Ma Marseillaise

du 22 janvier au 21 mars 2013
1h20 environ

Ma Marseillaise

Après Le jour où Nina Simone a cessé de chanter, Darina Al Joundi nous présente un nouveau spectacle entre la France et le Liban. Elle pose à nouveau la question du politique et nous la fait partager, sans didactisme ni forfanterie mais avec la conviction de l'espoir, ses cris et sa joie de vivre.
  • Le précieux sésame

Jour du dernier rendez-vous de Noun avant la naturalisation : elle s’y rend à pied, traversant Paris et chantant la Marseillaise. Elle se souvient : de sa vie et de son pays d’origine le Liban, des épreuves traversées. Défilent dans sa tête toutes les femmes qui l’ont aidée, leur histoire, et ce courage qui lui a donné la force de continuer à se battre.

Pourtant, finalement établie en France, Noun n’a d’autre choix que de se battre encore : pour obtenir « les papiers », elle est prête à tout, à renier ses origines s’il le faut. Mais ce qu'elle ne peut absolument pas faire, c'est « fermer sa gueule  » !

Après Le jour où Nina Simone a cessé de chanter, Darina Al Joundi nous présente un nouveau spectacle entre la France et le Liban.

Dans son texte, Darina Al Joundi cite quelques phrases tirées des ouvrages : Libres de le dire de Taslima Nasreen et Caroline Fourest (Editions Flammarion) et de Ma vie à contre Coran de Djemila Benhabib (VLB Editeur). Le texte de la pièce est à paraître le 16 janvier 2013 aux éditions L’avant-scène théâtre - collection Quatre-Vents.

  • Note de mise en scène

Quel est, en quelques mots, l'argument de la pièce ? Après de douloureuses et tragiques épreuves, Noun a réussi à quitter le Liban... Elle est enfin arrivée en France, ce pays rêvé où elle souhaite désormais vivre. Elle veut y trouver la liberté, la justice, la sécurité et la paix auxquelles elle aspire. Et pour cela, elle doit obtenir ''les papiers'' comme elle dit, sésame d'une vie qu'elle pense meilleure. Le chemin est long, très long pour arriver à la naturalisation. Cette quête, semée de multiples obstacles, confine à l’obsession.

Nous aurions pu raconter cette histoire au présent, en suivant les évènements dans leur ordre chronologique et de manière réaliste. Le parti pris de la mise en scène, au contraire, situe l'action et les paroles au futur : Noun pense, projette, fantasme le parcours qu'elle doit effectuer, de chez elle à la Préfecture. Elle essaie d'apprendre et de comprendre l'hymne de la Marseillaise qu'elle devra bientôt chanter devant un inspecteur. Elle s'affole pour le dossier de naturalisation : répondre à toutes les questions, remplir chaque case, réunir les pièces nécessaires. Elle parle de ces valeureuses femmes qu'elle a rencontrées et qui l'ont bouleversée. Elle nous parle bien sûr d'elle-même, de ses combats, des méandres d'une vie où joies et malheurs ferraillent pour l'emporter. Elle se parle en semant le trouble dans nos esprits, car pour elle, passé, présent et futur se fondent en un éternel instant. De la confusion des temps et des espaces aurait pu naitre la folie (par moments elle la frôle), mais une soif inextinguible de vie la ramène à la conscience et à la volonté d'agir. Les yeux grands ouverts, le corps en alerte et l'esprit aux aguets, elle observe les gens et la société.

Elle n'a de cesse d'en dénoncer les travers, de se révolter contre les injustices parce qu'elle veut construire un monde plus généreux et plus beau. Elle y croit, sans naïveté. C'est comme un instinct. Cette foi la tient debout et elle marche, marche, marche toujours sans jamais s'arrêter. Elle est arrivée, avec, dans ses bagages, la lucidité et le rêve de l'immigrant capable de réveiller le plus endormi des citoyens. Ne découvrirait-t-elle pas avec La Marseillaise l'âme révolutionnaire de 1789 ? A l'opposé de la casuistique et bien malgré elle, Noun pose à nouveau la question du politique et nous la fait partager, sans didactisme ni forfanterie mais avec la conviction de l'espoir.

D’un voyage intime et personnel, on accède peu à peu à l'universel avec, naturellement, quelques cris et quelques larmes, mais aussi beaucoup d’éclats de rire et de joie de vivre. J'ai imaginé une scénographie constituée de cinq paravents tendus de papier blanc que le personnage pourra déplacer ou faire glisser en fonction des scènes et des situations. Le papier pourra être également mouillé ou déchiré. Évidemment, il ne s'agit pas de construire un univers naturaliste ou illustrer les scènes mais de suivre le cheminement mental du personnage. Les figures du labyrinthe, du couloir, du mur, du coin en forme de triangle, du cercle, du carré sont autant de voies possibles pour explorer et exprimer les émotions et l'univers intérieur de Noun. La lumière, par sa capacité à créer des ombres ou accentuer la clarté, accentuera ce parti pris. Elle ne sera pas utilisée par touches légères mais en de violents contrastes, quasi expressionnistes. J'ai demandé enfin au musicien et compositeur Jean-Jacques Lemêtre d'imaginer une variation autour de la musique de La Marseillaise. Là encore, je ne souhaite pas glorifier la victoire - certes légitime - d'un peuple ou d'une nation, mais plutôt mettre en avant un combat plus personnel, plus individuel, plus intime... d'une femme qui veut qu'un jour « toutes les femmes soient fières d’être femmes. »

De toute évidence, son engagement met en jeu l'altérité et fonctionne comme un miroir. Il nous renvoie à notre image et notre condition d'être humain qui regarde, écoute, ressent, réfléchit et... agit.

Je ne peux m'empêcher de penser aux paroles de Louis Calaferte, Noun aurait pu les faire sienne :
'' La loi est ainsi - vous ne pouvez être heureux seul.
Si l'autre n'est pas heureux - vous ne le serez pas non plus.
Si l'autre n'a pas d'avenir - vous ne le serez pas non plus.
Si l'autre est pauvre - vous le serez aussi.
Si l'autre est dans l'erreur – vous le serez aussi.
Si l'autre vit d'amertume – vous en vivrez aussi.
Si l'autre est sans amour – vous le serez aussi.
Le monde est nous tous – ou rien.
L'abri de votre égoïsme est sans effet dans l'éternité.
Si l'autre n'existe pas – vous n'existez pas non plus.''

Tels sont les enjeux de cette tragi-comédie.

Alain Timar

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Spectacle terminé depuis le jeudi 21 mars 2013

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