Sœurs

du 25 septembre au 1 octobre 2009
1h15

Sœurs

La troupe de 7 actrices afghanes, dirigée par Corinne Jaber, nous montre d'autres images de l'Afghanistan que burka, drogue et talibans : un pays riche en culture et en transmission orale où l'insurrection passe par des chemins mystérieux... et pourquoi pas par la voix des femmes ? En dari, surtitré en français.

En dari, surtitré en français.

Sous chapiteau. Le 1er octobre, soirée spéciale afghane. Avec le soutien de l'ambassade d'Afghanistan à Paris.

Une création franco-afghane
Travail artistique
Extrait
Historique de la création

  • Une création franco-afghane

Trois soeurs se retrouvent secrètement dans un jardin à Ghazni, (une province au centre de l'Afghanistan) pour monter avec d'autres femmes la pièce écrite par la plus jeune et qui déclare l'insurrection. Des répétitions commencent..., un travail semé de surprises et d'obstacles.

Une création franco-afghane unique mise en scène par Corinne Jaber, Molière de la meilleure actrice en 2002, écrite par Fabrice Melquiot, Prix Théâtre de l'Académie Française pour l'ensemble de son Oeuvre en 2008, pour et avec un groupe de 7 actrices afghanes (parmi lesquelles Marina Golbahari révélée par le film afghan Osama de Siddiq Barmak).

L'Afghanistan, un pays riche en culture et fort de sa tradition orale, un pays où l'insurrection emprunte des chemins mystérieux... Et pourquoi pas par la voix des femmes ?

Jouée avec un succès considérable en 2008 à Kaboul, S‘URS a été primée au Vème Festival de théâtre de Kaboul.

Création de La Compagnie Roya Sabs.

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  • Travail artistique

L’enjeu premier était de réunir des conditions favorables pour que ces femmes puissent parler librement de leur situation. Corinne et Fabrice ont tout d’abord voulu qu’elles témoignent de leur expérience pendant la guerre. Mais ils ont compris très vite qu’elles préféraient parler de la vie et ce que cette guerre les avait empêchées de vivre. Elles souhaitaient parler de leurs rêves, de leurs espoirs, de leurs désirs inassouvis et de leurs secrets. Elles s’engageaient dans les improvisations proposées sur les années de guerre « gentiment », pour faire plaisir, mais ne se sentaient pas concernées… Aussi étrange que cela puisse paraître. La pièce Sœurs est née de cette collaboration riche, dense et joyeuse.

Ce projet dans un pays comme l’Afghanistan, dévasté par vingt-cinq ans de guerre, profondément traditionnel et religieux, voire extrémiste, est non seulement audacieux et inédit, mais véritablement salvateur.

Grâce à Sœurs, ces femmes ont trouvé l’espace de parole et d’écoute, qu’on ne leur accorde que rarement. Elles se sont senties valorisées par cette création artistique qu’elles ont collaboré activement à nourrir. Elles ont pu y travailler dans un espace sur, paisible et protecteur ; trouver un lieu vivant de liberté, de partage et de communion avec leurs histoires. Cela leur a permis d’assumer leur rôle d’artistes dans une société en reconstruction et de participer ainsi à la reconstruction de "l’âme".

Nous pensons en effet, dans le climat actuel d’hostilité et de guerre qui règne dans ce pays, qu’il est essentiel de permettre un autre regard que : Talibans, drogue et burka. Une culture afghane contemporaine transmise par la voix des femmes.

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  • Extrait

Le fantôme de Nahid

Nous étions franches et sans armes, à Kaboul, un printemps.

Silence.

J’avais dix-sept ans. Et je ne me voyais pas, je regardais devant et je ne me voyais pas, dans le futur pas de place pour Nahid. Les Soviétiques occupaient les rues, les rouges afghans nous tenaient en joue. J’avais l’âge exact pour lever la voix. J’ai balancé ça à l’officier parchami, à ce gros con, je lui ai balancé : tu es petit et lâche ! Tu n’es plus un homme ! Tu ne sais pas défendre ton honneur. Prends mon voile, mets-le sur ta tête, donne-moi ton arme. Nous, les femmes de Kaboul, saurons défendre ce pays mieux que toi ! C’est mon pays et les chenilles soviétiques poussent dedans ; ça bousille le printemps, ça bousille les vies et nous sommes foutus tous autant que nous sommes. J’ai dit ça à ce gros con d’officier communiste que je croyais en mon peuple, j’ai dit ça pour le bousculer un peu et parce que je voulais me battre ! J’ai dit ça pour qu’il entende la voix des femmes s’élever par-dessus la face écrasée des hommes sous les bottes. Il a levé son arme vers moi et il m’a tirée dedans.

Silence.

Je suce le pavot par la racine. Et sur chaque fleur, j’ai mon mot à dire. Et sur la mort, j’ai toujours un peu d’avance."

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  • Historique de la création

En 2006, après une première étape de travail (2005) à l’issue de laquelle elle crée une compagnie à Kaboul et crée et fait tourner Peines d’amour perdues de Shakespeare, Corinne Jaber revient à Kaboul accompagnée du jeune auteur voyageur Fabrice Melquiot.

Tous les deux animent là-bas pour un groupe de femmes, en partie issues de la troupe de Peines d’amour perdues, un stage d’une dizaine de jours. L’objectif de ce nouveau stage était de recueillir les témoignages de ces femmes, leurs espoirs, leurs désirs, leurs secrets et aussi cette part d’indicible, d’"inavouable", dont le théâtre permet l’expression, autrement. Il s’agissait ensuite à partir du matériel recueilli, le plus riche possible, d’élaborer une pièce de théâtre.

Or non seulement les femmes sont accourues nombreuses (de tous milieux et de tous âges) et extrêmement intéressées par le projet, mais encore portées par un besoin vital d’échange, de partage et par une forte nécessité de parler de leur condition passée et actuelle. Le théâtre leur semblait en effet l’ultime moyen d’évoquer leur vie de femme, de leur donner cet espace créatif, "Une chambre à soi", pour reprendre les mots de Virginia Woolf.

Fabrice est reparti avec un matériel riche et des expériences fortes. Il restait à trouver une forme juste pour cette pièce autour et avec des femmes afghanes. Celles-ci ne voulaient pas parler de leur passé tragique et traumatisant, mais recherchaient plutôt un vecteur pour leurs rêves d’un futur meilleur et pour s’exprimer différemment dans une société où la prise de parole reste pour le moins difficile, sinon dangereuse pour elles.

Fabrice s’est mis à écrire une pièce qu’il a appelée « poélitique », « contemporaine, libre, forcément brûlante, prenant comme source les échanges et les exercices de jeu proposés, le visage de ces femmes-là et tout ce qu’il trahit ou traduit. » Il ajoutait dans cette phase de création : « Elle réclame du temps, encore, car la confiance accordée lors des espaces de conversations partagés demande qu’on la renforce, toujours. Il faut gagner la grande santé de cette relation, la débarrasser des peurs qu’elle peut engendrer. »

La forme d’une comédie s’imposa donc.

C’est pour en effet pour elles et à partir de leurs histoires, que Fabrice Melquiot a écrit la pièce Sœurs.

En mai 2008 (après avoir mis a l’épreuve la pièce l’année précédente lors d’un workshop avec le même groupe d’actrices au CCF à Kaboul), les fonds ont été réunis avec l’aide de Cultures France, du CFF et de L’Ambassade de France à Kaboul et la logistique mise en place pour que la pièce puisse entrer en répétition. Elle fut créée en juin 2008 et reprise au festival de Kaboul en septembre de la même année.

La pièce s’est jouée plusieurs fois à Kaboul dans des lieux variés. Aussi bien au CCF (Centre Culturel Français) que dans des jardins de diverses fondations culturelles. Avec une représentation culminante réservée prioritairement aux femmes et aux enfants dans un sublime jardin public moghol, dans lequel les hommes n’étaient autorisés qu’accompagnés d’une femme.

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Sélection d’avis du public

Sours Le 30 septembre 2009 à 15h19

Bonjour, J'ai lu un article très intéressant dans le magazine ELLE concernant cette pièce. Ces femmes ont l'air d'avoir une énergie incroyable malgré les souffrances qu'elles renferment en elle. Dommage qu'elles jouent si peu. Y aura-t-il d'autres représentations à Paris ? Merci.

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Sours Le 30 septembre 2009 à 15h19

Bonjour, J'ai lu un article très intéressant dans le magazine ELLE concernant cette pièce. Ces femmes ont l'air d'avoir une énergie incroyable malgré les souffrances qu'elles renferment en elle. Dommage qu'elles jouent si peu. Y aura-t-il d'autres représentations à Paris ? Merci.

Informations pratiques

Cartoucherie - Théâtre du Soleil

Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Cartoucherie Librairie/boutique Restaurant
  • Métro : Château de Vincennes à 1 km
  • Bus : Cartoucherie à 45 m, Plaine de la Faluère à 368 m, Stade Léo Lagrange à 571 m
  • Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.

    En voiture  : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
    Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.

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Plan d’accès

Cartoucherie - Théâtre du Soleil
Cartoucherie - Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Spectacle terminé depuis le jeudi 1er octobre 2009

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