Viaje al centro de la tierra

Romans sur Isère (26)
du 23 au 24 octobre 2001

Viaje al centro de la tierra

CLASSIQUE Terminé

Spectacle en espagnol surtitré. Un géologue et chercheur allié de son neveu et disciple entreprend une descente dans les profondeurs de la planète. Il s’agit du roman fantastique de Jules Verne raconté à la manière ludique du talentueux groupe La Troppa. La mise en scène déborde d’images pleines d’enc

  
Présentation
La compagnie La Troppa

Revue de presse

En pleine révolution industrielle, deux êtres visionnaires et omnibulés découvrent des indices pour parvenir au centre de la terre. Ces indices sont retrouvés sur un vieux papyrus oublié, codifié par l’alchimiste Arné Saknussemn, condamné au bûcher pour hérésie et brûlé avec ses livres.
Le périple qu’entament alors le savant Professeur Lidenbrock (Juan Carlos Zagal) est son neveu Axel (Jaime Lorca) est clairement un voyage initiatique et contient tous les éléments romantiques et d’aventure si caractéristiques du célèbre romancier français.
Il s’agit certainement d’un défi. Et pour se rendre compte que les membres de La Troppa n’ont pas peur de le relever, il suffit de voir le spectaculaire réalisme de la locomotive à vapeur placée au centre du plateau.
Cette croisade au centre de la planète est présentée comme un voyage d’introspection spirituelle dans lequel l’imagination et la soif de connaissance tiennent un rôle prépondérant. Le plus important pour les membres de la Troppa, c’est de réfléchir sur l’évolution de l’homme en utilisant le voyage comme métaphore de changement et de croissance intérIeure, comme s’il s’agissait de faire des recherches sur les conduites, les émotions et les attitudes des êtres humains confrontés au mystérieux et à l’inconnu.

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La compagnie La Troppa est née en 1987 alors que ses fondateurs terminent leurs études d’Art Dramatique à l’Ecole de l’Université catholique du Chili.
A ce jour, les trois comédiens et responsables de la compagnie (Laura Pizzaro, Jaime Lorca et Juan Zagal) ont réalisé sept créations collectives :
-    El Santo Patrono, spectacle créé au Centre Culturel Mapocho, avec l’aide de l’Ambassade d’Italie, 1987.
-    Salmon – Vudu, qui a remporté le prix du IIIème Festival de théâtre de l’Institut chilien-nord-américain, 1988.
-    Rap de Quijote, créé au Théâtre de l’Université catholique. Nominé par la presse théâtrale comme meilleur spectacle, 1989.
-    Pinocchio, créé à l’Institut culturel de la Municipalité de Las Condes en 1991 avec l’aide de l’institut de Coopération Iberoamericain (ICI). Le spectacle a remporté les prix de meilleur spectacle de l’année et meilleur montage 1991, attribués par le Cercle des critiques d’Art et par l’association des journalistes de spectacles du Chili.
-    Lobo, en 1992, spectacle lauréat du concours lancé par le Ministère de l’Education pour réaliser une tournée à travers le Chili en tant que théâtre itinérant. Pinocchio fait également partie de la tournée.
-    Voyage au centre de la terre, créé en 1995 au Théâtre de l’Université catholique du Chili.
-    Gemelos, créé au Centre culturel Mapocho en janvier 1999.

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Il s’agit du roman fantastique de Jules Verne raconté à la manière ludique du talentueux groupe La Troppa. Un géologue et chercheur, allié de son neveu et disciple, profite de la trouvaille d’un manuscrit médiéval et suivant la même route, emprunte une descente dans les profondeurs de la planète.
L’aventure contient également un niveau symbolique, c’est le voyage des personnages vers leur propre intériorité inconnue, imprévisible, hors du contrôle de la raison. Les trois interprètes de La Troppa usent à nouveau de la méthode de création collective en re-élaborant librement un texte littéraire et narratif. Ils co-dirigent et interviennent étroitement dans la scénographie et le design des accessoires, et Juan Carlos Zagal compose en plus la musique. La mise en scène déborde d’images théâtrales pleines d’enchantements et d’inventivité prodigieuse, avec d’abondants recours aux bandes dessinées et aux vieux films d’aventures. C’est comme un stimulant scénario mental que la propre imagination d’un spectateur très actif doit compléter. En plus de Zagal et Jaime Lorca, le troisième protagoniste est la locomotive de bois, objet sculpture ou énorme jouet qui est à la fois symbole de voyage, de force, et scénographie ; les acteurs le transforment en espaces requis par l’histoire. Une fête de pure magie théâtrale dont peuvent profiter les petits, mais qui se destine surtout à l’enfant qu’il y a en chaque adulte.

Pedro Labra, La Segunda, Santiago du Chili, s/d

Le groupe La Troppa a trouvé son chemin dans l’art de la représentation avec un sceau caractéristique au sein de la création de groupe : l’adaptation de textes, le dessin et l’élaboration minutieuse de scénographies, d’objets et d’appareils mobiles, une musique composée spécialement pour chaque montage, l’intégration de la technologie et la vision d’un monde moderne changeant. Tout ici rend compte d’une forme dynamique de faire du théâtre, avec des recours scéniques très ingénieux et d’une grande force visuelle, en un style qui place ce groupe à la tête des créateurs nationaux. (…)
Le groupe La Troppa réalise un travail d’une véritable envergure créative, partant d’un espace scénique choisi pour représenter l’aventure des voyageurs au centre de la terre : une locomotive de taille quasi réelle, installation qui se transforme en micro-scène, en labyrinthe, en définitive en lieu symbolique où la pensée, le rêve, le temps et l’espace se mélangent pour faire de chaque instant un épisode fantastique.
(…) Juan Carlos Zagal est le professeur Lidenbrock et Jaime Lorca, son neveu Axel. Un duo qui entame dés le début une relation de maître à élève pleine d’étincelles, d’intelligence et d’enchantement. L’aspect scientifique est amené part ces acteurs de manière amusante.
(…) Tout est au service de l’histoire, transformée par LA Troppa en une représentation qui illustre, raconte, admire, surprend et exalte le monde de Jules Verne.
Comme peu souvent sur nos scènes, dans Viaje al centro…, le public applaudit à plusieurs reprises, fasciné par la créativité des jeux proposés, par la solution imaginative à la narration même et par le naturel du travail des acteurs. Cette derbière création de La Troppa réunit l’attrait d’une histoire qui ne perdra jamais son essence et le talent d’un groupe qui a su comment la redécouvrir. Les enfants et les adultes pourront profiter pleinement de ce voyage.

Carola Oyarzun, Crética de teatro, s/d, Santiago du Chili

(…) Le groupe chilien La Troppa demande aux spectateurs quand ils vont toucher le fond de cette aventure qu’est le Voyage au centre de la terre. Le spectateur à son tour, guettant depuis l’autre côté de l’abîme, qui est l’abîme même des personnages, répondent à l’unisson : « on ne touche pas encore le fond ».
Et c’est que le collectif chilien s’intéresse à l’abîme qui contient d’un côté la tendresse et de l’autre, le jeu : le jeu des émotions, du suspens, de l’attente. Viaje al centro… ne pourrait pas se comprendre sans un spectateur complice qui abandonne le rationnel et entreprend un voyage vers la périphérie de lui-même. (…) La Troppa se pose face à cette pièce classique avec des éléments contemporains, en une mixture qui traverse les couloirs du cinéma, de la BD et de la télévision ; seule une dramaturgie intelligence empêche que ce risque se transforme en un mélange incohérent et, au contraire, La Troppa avance vers les territoires de ce que Fellini appelait « la construction en abîme » : le cinéma dans le cinéma, et dans ce cas, le théâtre dans le théâtre. Parfois le spectateur regarde une pièce dans une autre, par le fait que le professeur Lidenbrock et son apprenti Axel laissent leur rôle pour assumer celui du narrateur, en une manifestation évidente d’intercommunication avec les émotions du public.
Si l’esthétique narrative du Viaje al centro… est intelligente et sagace, l’architecture du recours scénique l’est encore plus : entre le train et les objets qu’on manipule sur scène se construit une sorte d’ « imposture » dans laquelle le mensonge et la vérité conforment l’univers de cet art ancien : être essentiel dans le jeu et contemporain dans le langage.

Wilson Escobar Ramirez, La Patria, journal de Manizales, Colombie, s/d

Si on vénère Jules Verne pour ses prophéties scientifiques et ses fictions spectaculaires, il faut applaudir les Chiliens de La Troppa pour leur manière, complèxement simple, de nous présenter une prodigieuse adaptation du roman français. Ils nous transportent dans un voyage hallucinant et exhibent les profondeurs du langage et de sa communication : un travail artisanal de spéléologie théâtrale.
(…) Le déchiffrage d’un cryptogramme motive le professeur Lidenbrock et son neveu Axel pour débuter l’expédition. Ils suivent donc les pas de Arne Sarnussen, vieil alchimiste et auteur de l’énigmatique contenu. A partir de là, le rosaire d’aventure a tant et tant de beaux mystères que les litanies sont rodées et parfaites.
(…) Les recours du groupe ne se limitent pas à l’expression parlée, car l’effet visuel joue un rôle très important dans l’exposition. La façon dont Jaime Lorca et Carlos Zagal rêvent avec le voyage en ballon jusqu’en Islande est très ingénieuse, de même que la réduction de petites marionnettes pour traduire la descente à l’intérieur de la terre. Le travail de lumières a également un rôle majeur, défini jusqu’à l’extrême ; c’est la même chose pour l’emploi de la voix pour traduire l’écho ou le lointain. L’emploi du micro a été essentiel.

Alberto Garayoa, Spéléologie théâtrale, s/d.

(…) Voyage au centre… pourrait se conceptualiser comme un voyage à l’intérieur de nous mêmes ou comme un retour vers les régions perdues de l’homme et de ses essences. Visionnaire, Verne publia cette œuvre en 1864 et situa l’action un an plus tôt, en plein démarrage de la Révolution Industrielle, avec la bourgeoisie régnante et l’homme croyant tout dominer à travers la raison.
Lidenbrock et son neveu sont les représentants de cette société. Ils sont deux scientifiques préoccupés par la configuration moléculaire ; des intellectuels romantiques qui, bien qu’ils assument les conditions de la vie européenne du 19e siècle, s’engagent dans des réponses fondamentales et analysent le microscope en tentant de s’expliquer l’origine de l’homme et de l’univers.
(…) Zagal : « Ce sont des types sédentaires qui croient que la vie est comme ça. Mais tout à coup ils frappent à sa porte et l’aventure les appelle. Et ils se rendent compte qu’ils ne peuvent pas continuer à vivre comme d’habitude ».
Viaje al centro de la tierra traverse les interstices du globe terrestre, mais aussi les possibilités de l’esprit humain, sa dualité et ses changements, sa mutabilité, sa capacité de transformation et de perfectionnement. IL s’agit d’un urgent « carpe Diem » qui pousse les deux scientifiques à ne pas perdre leur temps.
« Le parchemin leur enlève leur carapace. DE bourgeois ils se transforment en ermites, en ^tres de grande profondeur, qui appliquent leur savoir à des réponses fondamentales », ajoute Zagal.
C’est pour ça que ce Voyage au centre qu’entreprend La Troppa est un voyage au centre de chacun et de tout. « C’est comme recommencer à… » dit Lorca. « Renouer avec quelque chose qui s’est perdu » ajoute Zagal. Lidenbrock et Axel, lentement, se dépossèdent de tout. Et en ayant besoin de la maquette qu’ils ont construite, ils retrouvent l’authenticité. (…) Les personnages sont allés mourir, changer de peau, renaître. Leur ciel, leur centre, ce n’est rien d’autre que ce qu’ils seront à partir de maintenant.

Juan Antonio Munoz H, 1995

La Troppa est une de ces compagnies dont le travail laisse le parterre de fauteuils agréablement surpris. Le groupe chilien réalise dans son Viaje al centro… une œuvre authentique de génie novateur. Le montage, de même que le texte écrit par Jules Verne à son époque, abonde en imagination, c’est un véritable exercice d’explorateurs, et dans ce cas de recours théâtraux. La Troppa analyse le monde de la BD, de la caricature, du mouvement, du premier plan, de l’humour, et dépense également une énorme vitalité. Mais il n’y a pas que le langage de La Troppa qui soit novateur. Leur conception de l’espace scénique mérite une mention spéciale. Sur les planches, une locomotive remplie de mécanismes se transforme en labyrinthe magique à l’intérieur duquel se dessine une micro-scène. C’est au travers de ses tripes que La Troppa voyage vers ce mystérieux centre de la terre, où le temps et la réalité se mêlent à la fantaisie et aux recours ludiques. Viaje al centro de la tierra est plus un exercice d’innovation théâtrale qu’une expérimentation imaginative. La Troppa cherche et trouve une nouvelle formule de narration sur scène, utilise un sans fin de recours mis au service de l’histoire. Rien n’est gratuit. La Troppa, en définitive, plus qu’un souffle d’air frais, est une surprenante tornade chargée de bon goût et de travail d’investigation. Et, le plus important, c’est que le public répond à cette proposition à la perfection et que chacun rit sans se freiner.

José Maria Moreno, Un ouragan de génie, s/d

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Informations pratiques

La Presle

Avenue du Chanoine Jules Chevalier 26100 Romans sur Isère

Spectacle terminé depuis le mercredi 24 octobre 2001

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