Comment figurer le temps ? Guy Nader et Maria Campos placent cette question au coeur de Time Takes The Time Time Takes.
Une première danseuse quitte la ligne constituée par les interprètes sur le bord de scène, s’avance et entame un mouvement de balancier du bras très régulier, à l’horizontale. Le mouvement prend de l’amplitude avant qu’une deuxième danseuse ne la rejoigne et s’adapte à son mouvement, le reproduisant à l’identique, derrière elle. Elles changent de position ; une autre combinatoire reprend ; les trois autres danseurs les rejoignent les uns après les autres et s’intègrent à leur tour au mouvement.
Tout au long de la pièce, les interprètes vont ainsi déployer des agencements différents comme dans une mécanique d’horlogerie qui nécessite de continuelles adaptations, de constants réajustements — entre les corps, entre les danseurs et le percussionniste présent sur scène.
Régies la plupart du temps par les mêmes gestes répétitifs — balancements, enroulements, portés, mouvements pendulaires — les combinaisons varient. Les danseurs s’observent, s’imbriquent, s’emboîtent et parfois s’immobilisent dans des sculptures improbables, pris dans une interdépendance qui est le signe de leur précarité, de leur fragilité mais dont ils tirent leur élan et leur force.
La roue de l’univers continue de tourner, le tic-tac de l’horloge est infini. Dans un univers abstrait, élégant et minéral, Time Takes The Time Time Takes rappelle avec une forme de douceur que le temps glisse et se poursuit dans un cycle toujours relancé.
36, rue de la République 93160 Noisy-le-Grand
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