Patty Diphusa, la Vénus des lavabos

Présentation
Extrait
Une oeuvre littéraire de Pedro Almodóvar
Une création théâtrale de la compagnie S.N.O.B.

• Présentation

Beaucoup de sexe, trop peu d’amour. A l’approche de la trentaine, une actrice porno adulée dresse le bilan d’une vie dissolue dans les drogues, le luxe et la luxure. En guise de testament, l’exubérante Patty (Sophie Nicollas) livre ses souvenirs à un caméscope numérique.

Olé-olé, loufoque, dérangeante, drôle-amère, émouvante, cette création, adaptée, pour la première fois en France, du roman éponyme de Pedro Almodóvar et mise en scène par Olivier Boucreux, dresse le portrait d’une femme moderne, à la fois exceptionnelle et universelle.

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• Extrait

« J’ai des tas d’amis, mais je n’ai pas d’amis. À 28 ans, je suis déjà un mythe, une égérie. Reine de la nuit, à Madrid et ailleurs, je carbure à la coke, au champagne, au Maxiton, au gazpacho, à l’ecstasy, aux tripes à la madrilène, au churros… Et au sexe. Ma vie tout entière est vouée au sexe.

J’en ai même fait mon métier - je suis LA star internationale du porno et c’est aussi le seul sport que je pratique pour entretenir mon corps de rêve. Ce corps qui les fait tous bander et que je considère comme un don de Dieu. Merci mon Dieu pour ce joli cadeau, empoisonné.

Car même si j’ai l’air d’assumer parfaitement ma condition d’objet du désir, je n’en suis pas moins femme. Avec un énôoooorme besoin d’amour.
Et c’est à cause de cet énôoooorme besoin d’amour que je pars, seule, en vous laissant, en guise de testament, ces quelques vidéos que j’ai pris soin d’enregistrer tout spécialement pour vous.

Ma vie, la voilà… Comme moi, elle se donne tout entière. Sans détours, sans fards, sans fioritures. Oreilles chastes s’abstenir. »

Patty D.

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• Une oeuvre littéraire de Pedro Almodóvar

Patty Diphusa, la Vénus des lavabos est le premier roman ou essai (l’auteur même ne sait le qualifier exactement) de Pedro Almodóvar. Née à l’époque de la Movida, « Patty » est une pure création des années 80. Almodóvar écrit ce feuilleton pour La Luna, périodique espagnol. L’occasion pour le cinéaste de s’exercer à l’écriture, de réagir face à l’évolution de la société et de participer aux potins people.

Le directeur des éditions Anagrama, Jorge Herralde, propose à l’auteur de réunir ses textes tels qu’ils étaient publiés, fidèles à leur époque. Aujourd’hui les éditions du Seuil rééditent régulièrement le livre.

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• Une création théâtrale de la compagnie S.N.O.B.

Olivier Boucreux a adapté et mis en scène Patty Diphusa, la Vénus des lavabos.  Cette adaptation théâtrale est une première, car, jusqu’à ce jour, Pedro Almodóvar n’avait jamais accordé ses droits en France.

Le texte original faisait intervenir de nombreux personnages. Mais la puissance dégagée par Patty, la narratrice, justifiait le choix du monologue. Malgré (ou grâce à) son extraversion, son langage cru, son parcours tortueux, ses failles… Patty Diphusa incarne LA femme, toutes les femmes. Derrière son discours, simple et drôle, une gravité profonde soutient la moindre de ses paroles et étoffe chacun de ses gestes.

La comédienne Sophie Nicollas offre à Patty son physique pulpeux, son humour loufoque, sa troublante féminité et, surtout, la sensibilité et l’humanité qui manquaient à l’héroïne littéraire pour devenir un inoubliable personnage théâtral, une femme avide d’amour qui tente de combler son manque affectif dans le luxe et la luxure.

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• Une mise en scène très visuelle

« L’idée de mettre en scène ce spectacle est venue naturellement et logiquement au fur et à mesure de l’adaptation. Alors que j’écrivais et structurais le discours de Patty, ses gestes, allées et venues s’imposaient à mon esprit.

Ma vision du personnage reflétait entièrement celle qu’en avait Sophie Nicollas, inspiratrice du projet puisqu’elle m’avait fait découvrir le livre écrit par Pedro Almodóvar. Passionnés, habités par cette femme moderne, hors du commun et pourtant si universelle, nous avons décidé de mener ensemble cette aventure.

Monter ce spectacle représentait un véritable challenge, puisqu’il s’agissait d’une première pour moi. Et d’un vieux rêve. Amoureux du septième art mais aussi de danse, j’avais envie d’une mise en scène à la fois esthétique, fluide et quasi-chorégraphiée. Patty Diphusa, la Vénus des lavabos se prêtait admirablement à cette approche.

Star du X, personnage médiatique, Patty n’existe que dans le regard d’autrui et sous l’œil inquisiteur des caméras. Quand d’autres écrivent leurs mémoires, elle, a choisi de se raconter en images. Tout en vaquant à ses activités, dévalisant sa garde-robe, débouchant des bouteilles de Champagne, elle livre ses souvenirs à un caméscope numérique qui devient son confident. Et commente les passages de sa vie qui défilent sur un téléviseur. Ces scènes filmées, nous les avons tournées à Madrid, ville de résidence de Patty.

Ce parti-pris de mise en scène “cinématographique”, dicté par le rapport à l’image de l’héroïne, est également une forme d’hommage à Pedro réalisateur, comme le choix d’un décor et de costumes très colorés, qui rappelleront aux aficionados les premières œuvres du cinéaste.

Outre la télévision et la caméra numérique, les autres éléments importants du plateau comprennent un fauteuil, un paravent et un Autel de Mai créé par l’artiste plasticienne Carole Chaix. »

Olivier Boucreux

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