Le Concile d'amour

du 25 avril au 14 mai 2000

Le Concile d'amour

CLASSIQUE Terminé

Vers la fin du XVième siècle, Dieu prend connaissance par ses messagers du Ciel qu'à la cour des Borgia la morale chrétienne est bafouée par un pape débauché, Alexandre VI, le " vicaire du Christ ", qui orchestre d'incroyables orgies. Dieu tient alors un concile où le diable est convoqué. Sa tâche: punir.

Présentation
Note d'intention
1895 - Défense d'Oscar Panizza devant le tribunal royal de Münich.
Le projet, vu par les participants

Présentation

Vers la fin du XVième siècle, Dieu prend connaissance par ses messagers du Ciel qu'à la cour des Borgia la morale chrétienne est bafouée par un pape débauché, Alexandre VI, le " vicaire du Christ ", qui orchestre d'incroyables orgies. Dieu tient alors un concile où le diable est convoqué. Sa tâche : punir les hommes par où ils ont péché ! Ainsi, en l'année 1495, le diable dépêche sur terre une malicieuse créature qui apporte aux hommes une maladie honteuse et divine...

Le Concile d'amour, tragédie céleste écrite en 1894, a valu un an de prison à son auteur, qui, par la suite, mourut en hôpital psychiatrique. D'une drôlerie parfois très acide, cette pièce est un chef d'œuvre de la littérature satirique : elle dénonce le pouvoir de l'Église, souligne l'absurdité de ses dogmes, dénie la faute originelle. Son écriture débridée, quelque peu iconoclaste, laisse place spontanément à des intermèdes chorégraphiques et musicaux, mais aussi à des citations de textes classiques et contemporains.

Le Concile d'amour, joué par des hommes et des femmes dans ,errance, est une fête ritualisée, sans folklore, où chacun est appelé à devenir acteur. Autrefois, les sans-logis et va-nu-pieds, ceux qui vivaient à la lisière des villes, s'offraient le luxe d'investir le centre de la cité le temps d'un carnaval. Le reste de l'année, ils en étaient exclus. Aujourd'hui, le théâtre s'ouvre aux errants de la vie qui nous rejoignent dans ce rêve éphémère.

Serge Sàndor

Note d'intention

1999 - 2000

Après la présentation, la saison dernière, des Bas-Fonds au Théâtre national de Chaillot, j’ai eu le désir de remettre en route une création théâtrale dans le même état d’esprit, mais avec une plus large palette d’artistes professionnels.
Dès mars 1999, nous avons créé ce que nous appelions
" Conservatoire Populaire " dans les locaux du Théâtre des Songes. Il s'agissait d'ateliers de théâtre, chant et danse, trois fois par semaine. Des hommes et des femmes de tous les horizons associatifs sont passés, plus de cent personnes de tous les âges et nationalités, ont respiré les planches, parfois pour une journée, une semaine ou pour plusieurs mois... De ce " Conservatoire " est né un groupe d'acteurs qui s'est constitué fin 1999, pour la réalisation du Concile d'Amour : une pièce de mouvement qui laisse place spontanément à des créations chorégraphiques et musicales.
Le Concile d'Amour joué par des hommes et des femmes dans l'errance est une fête ritualisée sans folklore, où chacun est appelé à devenir acteur. Autrefois, les sans-logis et les va-nu-pieds, ceux qui vivaient à la lisière des villes, s'offraient le luxe d'investir la cité le temps d'un Carnaval. Le reste de l'année, ils en étaient exclus. Aujourd'hui le théâtre s'ouvre aux errants de la vie qui nous rejoignent dans ce rêve éphémère.
Serge Sándor

1495

La scène est au ciel. Dieu, la Vierge, le Christ, le Diable tiennent concile pour punir les hommes qui s’adonnent à la " frénésie sexuelle " dans l’Italie envahie par les Français. Il en résultera la syphilis, ou " mal de Naples ".
Pourquoi l’amour devrait-il toujours se payer de culpabilité et d’angoisse ? N’y a-t-il pas là une gigantesque et ridicule intoxication collective ? Tel est le cri d’Oscar Panizza, en 1894, dans ce chef-d’œuvre de la littérature satirique, si scandaleux et si drôle, qu’il lui valut un an de prison. À l’heure où le sida vient nous ramener les vieilles terreurs, peut-être n’est-il pas inutile de rappeler ainsi qu’une maladie, une épidémie, ne saurait entacher la splendeur innocente de l’amour.

Editions Autrement

1895 - Défense d'Oscar Panizza devant le tribunal royal de Münich.

Vous savez, Messieurs, qu’à la fin du XVe siècle, en Italie d’abord, en Allemagne ensuite, apparut une maladie de forme épidémique qui exerçait sur le corps humain les plus terribles ravages. On découvrit bien vite ses rapports avec le commerce sexuel, on déclara que Dieu infligeait ce châtiment aux hommes pour punir leurs aberrations, leurs excès sexuels.

Maintenant, imaginez quelqu’un partant de cette donnée, connaissant par ailleurs l’évolution de cette terrible maladie et qui, en cherchant à faire le point historiquement, tombe sur ce fait stupéfiant : la cour où se commettaient les pires excès sexuels - et de loin ! - était la cour du pape ! Et la personnalité qui s’adonnait aux plus folles, aux plus incroyables orgies était le Pape Alexandre VI.

Transposez ce sujet dans l’époque actuelle où règnent le scepticisme et le manque de foi, réunissez tous ces éléments historiques entre les mains d’un homme moderne qui en tire un projet artistique, d’un homme qui - peut-être pour son malheur - a le sens de la satire, eh bien, je vous le demande, comment eussiez-vous peint vous-mêmes la Trinité ?

Messieurs, la satire est une forme d’art tout aussi valable que n’importe quelle autre. Lorsqu’un auteur entend écrire une satire, une satire divine, il en est réduit, comme n’importe quel autre artiste, aux modèles humains. Il lui faut transposer chez les Dieux les travers grotesques qu’il observe chez les hommes. Alors, Messieurs, vous ne vous étonnerez plus si la description du Divin dans Le Concile d’Amour est ce qu’elle est - encore que je reconnaisse volontiers que les couleurs y soient fortement accusées. Notre époque moderne n’incite guère à la peinture du sublime dans le Divin ! Notre temps incline davantage au scepticisme et à la critique.

Le projet, vu par les participants

Jean Bauer : Le Concile d’Amour m’a permis pour la première fois d’orienter mon travail vers des formes populaires et pauvres où le kitch religieux côtoie librement les traditions populaires mexicaines, le Vaudou, la Santeria de Cuba, les rites anciens d’Europe... J’ai fait le choix d’intégrer les comédiens dans un lieu imaginaire non frontal où règnent les couleurs, les odeurs et la profusion d’objets inspirés des différentes formes religieuses.

Marie Saint-Dizier : Nous souhaitions que les 26 comédiens puissent chacun défendre un rôle. Après avoir extrait certains personnages de L’Immaculée conception des Papes d’Oscar Panizza, nous sommes allé puiser des textes chez Ange, Barbara, Brassens, Euripide, Eschyle, Héloïse, Lennon, Racine, Goldoni, Marivaux, Shakespeare, Wilde... mais aussi parmi ces 26 personnages de la vie qui ont su composer leur propre rôle dans le prologue.

Elina Dumont : Comédienne dans Les Bas-Fonds, je me réjouis de participer, cette fois-ci de l’autre côté du rideau, à ce Concile d’amour car, au-delà de la création théâtrale, Serge Sándor s’est à nouveau fixé une mission de réinsertion. Ce projet humain et artistique permet aux individus de se rencontrer sur des bases nouvelles et surtout d’apprendre à travailler et à vivre ensemble. Alors vive le théâtre !

Georgina Aguerre : Je me sens coresponsable en tant qu’artiste et être humain de la réalité dans laquelle je vis, donc, ça allait de soi d’accepter cette aventure théâtrale. Pour partager ce que je porte et ce que j’ai reçu : la force et l’énergie du chant. Puis aussi, beaucoup, pour le plaisir de ce chemin de création.

Anna Andreotti : Pourquoi Le Concile ? Une envie de partager, de connaître, d’apprivoiser la vie. Ce qui est sûr c’est que j’apprends autant que j’apporte, humainement et professionnellement ; c’est une belle et grande école d’échange, rare dans le théâtre, une école qui ne supporte aucune tricherie.

Jean-Marc Hoolbecq : Ce projet fondé sur un double échange humain et artistique est fédérateur et constructeur, autant pour les professionnels qui l’encadrent que pour les stagiaires.

Sophie Mayer : Participer à ce projet, c’est refuser que l’art ne soit réservé qu’à certains et croire aux vertus de la pratique et de la création artistique. C’est "redécouvrir" mon métier de chorégraphe à travers les regards, les difficultés, l’engagement, les joies et les désirs de ces interprètes particuliers. Ce défi artistique est avant tout un défi humain.

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Informations pratiques

Cartoucherie - Théâtre de la Tempête

Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Cartoucherie
  • Métro : Château de Vincennes à 1 km
  • Bus : Cartoucherie à 174 m, Plaine de la Faluère à 366 m
  • Navette : Sortir en tête de ligne de métro, puis prendre soit la navette Cartoucherie (gratuite) garée sur la chaussée devant la station de taxis (départ toutes les quinze minutes, premier voyage 1h avant le début du spectacle) soit le bus 112, arrêt Cartoucherie.

    En voiture : A partir de l'esplanade du château de Vincennes, longer le Parc Floral de Paris sur la droite par la route de la Pyramide. Au rond-point, tourner à gauche (parcours fléché).
    Parking Cartoucherie, 2ème portail sur la gauche.

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Plan d’accès

Cartoucherie - Théâtre de la Tempête
Route du Champ de Manœuvre 75012 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 14 mai 2000

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Spectacle terminé depuis le dimanche 14 mai 2000