qui ne vient pas décident, pour passer le temps et par peur du silence, de jouer l’écume des jours. On se prend au jeu, on s’identifie.

Avant le travail de répétition
Après le travail de répétition
La presse à la création

Avant le travail de répétition

Comme toute création, il est bon de définir une orientation de travail. Si le roman de Vian l’Ecume des Jours, me parle, me touche et m’émeut, c’est qu’à partir de cette histoire, d’autres images et d’autres évocations reviennent en surface. Raconter une histoire, c’est comme aussi raconter un voyage. Revenir de ce voyage et dire aux autres, ceux qui sont restés à quai ou ceux qui ont fait ce voyage il y a bien longtemps, tout ce que l’on a pu rencontrer à travers ce voyage : les êtres comme les choses ; les odeurs, les impressions ; parfois aussi quelque regret de ne pas avoir poussé plus loin l’aventure. Voilà l’idée. Parler de l’histoire de Chloé et de Colin comme s’il s’agissait d’une expédition que l’on viendrait raconter au public. Dans un pays lointain, il existait... Avec cette même naïveté que les conteurs qui nous emportent dans leurs mensonges.

A partir de ce postulat, plutôt de ce souhait, on pourrait imaginer comme scénographie et éléments de décor de simples valises et malles de voyage que les personnages apporteraient eux-mêmes, tels des voyageurs revenant ou en partance pour une terre lointaine. En fonction du dispositif, il est tout à fait possible de délimiter une aire de jeu avec ces valises et ces malles. De toutes façons, il serait important que le théâtre soit nu, pas pauvre, mais dépouillé de tout artifice et que nous puissions à travers malles, valises, sacoches, etc, tout ce qui peut faire référence au voyage, alimenter l’imaginaire du lieu.

La lumière aura un rôle important, bien entendu. Elle pourrait être une sorte de phare qui éclairera les aventuriers que sont les comédiens et comédiennes. Elle sera aussi une sorte d’invitation au récit et au voyage. Les éléments de décors seront bien entendu la suggestion des mots, mais aussi des éléments concrets apportés, retrouvés dans ces malles et ces valises. L’idée des comédiens voyageurs permettrait ainsi de trouver des transitions à la fois par le récit et par les scènes jouées.

Tous, voyageurs, prêts à servir l’histoire, nous pourrons ainsi devenir tantôt l’un, tantôt l’autre, à partir du moment où les codes de jeu sont clairs et respectés. Puis, le travail nous apportera d’autres certitudes, j’en suis sûr. Mais gardons dans l’esprit une orientation afin de ne pas "jouer" seulement le texte et les intrigues proposées, mais aussi d’apporter notre propre sensibilité, notre propre parcours et qui sait, entraîner le spectateur dans ce voyage ... L’idée principale et son orientation est donc ce périple qui conduit quelques aventuriers revenant de ce voyage à raconter l’aventure de Colin et Chloé, comme si ces deux derniers avaient fait partie de l’expédition mais n’en étaient pas revenus.

Espace pluridimensionnel puisque délimité ou ouvert par les éléments décoratifs que représentent malles et valises. Manipulation bien entendu à vue des changements de lieu, mais aussi manipulation des objets et accessoires utilisés pour raconter ce voyage. Un costume retrouvé dans une malle pourrait avoir appartenu à Colin ; et le voyageur-comédien qui l’endossera deviendra Colin. Donc, nécessité de représenter au début et pendant le déroulement du spectacle l’attitude de neutralité que peuvent avoir les acteurs avant de raconter et d’interpréter cette histoire et ce voyage. Avoir la possibilité de jouer avec ce code, c’est - à - dire d’entrer puis de sortir à tout moment de l’histoire. Reste à bâtir ce voyage, le raconter, le colporter comme une vieille légende. Cela fait parti du travail de répétition qui nous réserve sûrement quelques surprises. En tout cas, à nous de garder le cap ou d’aller encore plus loin …

Après le travail de répétition

Tout ce qui a été dit précédemment est de rigueur. Seul l’apprentissage du jeu nous étonne encore... Marc Debono

Brusquement disparu à 39 ans, Boris Vian ( 1920-1959) eut tout de même le temps d’être à la fois, ingénieur, inventeur, musicien, critique de jazz, poète, romancier, auteur dramatique, scénariste, traducteur, chroniqueur, parolier, interprète et acteur.

En 1946, il termine l’Ecume des Jours, puis J’irai cracher sur vos tombes, sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, puis L’Automne à Pékin. Il écrira d’autres romans, mais L’herbe rouge, imprimé en 1950 ne sera pas mis en vente. L’Arrache-coeur, en 1953 et la réédition de l’Automne à Pékin, aux éditions de Minuit, en 1956, n’auront aucun succès. Il se tournera alors vers le théâtre, l’opéra et la chanson.

" Ce qui m’intéresse, ce n’est pas le bonheur de tous les hommes, c’est celui de chacun … " Boris Vian

" Le plus poignant des romans d’amour contemporain. " Raymond Queneau

Des voyageurs attendant quelqu’un ou quelque chose qui ne vient pas, décident, pour passer le temps et par peur du silence, de jouer L’Ecume des Jours. On se prend au jeu, on s’identifie. Raconter une histoire, ce qui en définitive est la fonction même du théâtre, c’est comme raconter un voyage : L’Ecume des jours serait alors une sorte de carnet de voyage écrit pour les amoureux qui trouvent que le plus beau voyage est encore celui qui traverse le cœur de l’autre. Le parcours de deux êtres qui se rencontrent, qui décident de faire un bout de chemin ensemble et qui, finalement, malgré eux, se séparent.

Mais au-delà de cette histoire d’amour, Vian, homme multiple, écrivain, poète, musicien, mécanicien, homme lettré, un peu vagabond, un peu snob, un peu différent, un peu tout, Vian donc, alterne, dans cette œuvre, passion, jeunesse, liberté, mais aussi argent, pouvoir, maladie. On passe ainsi d’une saison à l’autre, de la nuit au jour, du sourire aux larmes, pour enfin s’apercevoir que le théâtre est un leurre où viennent parfois s’échouer d’implacables vérités.

La presse à la création

" C’est original dans l’approche, fidèle au texte, à l’atmosphère, et admirablement joué. Avec L’Ecume des Jours, Marc Debono affirme une fois encore son immense talent de metteur en scène et d’adaptateur. L’an passé, son travail sur L’Etranger était déjà pure merveille. On ne peut que réitérer ce compliment. "

LE PARISIEN – Mai 1999

" Mise en scène inventive… Les comédiens sont bien à leur place. Jean Guiet particulièrement qui respire l’intelligence. "

LE FIGAROSCOPE – Avril 1999

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Spectacle terminé depuis le samedi 13 mai 2000

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Spectacle terminé depuis le samedi 13 mai 2000