L. Nono - Hay que caminar / K. Stockhausen - Rotary Quintet

le 9 octobre 2014
40 minutes

L. Nono - Hay que caminar / K. Stockhausen - Rotary Quintet

Première partie de l'hommage rendu au compositeur vénitien Luigi Nono, venez découvrir sa dernière oeuvre Hay que caminar. Dans le cadre du Festival d'Automne à Paris.

Dans le cadre du Festival d'Automne à Paris.

« Hay que caminar » sognando (« Il faut marcher » en rêvant) est la dernière œuvre de Luigi Nono et s’inspire d’une inscription murale qu’il avait lue à Tolède, dans les années 1980, et dont il avait aussitôt fait l’expression de sa pensée musicale : Caminantes, no hay caminos, hay que caminar. « Voyageurs, il n’y a pas de chemins, il faut marcher ». Ou, comme l’écrit Antonio Machado, à la source de l’inscription : « Voyageur, le chemin / est la trace de tes pas / C’est tout ; voyageur / Il n’y a pas de chemin, / Le chemin se fait en marchant ». C’est de ce cheminement constitutif de nos existences que ce concert en deux lieux se fait l’écho. Dans Risonanze erranti (Résonances errantes), Nono tisse des fragments des Poèmes de guerre de Herman Melville et des bribes désespérées de Ingeborg Bachmann avec le souvenir de Machaut, Ockeghem et Josquin, ces maîtres anciens étudiés autrefois avec Bruno Maderna. Les sons errent dans l’espace, auquel les musiciens s’accordent.

Avec Karlheinz Stockhausen aussi, l’œuvre est spatiale. Les interprètes du Rotary Quintet se positionnent autour du public. Le mouvement qu’ils tracent ensuite est celui d’une rotation. Comme l’alternance des saisons, les jours de la semaine ou les heures du jour, celle-ci dénote un cycle, à l’image de la vie et de la révolution des astres. Abgewandt 2. Musik in memoriam Luigi Nono (3. Versuch) (Dérivé de la 2e musique in memoriam Luigi Nono (3e essai)) s’inscrit dans une série de cinq œuvres imbriquées.

Wolfgang Rihm préfère, pour évoquer Luigi Nono, le multiple, l’archipel et le labyrinthe plutôt que la ligne. L’errance se situe à même l’œuvre, qui s’éclaire sans cesse autrement, sous l’effet des strates qu’elle accumule.

Enfin, Julien Jamet, élève de Johannes Schöllhorn et de Gérard Pesson, compositeur français que le Festival d’Automne invite pour un premier concert, cisèle des figures que l’écoute croit percevoir d’emblée. Puis il les soumet à de délicates variantes, rappelant Morton Feldman. Non de rigides variations, mais des déplacements et des transitions les reliant.

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Spectacle terminé depuis le jeudi 9 octobre 2014

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