Siamoises

• Comédie humaine et dramatique

Elles sont soeurs, jumelles, et beaucoup plus encore… Siamoises ! Mais comment trouver l’âme soeur lorsqu’une autre est déjà collée à vous… De naissance ? Comment faire, attachée à un autre corps, à ce point inséparable, pour vivre la vie des vivants à « l’unité » ?

Etranges duettistes, gamines mal dégrossies, capables de se martyriser puis de se réconcilier, débordantes d’amour. Le voilà, le quotidien de ces siamoises étalé au grand jour. Forcément, cet attachement hors du commun rend tout si différent !. C’est déroutant, deux êtres prisonniers ainsi l’un de l’autre. Pourtant, elles nous entraînent dans leur univers déjanté, provocateur, burlesque et festif.

Attention, elles n’ont peur de rien, surtout pas des hommes ; quant aux femmes, qu’elles se méfient de la concurrence incroyablement déloyale de ces redoutables siamoises : « deux en une », en somme, une « double-femme »… Doublement rivale.

Elles chantent, dansent, pratiquent l’aérobic et Luis Mariano. Tout est excès, car leur vie est cabaret…

"Ensemble. A jamais. Ce sont les mots que j’avais en tête, à chaque instant de la création.

Une action simple et concrète, marcher par exemple, ou bien s’asseoir, devient une véritable chorégraphie dès lors qu’il s’agit d’actionner deux corps en un seul. Et c’est cette danse perpétuelle qui a inspiré pour beaucoup la mise en scène de Siamoises, d’autant que Magali et Florence sont des comédiennes très physiques, et qui savent écouter, deux qualités indispensables à cette merveilleuse contrainte : jouer ensemble.

Situations quotidiennes, pari d’être deux là où la solitude prévaut. Délires festifs et spectaculaires , bonheur d’avoir à chaque instant quelqu’un avec qui jouer… Poupées qui les affranchissent d’elles-mêmes, qui les libèrent, substituts et exutoires. La forme cabaret offre par ailleurs une grande liberté. Chansons et danses se sont parfaitement intégrées aux textes de J. Dor, qui sont une mise en abîme du monde du spectacle. Tout est intime, tout est show, pas de frontière pour ces « bêtes » de scène.

Le public est happé dès le début par leur monde étrange. Le spectateur passe dans le décor qui représente leur roulotte pour aller s’installer, tandis qu’elles dorment l’une près de l’autre. Il fait partie du rêve.

Qu’elles se différencient l’une de l’autre semblait important. Ce ne sont pas des clones, leurs personnalités diffèrent, et de manière assez flagrante. L’une est rose, un peu mièvre, aime Luis Mariano et se satisfait de cette union forcée. L’autre est punk, poilue et poète, et semble parfois lasse de cette situation inextricable… Siamoises est un songe drôle et acide.

Bringuebalant, grinçant, usé mais aussi pailleté, disco et romanesque. Deux monstres qui attendent l’amour, comme tout le monde. Deux êtres humains qui tentent de vivre. Qui jouent ?"

Caroline Gay

"Nous avions envie d’aborder le thème de la fratrie à travers notre relation de soeurs, si particulière et si proche, comme peut l’être celle de jumelles. Nous avons voulu explorer ce rapport jusqu’à son extrême : le lien siamois.

Cette contrainte physique est de façon métaphorique la nôtre : l’attache sentimentale devient une attache physique. Le thème des siamoises est riche parce qu’il touche à l’intime, au fantasme et au mystère. Il parle du regard des autres face à la différence, mais aussi de la relation sociale, amoureuse et humaine qui se noue entre les gens. Parce que finalement, il interroge tout un chacun sur la difficulté de vivre à deux.

Le cabaret, c’est la forme que nous avons choisie pour cette création, parce qu’il est l’expression artistique qui nous ressemble le plus. Il permet toutes les libertés, toutes les excentricités pour faire une critique tendre et acerbe des travers de nos contemporains…et donc, des nôtres aussi".

Florence et Magalie Domec