Saburo Teshigawara - Glass Tooth

du 14 au 17 février 2008

Saburo Teshigawara - Glass Tooth

Questionné sur sa danse, Saburo Teshigawara pense que tout vient de l’air, «c’est en tout cas ce qui est le plus important pour moi. Toute chose simple de notre entourage en somme. Je veux parler du corps et de la gravité, que l’on vit tous à notre façon». À voir Karas s’envoler, on se sent déjà plus léger.
  • Saburo Teshigawara en verre et contre tous

Le parcours du Tokyoïte Saburo Teshigawara ne connaît pas la rectitude: il est fait de courbes, pleines de revirement et de beauté. À l’arrivée, c’est un jardin japonais qui se dessine tout en splendeur visuelle et originalité de la démarche. Le danseur classique qu’il fut, étudiant en arts plastiques aussi, entame une carrière de chorégraphe en 1981 avant de créer, en compagnie de la danseuse Kei Miyata, la compagnie Karas («corbeau» en V.F.).

Bien vite, son art intrigue et les tournées internationales s’enchaînent. Teshigawara va également répondre à des demandes, AIR pour l’Opéra de Paris, Modulation pour le Nederlands Dans Theater ou Para-dice pour le Ballet du Grand Théâtre de Genève, que le public de Chaillot découvrit il y a deux saisons. Pour sa première venue en nom propre, Saburo Teshigawara s’apprête à révéler Glass Tooth, danse aux multiples facettes, tel un diamant brut à la plastique subtile. La scénographie de Teshigawara lui-même offre à notre regard un plateau recouvert de milliers de morceaux de verre brisé.

Les réflexions provoquées sont alors comme des particules de temps. Le mouvement est ainsi déconstruit, les pas de l’interprète comme aimantés par ce tapis à facettes. Saburo Teshigawara a toujours travaillé sur l’environnement de sa danse, des lumières aux costumes, sans oublier le décor. Il a ainsi imaginé un ballet sur gazon ou derrière des câbles comme des rideaux suspendus. Dévoiler plus que montrer semble être dans les manières de ce créateur.

Glass Tooth réunira un trio de danseurs formé de Saburo, Kei Miyata et Rihoko Sato auxquels viendront s’ajouter d’autres interprètes. Questionné sur sa danse, Saburo Teshigawara pense que tout vient de l’air, «c’est en tout cas ce qui est le plus important pour moi. Toute chose simple de notre entourage en somme. Je veux parler du corps et de la gravité, que l’on vit tous à notre façon». À voir Karas s’envoler, on se sent déjà plus léger.

Ph N

  • Rare. Saburo Teshigawara danse à Paris

Explorant des esthétiques inédites, toutes en splendeurs visuelles et en beauté, Saburo Teshigawara, que l’on voit trop rarement sur une scène parisienne, présente, avec la compagnie KARAS, une pièce fascinante, Glass Tooth, dansée sur un tapis de verre brisé.

Trois questions au chorégraphe aux multiples facettes. Beate Hentschel : Dans vos oeuvres, vous concevez la mise en scène, l’éclairage, les costumes et même la musique. Pourquoi ce besoin de créer vous-même l’ensemble des éléments de vos pièces ?

Saburo Teshigawara : Je suis simplement curieux : curieux de voir, de trouver et de toucher. Je voudrais explorer des moments nouveaux, des phénomènes nouveaux. C’est pourquoi, je dois puiser mes idées à l’extérieur, à travers un regard objectif. Je ne suis pas seulement danseur ou chorégraphe ou décorateur. La création d’une oeuvre englobe pour moi tous les domaines. Pendant le processus de création, il est important d’avoir une idée globale de l’oeuvre et du mouvement. La lumière et le mouvement ne peuvent exister l’un sans l’autre. Ensemble, ils créent toujours quelque chose d’inattendu.

B. H. : Dans quels lieux aimez-vous présenter vos pièces ?

S. T. : J’aime travailler dans des endroits différents. À Tokyo, je me suis produit dans des théâtres, mais aussi dans un immense entrepôt et dans une gare désaffectée, où j’ai dansé très loin des spectateurs. J’ai donné de grandes représentations à l’extérieur, notamment au milieu d’un lac, le public étant assis le long du rivage. J’ai aussi dansé pendant quatre heures dans une salle minuscule, sur un sol en béton, derrière des toiles transparentes. Mes idées de scénographie naissent de ces expériences. Je suis convaincu que tout peut se produire sur scène. Il est important d’accepter l’environnement et ses matériaux. Il faut les utiliser, non comme des outils, mais pour leurs qualités propres, au même titre que la danse, les costumes ou la lumière. La relation que l’on tisse avec les objets est comme un duo.

J’ai ainsi réalisé une oeuvre avec des centaines de pierres sur la scène et celle-ci, où je danse sur du verre brisé. Le verre brisé n’est pas dangereux. Je le touche et il répond à mon contact. J’ai aussi utilisé des murs de fer, qui deviennent mous et souples avec la chaleur. J’aime transformer les choses en danse. C’est comme un processus de fusion.

B. H. : Comment regardez-vous l’Histoire ?

S. T. : L’Histoire est comme une puissance magnétique. Elle happe mon corps et le repousse vers le passé. Bien sûr, je respecte l’Histoire et je ne peux échapper à cette force. Mais, je ne puis l’accepter. Je dois aller de l’avant. Sinon, je ne pourrai rien transmettre à la prochaine génération. C’est une sorte de don et d’échange.

Propos recueillis par Beate Hentschel

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Spectacle terminé depuis le dimanche 17 février 2008

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