Malandain Ballet Biarritz - Magifique

le 24 mars 2012
1h20

Malandain Ballet Biarritz - Magifique

Magifique plonge Thierry Malandain, directeur du Ballet Biarritz, dans ses souvenirs. Avec la musique de Tchaïkovski pour fil conducteur, on atteint des sommets d’émotion.

Le Ballet Biarritz dirigé par Thierry Malandain avait déjà séduit le public de Chaillot en 2006 avec Les Créatures. Espèce rare s’il en est, à savoir une compagnie qui a le goût pour la gestuelle classique tout en restant actuelle dans son approche, le Ballet Biarritz va encore faire merveille avec Magifique.

Puisant dans des souvenirs personnels, bercé par la musique de Tchaïkovski, Thierry Malandain signe là une de ses plus belles réalisations : à chaque suite de Tchaïkovski, Casse-Noisette, La Belle au bois dormant et Le Lac des cygnes, le chorégraphe accole des fragments de mémoire, offrant en creux le portrait d’un homme cultivé. Les clins d’oeil abondent, ici des cygnes irrévérencieux, quatre garçons qui jouent à cache-cache sur le plateau, là des danses russes à la diable qui font sourire.

D’un décor simple et efficace – des caisses façon miroirs – les interprètes font un jeu de dominos, ajoutant des barres d’exercice en ouverture. Le chorégraphe alterne pas de deux et ensembles avec aisance, démultipliant les combinaisons en scène. Thierry Malandain raconte qu’enfant, il qualifiait ses émerveillements de « magifiques », laissant le « n » de côté. Joli raccourci. Aujourd’hui encore, il garde pour la danse les yeux de Chimène. Et c’est mag(n)ifique !

Philippe Noisette

Puisque tout spectacle se nourrit d’expériences en même temps qu’il invente, celui-ci, vaguement “kamikaze”, privilégie la spontanéité de la création. Il se présente aussi comme un tiret entre le passé et le présent, comme un trait d’union entre le réel et l’imaginaire. Dans un décor au pays de nulle part, il pourrait s’agir d’un conte où le héros et sa part d’enfance traversent une série d’épreuves, parcourent des contrées gardées par des ombres magnifiées. Point de talisman, d’objet magique, sinon des miroirs capables de révéler la danse ou les souhaits les plus profonds. Enfin, lui cherchant un titre, je me suis souvenu qu’enfant, je qualifiais mes émerveillements de “Magifique”. Magnifique sans “n” parce que la haine divise et que ce mot inventé, ce court-circuit du langage, convient aux intentions de cette création : produire de la magie ou encore recycler la matière brute de la vie en formes expressives et poétiques. Mais, il s’intitule aussi Tchaïkovski Suites, pour en avoir dans les idées.

Thierry Malandain

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Spectacle terminé depuis le samedi 24 mars 2012

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