Une aristocrate polonaise épouse un voyou. Faux chanteur dOpéra mais vrai brigand, alcoolique et violent. Elle connaît trois ans de bonheur avec lui. Il labandonne, lui laissant un fils dont elle ne sait s'il faut laimer ou le haïr, tant il représente, à ses yeux, sa faute vivante. Le fils vit dans la dévotion de sa mère qui lui interdit de la toucher. La mère boit et se drogue. Le fils, pour rejoindre sa mère, épousera sa débauche. Devenue complètement aveugle, la mère réclame finalement le soutien et lamour de son fils. Voilà lhistoire telle que la raconte Komasa qui prend beaucoup de liberté avec le texte de Witkiewicz.
La mère, un cauchemar grotesque.
Un cauchemar, oui, voilà ce que devrait être ce spectacle. Witkiewicz et Komasa
collaborent à une uvre où fantaisie noire et bizarrerie drolatique se mélangent
à la plus simple et la plus poignant vérité humaine : ce qui unit le fils et la
mére, cest un lien essentiel qui unit lhomme à lhumanité.
" Fils, pères, mères, frères, cest lenfer quand ceux qui sont
obligés de saimer se haïssent. " Faire la paix entre la mère et le
fils, entre lhomme et la femme, entre le passé et le présent, voilà qui consume
nos vies en gesticulations de souffrances, de provocations, daffrontement. La mise
en scène, tout entière concentrée sur lacteur, mélange librement tragédie,
mélodrame, bouffonnerie, opéra bouffe et cabaret pour parvenir à ses fins : un
délire tout à la fois débridé et complètement maîtrisé.
Alain Mollot
Directeur de la compagnie du Théâtre de la Jacquerie
35, rue Léon 75018 Paris