Frozen

du 12 janvier au 6 mars 2005
1H50

Frozen

Un soir d’été la petite Rhona, 10 ans, est portée disparue. Sa mère Nancy se réfugie dans un état d’espérance pétrifiée. Agnetha, une universitaire américaine, se rend en Angleterre pour poursuivre les recherches de sa thèse intitulée « Le meurtre en série, un acte pardonnable ? ». Et puis il y a Ralph, un solitaire avec un casier judiciaire et qui cherche de la distraction… Réunis dans des circonstances effroyables, nos trois personnages vont s’embarquer dans un sombre voyage.

La pièce
Notes de Bryony Lavery

Intentions de mise en scène

La presse

Un soir d’été la petite Rhona, 10 ans, est portée disparue. Sa mère Nancy se réfugie dans un état d’espérance pétrifiée. Agnetha, une universitaire américaine, se rend en Angleterre pour poursuivre les recherches de sa thèse intitulée « Le meurtre en série, un acte pardonnable ? ».

Et puis il y a Ralph, un solitaire avec un casier judiciaire et qui cherche de la distraction… Réunis dans des circonstances effroyables, nos trois personnages vont s’embarquer dans un sombre voyage pour finalement déboucher dans la lumière.

Frozen, présentée au National Theatre à Londres en 2002 et à Broadway en 2004, a reçu de nombreux prix en Grande Bretagne et quatre nominations aux Tony Awards (l’équivalent des Molières pour Broadway).

Les représentations de Frozen au Théâtre du Marais marqueront la première traduction en français et la première production en France d’une œuvre de Bryony Lavery. Traduction de Lesley Chatterley et Eric Prigent.

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« Tout le monde pense que c’est une pièce à propos d’un pédophile, mais il s’agit de deux femmes qui surmontent la pire chose qu’on puisse imaginer. C’est l’histoire de deux héroïnes courageuses. »

« Je pense que Frozen propose et le pardon et la revanche comme options… et je pense qu’il est assez évident que les deux chemins posent problème. »

Alors qu’elle était enfant, sa sœur et elle reçurent en cadeau d’anniversaire un demi squelette avec un bras, une jambe et un crâne coupé en deux. « Je crois que c’est là que Frozen a commencé … Il y a une plaisanterie (dans la dernière scène) sur un ‘suicide pact lunch’ que je dois à ma tante Enid …Il y a une partie de moi qui n’a pas grandi ».

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La plupart des pièces des débuts de Bryony Lavery étaient des comédies, mais comme elle l’expliquait récemment :« depuis quatre ou cinq ans j’ai ressenti le besoin d’aborder les sujets qui me font peur (…) parce que j’ai vécu des coups durs… quelque part j’ai le sentiment d’avoir gagné le droit d’aborder des sujets sérieux. »

Je partage ce sentiment avec Mrs Lavery. L’expression anglaise que j’aime beaucoup : ‘what doesn’t kill you makes you stronger’ (ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort) est l’hypothèse qui réunit l’auteur, moi-même et les personnages de cette pièce…

Quand l’auteur dit : « Tout le monde pense que c’est l’histoire d’un pédophile mais Frozen est l’histoire de deux femmes qui surmontent la pire chose imaginable… », elle ne cherche pas à entrer dans les détails morbides du meurtre de l’enfant, mais plutôt à s’intéresser aux répercussions de cet évènement sur les vies des trois protagonistes de l’histoire, et à comment cet acte de violence va amener des résolutions inattendues.

Bryony Lavery a fait énormément de recherches avant d’écrire Frozen à partir de multiples articles de presse, et de livres dont le principal est Le Meurtre de l’Enfance de Ray Wyre. Elle a été particulièrement touchée par le témoignage de Marion Partington à propos du viol et du meurtre de sa sœur Lucy par Fred West en Angleterre, paru dans The Guardian et qui s’intitule A Shining Silence.

…« J’ai observé à maintes reprises que le chagrin non résolu est souvent à la racine de la maladie physique, émotionnelle, mentale et spirituelle. Le besoin de faire face, et de vivre avec les parties de nous-mêmes que nous aimerions mieux occulter parce que trop douloureuses, le besoin d’être écouté, sont des éléments vitaux pour ce voyage vers la connaissance de soi-même et la capacité d’aller au bout de notre potentiel humain. Le chagrin réprimé a deux manifestations extrêmes dans notre société : le suicide et le meurtre. »…

Ces mots de Bryony Lavery, comme les drapeaux tibétains d’Ingrid dans la pièce, ont été le début d’un processus de transmission qui m’a révélé le talent et l’humanité de l’auteur de Frozen. Ils m’ont donné la volonté de monter cette pièce car la transmission est une idée très proche de mon cœur ; mes vingt années de formation d’acteurs en sont la preuve et j’ai conscience que c’est un privilège de pouvoir accompagner des gens dans leur voyage d’initiation au théâtre, et par conséquent, à la vie.

Frozen explore le terrain psychologique et émotionnel de ces personnages « gelés » par le chagrin et la folie et des répercussions tout aussi difficiles du fait de « dégeler » - en tout cas pour Ralph. La peur de vivre n’est pas moindre que la peur de mourir. Nancy et Agnetha vont sortir de la mort et du deuil pour embrasser à nouveau la vie. La force vitale des acteurs et des personnages trouvera son expression dans les couleurs du décor et dans la lumière.

Le décor sera souple et flexible, et comme au cinéma il dessinera des espaces émotionnels ; le côté sombre et végétal de la nature anglaise sera juxtaposé à la luminosité de la cellule de prison. Comme chez Rothko, l’horizon de l’œuvre est au choix du spectateur. La couleur, signe d’espoir, arrivera petit à petit à partir de la scène où Nancy pend des drapeaux de prières tibétains aux « couleurs criardes » sur son fil à linge. La lumière et les ombres, les gros plans et les fondus enchaînés, que je veux cinématographiques, dessineront l’architecture du récit.

Le son sera comme la percussion des sentiments des personnages ; les bruits ordinaires d’un banc de glace qui se brise, d’un objet qui se casse, d’un sécateur ou d’une camionnette qui démarre peuvent à la fois lier des situations, anticiper sur celles-ci et prendre une signification psychologique.

La structure de la pièce alterne monologues et scènes à deux. Frozen met en scène la lutte de la libido et du morbide de manière presque allégorique. Les personnages établissent chacun une relation privilégiée avec le public et révèlent beaucoup d’eux-mêmes avant de se confronter les uns aux autres ; nous savons toujours ce qu’ils cachent et ce qu’ils cherchent :
Ralph est manipulateur et violent de nature, mais infantile et pathétique dans son rôle de prisonnier : il va pleurer comme une fille devant les photos de Rhona, sa victime ;
Agnetha est compétente et séduisante dans sa vie professionnelle, ‘paumée’ et adolescente dans ses moments privés de désespoir ;
Nancy, tête d’oiseau de bourgeoise insipide, va précipiter la destruction de son adversaire ; sa véritable motivation pour rendre visite à Ralph reste un des mystères de la pièce, comme celle de Charles Laughton à réaliser La Nuit du Chasseur

Lesley Chatterley

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« Dans ses meilleures pièces - et Frozen en est un excellent exemple - Lavery sait comment illuminer les endroits les plus sombres sans trivialité ; elle peut même explorer le cerveau d’un tueur en série avec quelque chose qui approche l’humour. C’est une des caractéristiques de Lavery d’être à la recherche de la pensée rare, positive, et elle fait en sorte que dans Frozen, la glace finisse par fondre. » The Observer

« Frozen est un évènement majeur du théâtre britannique. » The Financial Times

« Bryony Lavery… un auteur britannique qui a pris Broadway d’assaut. » The Independent

« La force et la faiblesse inattendues des personnages, leur cruauté, leur bonté, leur humanité sont très choquants dans leurs méandres et leurs ultimes révélations. » The Sunday Telegraph

« Le drame puise dans le cauchemar de tout parent. Comment vivez-vous les pensées terribles sur ce qui pourrait être arrivé à votre enfant ? La pièce se développe initialement à travers une série de monologues, puis Lavery en vient au dialogue entre la psychiatre et le tueur, la mère et la psychiatre, et dans une des scènes les plus fortes que j’aie vues au théâtre cette année, entre la mère et l’homme qui a tué sa fille… Vous quittez ce spectacle extraordinaire avec le sentiment terrifiant d’avoir éprouvé de la pitié pour un tueur en série. Frozen est une pièce vraiment exceptionnelle. » The daily Telegraph

« La force de la pièce de Lavery réside dans sa capacité à changer les cœurs et les esprits. Accueillie dans un silence absolu, c’est une pièce qui élargit véritablement votre compréhension. » The Guardian

« Vous êtes-vous aussi demandé ce qui se passe dans l’esprit et le cœur d’un homme conduit à tuer des enfants, et celui des parents qu’il prive ainsi ignoblement ? Lavery vous fait voir la complexité du problème, clinique aussi bien que morale. Elle vous fait aussi sentir la perte, la douleur, le gâchis insupportable. » The Times

« Lavery a établi en douceur un thème essentiel de Frozen : comment les gens canalisent et isolent leurs sentiments les plus violents et les plus dérangeants pour pouvoir mener une vie normale. Tous les personnages sont « gelés » psychologiquement et la pièce montre ce qui se passe quand la glace fond en chacun d’eux. Lorsque vers la fin de la pièce, Nancy et Ralph se rencontrent, cette confrontation est inoubliable. » The New York Times

« Vous avez le sentiment que les trois personnages ont toujours été habitués à la tragédie - que la tragédie semble répondre à quelque chose en chacun d’eux. Les crimes viennent comme des conclusions inévitables ; mais là-dessus la représentation s’achève, nous laissant avec nos pensées et la boite de Pandore que Lavery a ouverte. » The New Yorker

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Spectacle terminé depuis le dimanche 6 mars 2005

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