Voltaire's folies

Deux heures de satire cocasse, en forme de revue de music-hall aux accents Brechtiens. Un spectacle mené avec brio par des comédiens délirants et mis en scène avec un humour corrosif par Jean-François Prévand.

Nominé deux fois pour le Molière de la Meilleure comédie.

Music-hall aux accents Brechtiens
Voltaire aujourd'hui
Genèse des textes voltairiens
La presse

  • Music-hall aux accents Brechtiens

Deux heures de satire cocasse, en forme de revue de music-hall aux accents Brechtiens. Un spectacle mené avec brio par des comédiens délirants et mis en scène avec un humour corrosif par Jean-François Prévand.

Le spectacle est inspiré des Dialogues philosophiques de Voltaire, qu'il désignait lui-même comme des « fusées volantes ». Le philosophe pamphlétaire y dénonçait intolérance et fanatisme de tous poils et prêchait pour la démocratie et la liberté.

Un spectacle d'une drôlerie féroce et d'une singulière actualité.

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  • Voltaire aujourd'hui

Ce qu’il y a de terrible et de fascinant chez un visionnaire comme Voltaire, c’est qu’il se retrouve en tout temps et en toute circonstance tellement d’actualité. On devrait presque dire malheureusement quand on sait que son sujet de prédilection est la fragilité humaine et la crédulité générale qui permettent aux imposteurs et aux faux prophètes de tous ordres d’asseoir leur domination et leur intolérance.

Mais ce qui peut glacer, c’est le sentiment qu’il est de plus en plus difficile, voire peut-être même risqué, de porter haut aujourd’hui la parole de Voltaire, comme si effectivement les hommes s’en retournaient peu à peu à la préhistoire de leurs idées pour y brouter l’herbe et à nouveau manger du gland dans les cavernes. Comment aurait-on pu croire que certaines phrases voltairiennes qui semblaient relativement anodines, il y a dix ans, deviendraient aujourd’hui aussi lourdes de sens et presque impossibles à prononcer sur une scène ? Voltaire, là où il est, doit certainement, tel Micromégas, nous contempler avec son hideux sourire, fait de compassion et d’amertume. Compassion pour cette humanité qu’il a toujours désespérément aimée, amertume de constater ce qu’elle est en train de devenir.

Les textes qui composent Voltaire’s Folies sont tous de Voltaire et ce sont des textes de combat. Ils ont été écrits à l’occasion des grandes luttes judiciaires que mena Voltaire dans les années 1750-1770 comme l’Affaire Calas, l’Affaire Sirven, celle du Chevalier de la Barre… A l’exception de la tragédie en cinq actes Mahomet ou le fanatisme qui fut publiée à l’époque sans protestations particulières ni officielles des représentants de la Sublime Porte, ce sont pour la plupart de courts pamphlets anonymes imprimés en Hollande et distribués sous le manteau. Voltaire disait bien que son potager de Ferney était en Suisse afin de pouvoir s’y réfugier le plus vite possible.

Nous devons à Condorcet et à Beaumarchais, lors du gigantesque travail de la fameuse première édition complète des œuvres de Voltaire (dite édition de Kehl), d’avoir, avec l’aide du secrétaire personnel de Voltaire, authentifié tous ces papiers et de les avoir réunis sous le titre de Mélanges dans les derniers volumes. C’est ainsi que nous avons de petits chefs d’oeuvre dialogués tel Le chapon et la poularde dans la même langue et la même veine que Zadig ou Candide. Ces pamphlets sont parfois d’une violence rare car ils ont été écrits à chaud, dans l’effervescence même de l’indignation devant tous ces crimes politiques que l’on commettait au nom des dogmes religieux. Cette outrance paraît même presque nécessaire pour nous réveiller du parfait engourdissement de la pensée. Car Voltaire se veut toujours positif. Non seulement il stigmatise l’ignorance comme la cause première de toutes les aliénations et de tous les fanatismes mais encore donne-t-il une clé à toutes nos actions : "Je suis tolérant, mais je suis intolérant envers les intolérants" !

Il peut arriver que cette intolérance salutaire fasse des dégâts collatéraux et puisse blesser. Nous en serions désolés, mais il faut rappeler que Voltaire n’attaque pas la Foi, qui est et doit rester le jardin secret de chacun, mais l’usage politique pernicieux qui est fait de la naïveté crédule du plus grand nombre pour justifier les volontés d’hégémonie, de domination et d’exploitation. Et si certains mots de Voltaire peuvent déborder sa pensée, que l’on se rappelle que ce ne sont que des mots en regard de toutes les atrocités bien réelles commises au nom des idéologies. Et quiconque se sentirait blessé devrait peut-être regarder au fond de lui-même, essayer de réfléchir à ce qui fait que la pensée du siècle des Lumières peut aujourd’hui le scandaliser et se demander s’il ne participe pas, même inconsciemment, au retour à l’herbe broutée et au gland des cavernes ?

Jean-François Prévand

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  • Genèse des textes voltairiens

« Les sottises que l’on dit, que l’on fait ou que l’on écrit, étant plus multipliées que les sables de la mer, il est difficile de faire un choix… Dans le tourbillon de nos impertinences nous en avons discrètement choisi quelque unes parmi les plus légères afin de les faire surnager un jour ou deux. Elles amuseront les oisifs et les oisives, après quoi elles iront rejoindre les autres efforts de l’esprit humain consacrés à l’éternité : j’entends l’éternité du néant. »

C’est la préface que Voltaire écrivit pour son Recueil des Facéties Parisiennes en 1960. Facéties sera également le titre que Beaumarchais et Condorcet, chargés de la lourde tâche d’établir, de 1785 à 1789 la première édition complète des œuvres de Voltaire, donneront au tome 66 où ils rassemblèrent tous ces fragments épars, ces billets anonymes, ces pamphlets divers dont Voltaire inonda l’Europe des lettres de 1750 à 1765. Le travail des éditeurs fut si rude qu’ils louèrent le fort militaire de Kehl, en face de Strasbourg, et pendant quatre ans ils trièrent, et surtout authentifièrent ces bribes grâce à la collaboration des secrétaires de Voltaire.

Voltaire aimait ces textes, ces « petits pâtés », ces « rogatons » comme il se plaisait à les appeler. C’est ici qu’il donne libre cours à toute sa verve, sa causticité. En pleine liberté d’esprit et de style, dans la langue de Candide et de Zadig, il livre de véritables chefs d’œuvre comme LE CHAPON ET LA POULARDE (1763). Il invente un nouveau genre, le pamphlet dialogué, dans lequel, sans carcan, il fait exploser le langage comme pourra plus tard le faire un Flaubert. Et curieusement, alors que nous sommes dans le sarcasme, le burlesque, c’est ici qu’il va peut-être laisser glisser la profondeur et l’universalité de sa pensée. On trouve ici ses plus belles pages contre le fanatisme et l’ignorance qui fait son terreau. On y trouve même de l’émotion, ce qui est plutôt rare, et des réflexions profondes sur la nature de l’homme et sur sa place dans l’univers.

Véritables « fusées volantes », comme il aimait aussi à les désigner, ces libelles imprimés clandestinement en Hollande ou en Allemagne, n’étaient pour la plupart pas signés. Et on comprend pourquoi. Il rappelait souvent que sa maison de Ferney était en France mais que le potager était en Suisse et qu’en trois sauts parmi les laitues il pouvait se mettre en sûreté.

Il faut absolument resituer ces textes dans le moment de leur écriture. Nous sommes dans les années 1760. Le pouvoir absolu vacille sous les coups de butoir des philosophes et doit faire face également à un immense mécontentement populaire. Sur fond de guerres interminables, de famines, d’injustices sociales les écrits de Voltaire, de Rousseau, des Encyclopédistes rencontrent un écho qui va bien au delà des sphères intellectuelles et des salons littéraires. Les philosophes s’attaquent à ce qui est à la fois la force et le tendon d’Achille de la monarchie absolue : sa prétendue essence de droit divin. C’est donc sur le terrain religieux que la bataille politique va faire rage.

Le pouvoir a peur et il va vite devenir sanguinaire. Pour la première fois depuis plus d’un demi-siècle des hommes vont être mis à mort pour cause de leurs idées. Les livres réputés séditieux vont être interdits et brûlés en place publique avec l’effigie de leurs auteurs. Les Parlements de province, constitués de notables, vont se faire les principaux relais de la répression. C’est ainsi que successivement Jean Calas, Sirven et le Chevalier de la Barre furent jugés et condamnés.

Pour Calas, roué vif en place publique, ou pour le Chevalier de la Barre dont on voulut arracher la langue avant de le décapiter, ces supplices furent même d’une barbarie qui ne pouvait que soulever colère et indignation.

Si les mots de Voltaire peuvent blesser, ils n’ont tué personne, au contraire de tous les fanatiques qu’il pourfend en les ridiculisant. Voltaire disait : Je n’ai qu’une prière : « mon Dieu rendez mes ennemis ridicules ! », j’ai été exaucé.

Mais le projet de Voltaire était plus vaste que de commenter son époque. Le contexte de ses combats appartient à l’histoire mais le fond, l’objet de ses attaques sont, on pourrait dire malheureusement, d’une actualité brûlante. On oserait écrire de plus en plus brûlante. Faut-il s’en désespérer ?

Le sourire de Voltaire nous répond. Derrière le masque de l’amertume, il nous rappelle : « Les Grecs ont ouvert la boîte de Pandore de l’humanité. Il y a sans doute de grands maux sur notre globe, nous sommes dans un orage, fuyons ! Mais encore une fois espérons de beaux jours ! Où et quand, je n’en sais rien. L’espérance est au fond. Vous voudriez quelque chose de plus positif ? Si vous en connaissez, daignez me l’apprendre ! »

JFP

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  • La presse

"C’est vif, enlevé, jusqu’au moment où les rires contre les dévots de toutes sectes, et les tyrans de tous poils se figent. C’est vraiment dingue !" Le canard enchaîné

"C’est cocasse, cruel, féroce et irrésistiblement drôle. Le Parisien

"Il s’agit d’une sorte de cabaret philosophique d’une éblouissante intelligence." Le Figaro

"Un spectacle à l’ironie mordante – ça joue à fond la caisse." L’Express

" On y retrouve la légereté de l’écriture de Voltaire, son esprit caustique, son sens de l’ironie mordante." France Catholique

"Entendre du Voltaire est toujours une bonne cause : le souffle de la liberté n’a pas de prix." Figaroscope

"C’est du théâtre drôle et divertissant, mais corrosif, satirique, politique. Du théâtre courageux." Le Quotidien du médecin

"Courez à l’Oeuvre, si vous voulez payer votre tribut à l’intelligence, à la tolérance et au talent."Figaro magazine

"On se régale d’un Voltaire d’actualité, dont la légèreté n’a d’égale que la force de frappe de sa pensée." Journal du Dimanche

"Un barrage contre le fanatisme. C’est infernalement drôle." Les Echos

"On est dans l’esprit cabaret, dans le sens le plus juste, la critique par l’amusement." Pariscope

"Mort aux cons ! Allez Voltaire, à l’attaque." Le Nouvel Obs

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Informations pratiques

Espace François Mitterrand à Figeac

Place Philibert Renaud 46100 Figeac

Spectacle terminé depuis le samedi 2 août 2008

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