Soudain l'été dernier

du 13 novembre au 13 décembre 2009

Soudain l'été dernier

Sud profond, ambiance tropicale suffocante, famille patricienne toute-puissante, société marquée par l’injustice et le racisme : dans sa dimension à la fois réaliste et onirique, Soudain l’été dernier est une pièce sur la peur, de l’étranger, de l’homosexuel, du fou...
  • Extraordinaire vitalité

Le vieux professeur Serebriakov s’est retiré à la campagne, dans la maison de sa première épouse. Cette arrivée perturbe la vie paisible de sa fille Sonia et d’oncle Vania, qui à eux deux exploitent tant bien que mal le domaine. D’autant que l’attention de tous – y compris celle d’oncle Vania et du médecin Astrov – se cristallise bientôt sur Elena, la seconde et très désirable épouse du professeur…

Oncle Vania est publié en 1897. Tchekhov meurt en 1904. En 1905 les matelots du Potemkine se mutinent. Pièce crépusculaire, Oncle Vania est pourtant une œuvre d’une extraordinaire vitalité, jeune et riche de tous les espoirs de Tchekhov. Le rythme est rapide, affolé parfois, on frôle le vaudeville.

Nous avons choisi de jouer la traduction originale d’Arthur Adamov. D’une grande qualité littéraire, ce texte ne gomme rien des aspérités de l’œuvre originale, lui conservant ses brusques changements de régime et ses dérapages – contrôlés ou incontrôlés. Un beau texte, à la fois fidèle et contemporain.

  • Théâtre de la cruauté

Soudain l’été dernier : dès le titre, on a le coeur qui bat. « L’été dernier », c’était hier, la saison des voyages et des amours. Mais dès le premier mot, « soudain », on pressent l’irruption du drame. Ou plutôt, le drame a déjà eu lieu, puisque c’était l’été dernier. Ce que nous aurons, c’est le récit du drame.

Comme dans la tragédie, jadis. Dans sa vérité ? Oui, mais une vérité que l'on s’efforce d’étouffer, et en cela le drame est actuel: nous en voyons tous les jours, de ces journalistes ou écrivains ou cinéastes courageux jetés en prison ou assassinés, sur tous les continents, pour avoir voulu protester, dénoncer, résister, ou tout simplement chanter le désir de liberté. Et l’asile psychiatrique a trop souvent servi, sert encore trop souvent, de prétexte, dans trop de pays, pour parquer, neutraliser, bâillonnner ceux ou celles qui dérangent. Dans l’espace de l’enfermement psychiatrique, comme dans l’espace interstellaire, on n’entend pas les cris. Qui a l’argent a le pouvoir, en particulier le pouvoir de faire taire. Et celui de donner au mensonge l’autorité de la parole écoutée. Cela aussi, c’est une réalité familière.

Mais c’est par la voie de la fable que Tennessee Williams nous la conte, la fait vivre sous nos yeux. Car Williams n’est pas un tribun, un déclamateur, c’est un poète. C’est par l’enchantement des images et de la langue qu’il transcende le fait divers. Il joue sur la blancheur immaculée des costumes ou implacable de la lumière, sur le déroulement d’un phrasé mélodique, sur les métaphores - le jardin d’intérieur aux plantes carnivores, les oiseaux dévoreurs de tortues des Îles Galapagos, Cabeza de Lobo - pour parler des passions sexuelles qui font qu’on dévore et qu’on se laisse dévorer. Littéralement, dit le poète.

L’expression, souvent galvaudée « théâtre de la cruauté », vient en mémoire quand on lit, à plus forte raison quand on traduit pour la scène Soudain l’été dernier. C’est un lyrisme lancinant qui, dans le Garden District de la ville du jazz, joue sur les cris rauques de la jungle ou sur la musique frappée sur des boîtes en fer-blanc. Qui joue sur quelques images fortes et contrastées, « rue aveuglante, chauffée à blanc », « horde de petits moineaux noirs déplumés ». Qui joue, aussi et surtout, sur une progression lente, au rythme calculé au millimètre, de la découverte de la vérité. Peu de mots, qui reviennent, en litanie. « Vous ferez ce que je vous demande ? – Oui, j’essaierai.– Vous raconterez la vraie histoire. – Oui, la vraie histoire. – L’histoire vraie de vraie… » Prendre tout son temps, écouter dans une sorte de transe la parole qui se libère. Et entendre, dans sa profondeur méditative, une dernière réplique (car, ne l’oublions pas, nous sommes au théâtre) en forme d’interrogation et d’incertitude : et si cette jeune fille disait la vérité ?

Marie-Claire Pasquier

 

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Informations pratiques

Cartoucherie - Théâtre de la Tempête

Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Cartoucherie
  • Métro : Château de Vincennes à 1 km
  • Bus : Cartoucherie à 174 m, Plaine de la Faluère à 366 m
  • Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.

    En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
    Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.

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Plan d’accès

Cartoucherie - Théâtre de la Tempête
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 13 décembre 2009

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