Voyage en encyclopédie

Paris 18e
du 23 mars au 11 avril 2005
1h30

Voyage en encyclopédie

Flânerie lexicographique dans un invraisemblable poème de 66660 articles, plus génial que toutes nos entreprises multimedia d’aujourd’hui, et récit théâtral où la petite histoire côtoie la grande, dans une véritable et palpitante aventure intellectuelle et humaine.

Pourquoi l'Encyclopédie
Synopsis

Le spectacle

Le travail musical

La compagnie du Samovar

L'aventure de L'Encyclopédie est un des événements majeurs de l'histoire de la pensée en Europe. Entreprise intellectuelle et éditoriale sans précédent, cette oeuvre collective mobilise tout ce que le 18ème siècle compte de forces vives afin de "servir de Bibliothèque de référence pour tout homme intelligent sur tous les sujets..." et fonde une civilisation dont nous sommes les héritiers directs. Cette civilisation déclare que les lumières ne viennent plus de Dieu mais des hommes, et créé un monde qui n’est plus structuré par la Bible mais par l’Encyclopédie : une nouvelle appréhension du savoir, humaniste, laïque et démocratique, née dans les limbes de la renaissance, désormais s’épanouit, affirme sa légitimité et sa force face à l’Eglise et à l’absolutisme du pouvoir royal.

C’est cette civilisation qui est aujourd’hui menacée par tout ce que notre monde contemporain compte de fanatismes ou de démagogies, politiques et religieuses. Raconter l’histoire d’une telle entreprise, c’est donc à la fois regarder les sources de ce que nous sommes, nous confronter à cette utopie de savoir universel, et nous nous demander où est la faille et comment nous en sommes arrivés là.

Diderot et d’Alembert ont tout des héros pré-romantiques, aux prises avec leurs détracteurs autant qu’avec leurs propres limites et leurs propres faiblesses. Nous avons voulu faire un spectacle empreint à la fois de sérieux et de fantaisie, qui soit en même temps une flânerie lexicographique dans un invraisemblable poème de 66660 articles, plus génial que toutes nos entreprises multimedia d’aujourd’hui, et un récit théâtral où la petite histoire côtoie la grande, dans une véritable et palpitante aventure intellectuelle et humaine.

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L’histoire se déroule en une grande journée à la fois symbolique et réelle : réelle, commençant dans le cabinet des philosophes, le matin, à Paris, se poursuivant dans le salon du Grandval (chez les d’Holbach, hôtes des Encyclopédistes) l’après midi, se prolongeant au théâtre le soir, et se terminant dans la solitude d’une nuit d’insomnie de Diderot. Symbolique parce que cette journée est une image du cycle entier de la construction de l’Encyclopédie, de ses débuts, jusqu’au choc de l’arrêté de 1759 précipitant la crise au sein de l’équipe des Encyclopédistes, et notamment la rupture entre Diderot et d’Alembert.

Cette journée se déroule donc de façon discontinue, en dix tableaux successifs tels dix chapitres d’un roman théâtral. Un personnage d’aujourd’hui, insolite et facétieux,Mademoiselle, nous raconte l’histoire, introduit les personnages, nous emmène d’une scène à l’autre, expliquant les lieux , commentant les situations. Lorsqu’elle en éprouve le besoin, elle entre dans la fiction qu’elle présente, jouant les différentes interlocutrices féminines de nos deux héros, pour les encourager ou les contredire.

Nous voyons ainsi Diderot et d’Alembert à l’oeuvre dans leur bureau, commençant par plaisanter sur l’obscurantisme religieux, puis plongeant dans la préparation de quelques articles d’optique. Emporté par l’enthousiasme, d’Alembert s’entraîne devant une Académie imaginaire à présenter son discours préliminaire. Plus tard nous voyons les deux mêmes chez madame d’Aine, belle-mère du Baron d’Holbach et marraine des Encyclopédistes, dans son château du Grandval. L’arrêté d’interdiction de l’Encyclopédie vient de tomber, et l’ambiance oscille entre gaieté un peu apprêtée et vraie angoisse, plaisanteries après boire et réflexions métaphysiques. Cette gaieté est brusquement rompue par l’irruption dramatique de tous les fantômes des opposants à L’Encyclopédie, se répandant en invectives et en sarcasmes.
D’ailleurs, voilà tout le monde bientôt transporté à La Comédie Française, le soir de la création de la pièce de Palissot Les Philosophes. La tension est à son comble, d’Alembert se retire, excédé par les critiques, et Diderot est effondré.

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Le spectacle, d'une durée d'une heure trente, rassemble trois comédiens, un musicien, un enfant, et deux choristes.

La mise en scène est très enlevée, gaie, et veut montrer l’enthousiasme des chercheurs, la passion qui se dégage de leur aventure, et le caractère romanesque de ses péripéties. Elle joue du tressage de différentes formes, du théâtre-récit - un personnage féminin raconte, entre dans la fiction ou en sort à son gré - à la mise en situation des événements - Diderot et d’Alembert sont saisis en plein travail -, voire à des passages plus franchement tournés vers le théâtre musical, lorsqu’il s’agit de plonger dans les mots et les articles, donnés à entendre de façon chorale, parlés ou chantés. Le violoniste et la claveciniste sont eux-mêmes tantôt dans la fiction, tantôt en dehors, alternant entre fragments contemporains et répertoire d’époque.

La scénographie consiste en deux espaces enchassés l’un dans l’autre : un petit tréteau sur lequel évoluent les deux personnages historiques ; et, autour, tout un labyrinthe d’écriture, comme si les acteurs déambulaient dans un immense livre. Le décor s’inspire aussi bien de Chardin ou Greuze dans une recherche d’accessoires ou de couleurs, que d’une vision
empruntée aux planches de l’Encyclopédie, et aux rêveries scientifiques du 18ème, entre machines optiques et arbre de la connaissance. Enfin il implique une collaboration spécifique avec une marionnettiste (jeu de théâtre dans le théâtre pour la représentation de la pièce Les Philosophes) et un machiniste (on voit se fabriquer sous nos yeux une « chambre obscure », ou fonctionner une lanterne magique, créant un moment de théâtre d’images).

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La musique du spectacle consiste d’une part en musique instrumentale, classique ou contemporaine, et d’autre part en musique vocale, pour un choeur parlé ou chanté,accompagné ou non des instruments.

Le violoniste explore différentes compositions des contemporains de l'oeuvre, ou, plus généralement, de la seconde moité du XVIIIème - Mozart, Couperin, Bach, Devienne, et même Rousseau et son Devin de Village. Il joue alternativement du violon et de l’alto, et est accompagné à plusieurs reprises par un clavecin ou une flûte à bec alto, joués par la comédienne musicienne.

D’autres morceaux musicaux sont également des compositions originales, commandées à Frédéric Ligier pour ce projet. Ces fragments cherchent à emmener le spectacle vers un univers plus contemporain, soit ludique et rythmique, jouant de l’étrangeté et de la musicalité des mots du dictionnaire, ou plus méditatif et abstrait. Ils sont construits à partir de canevas élaborés en répétition, au fil du travail d’acteur, et finalement retravaillés à part.

Les choristes et l’enfant accueillent le public, participent au récit, y rentrent brusquement pour jouer les opposants, en ressortent pour clore le récit : ensemble, ils jouent de toutes les combinaisons vocales possibles dans leurs interventions : jeu de rumeur avec refrain, canons parlés-rythmés, rengaine chantée, chorale chantée à quatre voix, récit à huit voix alternées. En tant que personnage collectif, ils donnent au spectacle une dimension tantôt poétique et ludique - jouant de l’étrangeté et de la musicalité des mots du dictionnaire - tantôt épique - lorsque le récit collectif se fait plus intense.

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Compagnie indépendante implantée à Paris, son projet artistique est d’explorer, loin des stéréotypes, sa propre idée d’un art contemporain : prenant toujours sa source dans l’écriture,contemporaine ou non ; s’interrogeant sur ce qui en elle est secrètement corps, voix, espace, mouvement ; cherchant à confronter différents langages, la parole, la musique, la peinture, la danse.

Après quelques expériences fortes dans les années 80 ou 90 (participations aux “scènes libres” du Théâtre de Gennevilliers, spectacle Tableau de Paris avec guillotine en 89 avec Jean Dautremay), elle trouve ses marques dans la réalisation de spectacles sur des textes atypiques, en marge du répertoire, et en établissant une relation forte et non conventionnelle avec les publics. Elle poursuit parallèlement un travail de création de lectures-spectacles dans un important réseau de bibliothèques et médiathèques, et d’encadrement d’ateliers et de stages en pratique amateur.

Ses trois derniers spectacles :

- 2001- 2002 : Je suis Francois dont il me poise, d’après François Villon, dit poétique et musical, Théâtre Molière-Maison de la Poésie, 25 avril - 20 Mai 2002 (reprises en 2002/2003 et 2003/2004 : Francfort, Bruxelles, Bures sur Yvette, Versailles, Vendôme, Montélimar, Grenoble, Saint Arnoult en Yvelines, La Courneuve, Saint Quentin en Yvelines) ; soutenu par la ville de
Paris, spectacle labellisé Printemps des poètes .

- 1999-2000 et 2000-2001 : Le livre de Kalila et Dimna, création d’après les fables arabopersanes d’Ibn Al Muqaffa, Théâtre de L’Ile Saint Louis, Théâtre du Lierre, Théâtre de L’Atalante, Ile de France (Fontenay sous Bois, Arcueil, Mantes la Jolie, Elancourt, Sevran) ; soutenu par la DRAC Ile de France, le Département 94, et l’ADAMI.

- 1998 et 1999 : Ce qui se passait dans le jardin, création d’après Les Vagues de Virginia Woolf, mise en voix bilingue anglais-français, Paris Théâtre de la Vieille Grille puis au Sudden Théâtre, du 4 novembre au 19 décembre 99.

La compagnie poursuit parallèlement un travail de création de lectures-spectacles dans un réseau de bibliothèques et médiathèques, et d’encadrement d’ateliers et de stages de pratique amateur.

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Informations pratiques

Atalante

10, place Charles Dullin 75018 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Lieu intimiste Pigalle
  • Métro : Anvers à 120 m, Abbesses à 336 m
  • Bus : Anvers - Sacré Coeur à 108 m, Yvonne Le Tac à 136 m, Trudaine à 256 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Atalante
10, place Charles Dullin 75018 Paris
Spectacle terminé depuis le lundi 11 avril 2005

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