I am a demon / Two playful pink

Le Blanc-Mesnil (93)
du 22 au 23 mai 2007
2 heures environ

I am a demon / Two playful pink

Deux femmes, sensuelles, mystérieuses sont offertes à notre regard. Tout en dévoilant leurs multiples facettes, elles se passent le relais, dans une tentative pour se redéfinir qui déforme l'image lisse de la femme. En rendant hommage à son maître disparu, Pichet Klunchun fait de la danse traditionnelle thaï du masque une expérience, où la précision de l’exécution est indissociable d'une réflexion sur la signification de chaque geste. Ces gestes, il les charge d'histoires, d'émotions, cherchant une forme qui dépasse et redéfinisse le cadre traditionnel.
  • Pichet Klunchun - I am a demon

Chorégraphie et interprétation : Pichet Klunchun
Vidéo : Puttpong Wongsawang
Traduction : Professeur associé Pornrat Damrhung
Entretien original du clip-vidéo : TheatreWorks Singapore
Durée : 50 minutes

« Si vous pensiez à une personne qui a quitté ce monde, que feriez-vous ? ». C’est avec cette question que Pichet Klunchun entre sur scène. C’est elle qui va le guider, tandis qu’il refait devant nous les gestes appris pendant seize ans en compagnie de son maître - ceux de la danse traditionnelle thaï du masque, le khon.

On ne connaît souvent des danses asiatiques qu’une image figée. En rendant hommage à son maître, mort le jour de la fin de son apprentissage, Pichet Klunchun fait de cette danse une expérience, où la précision de l’exécution, la rigueur du rituel sont indissociables d’une réflexion sur la signification de chaque geste. Ces gestes, il les charge d’histoires, d’émotions, cherchant une forme qui dépasse et redéfinisse le cadre traditionnel. Dansant avec les ombres - la sienne et celle de l’absent - il devient un démon, celui qui a le pouvoir de passer du monde des morts à celui des vivants.

La traversée des étapes de l’apprentissage - positions de base, vocabulaire, postures de combat, émotions - est rythmée par les déclarations de Pichet, les passages d’interview avec son maître, les vidéos, les enregistrements : « - Lorsque le maître n’est pas là, que doit faire l’élève pour s’assurer que sa position est juste ? - Il doit le sentir par lui-même, retrouver les sensations qu’il a apprises. »

Comme s’il manquait toujours quelque chose dans ses mouvements, Pichet reprend, recommence, inlassablement. Ce manque vient remplir la scène comme un élan intarissable - scandé par cette voix entendue en rêve, qui lui disait : “ce n’est pas assez fort”. C’est cette force que Pichet Klunchun recherche, capable de lutter contre l’oubli, et de réaffirmer la beauté et l’actualité de la danse du démon.

Gilles Amalvi

  • Yasmeen Godder - Two playful pink

Chorégraphie : Yasmeen Godder
Consultant artistique : Itzik Giuli
Interprétation : Yasmeen Godder, Michal Mualem
Musique : Gyorgy Ligeti, PJ Harvey, Ran Slavin
Durée : 70 minutes

Deux femmes, sensuelles, mystérieuses, deux obscurs objets du désir sont offerts à notre regard. Au cours de trois séquences - qui opèrent comme une radioscopie de l’image féminine - les deux danseuses sont observées, examinées, dans un huis-clos dont nous serions les spectateurs, les voyeurs ou les témoins. Les trois scènes fonctionnent comme trois rounds, dans une lutte qui se joue contre leur propre corps, contre le regard extérieur, social, sexuel, qui le construit. Petit à petit, elles transforment et s’approprient cette image, dans un processus de libération qui passe par l’invention d’une relation à deux. Relation faite de complicité, de douceur, de méfiance - relation où des mots chargés de désir circulent dans le mouvement. Leur danse semble dire : je veux t’aimer, te détruire, te mettre à terre, te relever, te bercer, te protéger, jouir de ta destruction, prendre ta place, être la seule, être avec toi, te partager, être avec toi seule.

Tout en dévoilant leurs multiples facettes - petites filles, femmes fatales, sœurs, amies, amantes, provocatrices ou séductrices - elles se passent le relais, échangent leurs rôles, interagissent. Leurs tentatives pour se redéfinir déforme progressivement l’image lisse de la femme. La musique pop et les images mystérieuses, le familier et le fantastique révèlent les forces contradictoires qui les animent, où elles retournent puiser l’énergie qui les entraîne toujours plus loin. Grotesques ou combatives, elles prennent au piège le regard extérieur qui semblait les orienter, et inscrivent en filigrane une image plus ambiguë et plus fragile du corps féminin.

Gilles Amalvi

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Informations pratiques

Le Forum de Blanc-Mesnil

1-5, place de la Libération 93150 Le Blanc-Mesnil

Accès handicapé (sous conditions) Bar Grand Paris Seine-Saint-Denis
Spectacle terminé depuis le mercredi 23 mai 2007

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