L'huître

• Note de l’auteur

Bernard ne sait plus si Viviane, son épouse, l’aime encore. La solution qu’il trouve pour qu’elle le prouve à nouveau n’est rien d’autre que de la rendre jalouse. Il propose donc à Cindy, une jeune comédienne très naïve, de jouer le rôle de sa maîtresse ; c’est alors le début des complications…

Ça sonne comme une comédie de boulevard, avec ses malentendus, ses excès et pourtant ça sent également la comédie de moeurs aux sentiments sincères ! à l’heure où la mixité est sur toutes les lèvres, la comédie n’est pas non plus en reste. Fermer des portes qui claquent sur des personnages « vrais et humains » avec leurs failles, leurs doutes donne un ensemble très moderne, très complémentaire tout en gardant les qualités des deux genres.

Quel bonheur d’allier l’efficacité comique de Jacques Balutin, et la légèreté poétique d’Axelle Abbadie avec de jeunes comédiens tout aussi rompus à l’art de faire rire…

En tant qu’auteur, mon plaisir est complet. Il y a longtemps que je désirais travailler avec Jacques, son sens du rythme, sa rapidité verbale concourraient à mon style d’écriture qualifiée par certaines âmes bienveillantes de vive et sans concession. Pour appeler un chat un chat, il fallait donc le meilleur matou qu’il soit !! Jacques est incontestablement un des meilleurs. Il donne une dimension comique incroyable à ce qui n’était encore que de simples mots posés sur une feuille blanche. C’est un grand privilège de s’entendre à travers la voix d’un grand comédien comique donc d’un grand comédien tout court !

• Note de mise en scène

Élevé aux grandes heures d’Au Théâtre Ce Soir, avec ses pépites de comédies de boulevard et ses grandes figures de l‘époque, puis plus tard au théâtre de boulevard façon Ray Cooney, grand auteur outre-manche, je n’en dédaigne pas moins les comédies de moeurs du style Bacri-Jaoui qui savent comme personne brocarder les travers et autres mesquineries de nos contemporains. Ces deux styles de comédies ont dû opérer en moi un mélange (qui n’a rien de savant !) qui fait qu’aujourd’hui mon coeur, mon stylo et ma mise en scène se nourrissent de ces deux mouvements qui me sont chers. Non, le Boulevard n’est pas un genre mineur et obsolète !

Non, la Comédie de Moeurs n’est pas davantage un style supérieur ! Les deux peuvent cohabiter sans s’opposer !… une mise en scène nerveuse typique du Boulevard peut tout à fait s’entendre avec une mise en scène plus posée, propice aux comédies de moeurs. Les portes qui claquent sur des personnages qui en souffrent m’enthousiasment. Rien n’est plus jubilatoire que d’allier l’outrance de certaines situations, l’excès de rythme à une direction d’acteur discrète, à des poses utiles pour cerner les tensions intérieures qui traversent les personnages.

Alors pourquoi choisir tel ou tel style de mise en scène, quand les deux s’harmonisent complètement ?

Une bonne mise en scène est une mise en scène qui ne se voit pas ! J’espère que vous ne verrez pas la mienne !…

Bonne dégustation de cette « Huître ».