" Tout bonheur qui n’aurait pas en vue que la vie merveilleuse est en même temps une vie horrible, est un bonheur illusoire et une fausse joie. "
Clément Rosset
Un homme parle. Il raconte l'histoire de Tristessa, cette femme qu'il a aimée autrefois, au Mexique, d'un amour chaste et fou. Il raconte une fulgurance, une vie brûlée, une dérive, un naufrage presque…
Suspendue à un fil et souriant à l'abîme, il raconte sans relâche les rêves brisés et les chemins de traverse, l'alcool et la morphine, le sourire des femmes, les saintes vierges aztèques.
Un homme parle. Comme un lutteur, il affronte la plus ancienne question : c'est quoi, être en vie ?
Note de mise en scène
" C’est Francis Arnaud qui m’a fait lire le texte de Tristessa, avec le désir d’en faire « quelque chose » en compagnie du saxophoniste Hervé Bourde.
J’ai été saisi par l’effrayante beauté de cette descente aux enfers dans un Mexique de cauchemar. Saisi aussi par l’incandescence de la passion du narrateur pour Tristessa, sa belle indienne. Saisi enfin par la volonté farouche d’un acteur de s’avancer sur la scène du théâtre pour raconter cette histoire-là, pleine de morphine et d’alcool, de taudis délabrés, de rêves brisés, et de défaites sublimes.
Car l’histoire de Tristessa, l’indienne droguée pour laquelle Kerouac dit qu’il aurait voulu mourir, n’est pas une histoire triste. C’est d’abord l’histoire d’un amour chaste et fou, quasi mystique, une histoire d’un autre temps, où s’éprouvent comme jamais la brûlure du monde et l’étonnement d’être en vie.
Dans les lumières crépusculaires d’Antoine Franchet, porté par les notes déchirantes d’Hervé Bourde, Francis Arnaud affronte les fantômes de Kerouac. Funambule halluciné souriant à l’abîme, il accomplit cette traversée du Ciel à l’Enfer, et retour… "
Benoît Lambert
45 rue Richard Lenoir 75011 Paris