Marie-Antoinette - Correspondance 1770-1793

du 23 janvier au 20 mars 2009

Marie-Antoinette - Correspondance 1770-1793

Ces lettres éclairent la personnalité de la dernière reine et nous révèlent par quel cheminement cette princesse, d’abord sentimentale et frivole, dépourvue d’expérience, manipulée par sa famille autrichienne, se jettera dans l’action politique…

Correspondance
Extraits
Note de l'interprète
Note d'intention

  • Correspondance

Ces lettres éclairent la personnalité de la dernière reine et nous révèlent par quel cheminement cette princesse, d’abord sentimentale et frivole, dépourvue d’expérience, manipulée par sa famille autrichienne, se jettera dans l’action politique...

"Mai 1770. L’archiduchesse d’Autriche arrive en France pour épouser le dauphin, qui deviendra roi sous le nom de Louis XVI. Octobre 1793. Marie-Antoinette, veuve Capet, est conduite à la guillotine. Pendant vingt-trois ans, elle a correspondu avec sa mère, ses frères, ses amis et ses fidèles. Mieux que tout autre témoignage, ces lettres éclairent la personnalité de la dernière reine. Elles nous révèlent par quel cheminement cette princesse, d’abord sentimentale et frivole, dépourvue d’expérience, manipulée par sa famille autrichienne, se jettera dans l’action politique, et tentera désespérément de sauver la monarchie française."

Evelyne Lever

Marie-Antoinette - Correspondance 1770-1793 établi, préfacé et annoté par Evelyne Lever a reçu le Prix Sévigné 2006. Créé au Festival de la Correspondance de Grignan en 2007.

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  • Extraits

« Non, je n'emploie pas tous mes soins à plaire à mon mari. Non, je ne réponds pas à ses désirs et je ne partage pas ses goûts. Oui je reste froide et distraite quand il me caresse, dégoûtée même. Oui j'aime jouer et danser des nuits entières au bal de l’Opéra, me mêler à des libertins. Et je ne pense pas que tout cela puisse conduire à la révolution cruelle dont me parle mon frère… »

« J'ai donné au roi et au royaume ce dauphin tant espéré… Cette naissance donne lieu à des réjouissances incroyables et à des manifestations qui pourraient paraître indécentes ailleurs qu'ici. »

« Mirabeau nous adjure de nous décider entre un rôle passif et un rôle actif. Il considère la guerre civile comme le seul moyen de redonner des chefs aux hommes, aux partis et aux opinions. »

« Je Lui ai déjà fait passer deux billets pour le rassurer : « Je puis vous dire que je vous aime et que je n’ai même le temps que de cela. Comme j'ai été inquiète de vous. Dieu soit loué, vous êtes sauvé. Mais, quoi qu'il m'en coûte, il ne faut pas que vous reveniez ici. Vous seriez perdu : on sait que c'est vous qui nous a sortis d'ici ». Adieu le plus aimé et le plus aimant des hommes. »

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  • Note de l'interprète

J’ai découvert la vie de Marie-Antoinette à travers le récit que Stefan Zweig en a fait. Il nous a permis d’approcher cette femme de manière plus sensible et d’appréhender son époque qu’on ne peut s’empêcher de mettre en perspective avec Le monde d’hier où Stefan Zweig décrit l’inexorable déclin de L’Allemagne des années 30. C’est aussi ce qui, dans ces lettres et dans les admirables écrits d’Evelyne Lever, me passionne : la description de la fin d’un monde, l’ébranlement des certitudes de chacun, ces alternances d’espoir et d’abattement qui sont aussi les nôtres aujourd’hui et forment des courbes devenues familières.

Même si sa nature l’entraîne davantage aux réjouissances, Marie-Antoinette a été élevée pour régner, pour consolider l’alliance de son pays avec la France. Elle ne retiendra des nombreux enseignements qui lui sont prodigués qu’un sentiment absolu de sa légitimité.

Marie-Antoinette débarque à 14 ans de son Autriche natale, à la Cour de France considérée à l’époque comme la plus sophistiquée et la plus dépravée d’Europe et s’y brûlera les ailes, par solitude et manque d’amour et à cause de son extrême jeunesse sûrement. C’est elle qui trouvera l’énergie qui fait tant défaut à Louis XVI pour défendre la royauté et peut-être en précipiter la fin…. Il me semble néanmoins, quelques siècles plus tard, que dans ce pays-ci, la Cour de France n’est jamais bien loin…

Malgré le peu de sympathie que j’éprouve pour la légèreté de Marie-Antoinette, son indifférence à la misère du peuple et son inconséquence, le destin tragique de cette reine continue de me fasciner. Et de la lecture de ses lettres, je retiendrai ces mots de Marie-Antoinette à propos de Fersen  « Je me trouve si heureuse que mon bonheur m’inquiète. Si quelque évènement doit le détruire, je supplie le ciel que ce soit ma mort. J’emporterai dans le tombeau la douce certitude d’être aimée. »

Marianne Basler

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  • Note d'intention

Quand Anne Rotenberg, la directrice artistique du Festival de la Correspondance de Grignan, m’a proposé de mettre en lecture la correspondance de Marie-Antoinette, deux images me sont venues à l’esprit : celle de nos cours d’histoire « S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ! » et celle qui a inspiré de nombreux cinéastes, une femme frivole, superficielle, inconséquente et capricieuse.

La lecture d'une correspondance privée nous donne souvent le sentiment de pénétrer par effraction dans le secret d'une intimité. Celle de Marie-Antoinette a priori nous la connaissions déjà. Après la lecture du texte d’Evelyne Lever j'ai rencontré une Marie-Antoinette bien éloignée de mes souvenirs. La spontanéité de cette correspondance (qui couvre vingt-trois des trente-huit années de la vie de Marie-Antoinette) exprime avec une sincérité attachante le parcours de l'adolescence à la maturité, d'une Reine prise dans les tourments de la révolution. Ces documents originaux nous révèlent comment les épreuves ont fait d’elle une mère admirable, une épouse exemplaire qui a de l’estime et de l’affection pour Louis XVI, mais aussi comment Marie-Antoinette, dépourvue d’expérience et de culture politique, s'entêtera jusqu'au bout à défendre la monarchie.

Le parti-pris de la mise en lecture dans ce lieu particulier qu’est le foyer du théâtre de la Madeleine a été de préserver cette intimité. Marianne Basler/Marie-Antoinette évolue, lit, écrit et se livre à vous. La robe d’Arno préserve cette sensation d’être dans l’intimité de son boudoir.

L'illustration sonore de Kidedo intervient de façon ponctuelle, nous aidant à sa façon à traverser l'histoire, et s'ajoutant quelque fois, de façon subtile, à la parole du Marie-Antoinette.

Sally Micaleff

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Théâtre de la Madeleine

19, rue de Surène 75008 Paris

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Spectacle terminé depuis le vendredi 20 mars 2009

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