La Verita in Cimento

Clamart (92)
le 26 janvier 2002

La Verita in Cimento

Créée en 1720, cette œuvre riche et novatrice incarne l’idéal musical et dramatique de Vivaldi. Il a su réunir dans celle-ci tous les ingrédients du succès, tant par le choix du livret et des chanteurs, que dans l’élaboration des partitions.

 
Présentation
Argument
L’histoire
L’ ARCAL
L’ensemble Matheus
La Verita in cimento
Vivaldi et Venise

Présentation

Créée en 1720, cette œuvre riche et novatrice incarne l’idéal musical et dramatique de Vivaldi. Il a su réunir dans celle-ci tous les ingrédients du succès, tant par le choix du livret et des chanteurs, que dans l’élaboration des partitions.
Tombé dans l’oubli après sa création, La Verità in Cimento bénéficiera, grâce à l’Ensemble Matheus et à l’Arcal, de sa première représentation contemporaine. Pour cette occasion, l’équipe jouera l’œuvre non comme une farce turque mais comme une véritable comédie située dans les années 50, dans le milieu des stars de cette époque. Un parallèle peut être également fait avec les comédies du cinéma italien d’après-guerre.
Nous retrouvons l’ARCAL pour la quatrième fois (L’Orfeo, La Chauve-Souris, Cosi Fan Tutte). Christian Gangneron s’est entouré, comme à chacune de ses créations, d’éminents interprètes pour servir une œuvre de grande qualité. Version sur-titrée

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Argument

Quand de longues guerres, de nombreuses tromperies et de multiples mensonges opposent deux pays, on serait en droit de penser que la recherche de la vérité suffit, à elle seule, à apaiser les vieilles rancunes. L’Histoire, ancienne et contemporaine, nous montre le contraire. Dans les affaires d’état, comme dans les affaires de cœur, il est un moment où le rétablissement de la « vérité » ne fait qu’augmenter la confusion et envenimer la situation. Quand la vérité, mise à l’épreuve, est impuissante, seul un artifice (sorte de compromis consenti par les deux parties) sauvera, peut-être, le « processus de paix »…

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L’histoire

Pour mettre fin à de longues guerres, Roxane, héritière du sultanat de Joghe, doit épouser Melindo, fils de Mamoud, sultan de Cambaja et ennemi héréditaire de Joghe. Face à son destin, elle renonce aisément à son amour pour Selim, demi-frère de Melindo.
Le mariage est imminent ; mais Mamoud fait une révélation déconcertante : Melindo, que tout le monde croit le fils de la sultane Rustena est en réalité le fils de la favorite Damira. Mamoud, par amour pour Damira et avec son aide, avait substitué, à leur naissance, les deux enfants.
Damira, furieuse de voir le trône échapper à Melindo (son fils), conjure la sultane Rustena de ne pas croire Mamoud. Elle la convainc qu’il n’y a jamais eu de substitution, si ce n’est celle que Mamoud tente de faire aujourd’hui. Damira déclare que, même si elle est touchée, en tant que femme, par cette preuve d’amour, elle ne peut, en tant que mère, accepter pour « son fils Selim » une faveur aussi injuste et si dangereuse.

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L’ ARCAL

Compagnie National de Théâtre Lyrique et Musical. Créé en 1983, l’ARCAL aborde l’art lyrique en poursuivant un triple objectif : production/ création, recherche/ formation, diffusion/ sensibilisation.

Choisir un répertoire où le jeu est primordial :
L’ARCAL privilégie les œuvres où la relation texte-musique appelle le jeu impérieusement et exige l’espace de la représentation. Il recherche des textes-partitions dans le répertoire d’opéras de chambre ou commande des œuvres nouvelles, tout en gardant toujours à l’esprit le souci d’adéquation aux lieux et aux interprètes.

Promouvoir les jeunes chanteurs français :
Afin de forger des outils et un style commun et ainsi créer les conditions de possibilité, l’ ARCAL propose à ses chanteurs, plusieurs mois avant le début des répétitions, une session de travail à la table encadrée par l’équipe artistique augmentée de spécialistes du répertoire travaillé.

Elargir la diffusion :
S’adresser à de nouveaux publics suppose un travail d’action artistique et de sensibilisation autour des productions, une « volonté de chance ». A partir de la singularité de chaque ouvrage lyrique, il s’agit d’inventer des chemins et des approches à chaque fois différents.

Privilégier une méthode de travail
Il importe d’articuler correctement les éléments en jeux (lieux, publics, répertoire, interprètes) en définissant des modalités de production adéquates. La diversité des formats implique de varier les stratégies. Le travail à l’ARCAL requiert un esprit particulier : un esprit de recherche, le sens du travail en équipe mais aussi la rigueur artistique (solidarité entre travail musical et scénique).

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L’ensemble Matheus

L’Ensemble Matheus fêtera ses 10 ans en 2001. Depuis ses débuts, le public, conquis par la virtuosité et le bonheur communicatif avec lesquels il se produit, le plébiscite. Reconnu pour son travail de recherche et son interprétation du répertoire vivaldien, il ne cesse d’élargir ses sources d’inspiration en présentant des œuvres allant du XVIIIe au XXe siècle sur instruments d’époques (baroques, classiques, modernes).
Son effectif, à géométrie variable, s’étend de 7 à 35 musiciens. Essentiellement interprète de musique instrumentale, l’Ensemble Matheus se tourne depuis plusieurs années vers la musique vocale (compositions sacrées et lyriques). Il poursuit notamment son travail de redécouverte du répertoire opératique vivaldien.
Son rayonnement musical national et international ne cesse de s’accroître dans des lieux prestigieux tels que l’Arsenal de Metz , le Théâtre du Châtelet à Paris, le Festival d’Ambronay ou le Concertgebouw d’Amsterdam ; différentes tournées sont également programmées pour la saison 2000-2001 en Suisse, à Prague, en Italie, en Asie, au Maroc…
Une pluie de récompenses internationales est venue couronner le travail de l’Ensemble Matheus (Prix du Concours International van Wassener au Concertgebouw d’Amsterdam en septembre 1993, Diapason d’Or en mars 1996, Prix de la Critique en qualité de « Meilleur compositeur de musique de scène » en juin 1996, « Premio Internazionale del Disco Antonio Vivaldi » en février 1997, Diapason d’Or en février 1997, « Grand prix de l’Académie Charles Cros » en juin 1997).
En 2002, l’ensemble donnera en première mondiale l’opéra de Vivaldi La Verità in cimento.

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La Verita in cimento

La Verità in Cimento, créée au Teatro S. Angelo de Venise à l’automne 1720, marque l’apogée des opéras de jeunesse de Vivaldi. Œuvre riche et novatrice, elle incarne l’idéal musical et dramatique du compositeur, à mi-chemin entre ses audacieux premiers essais vénitiens des années 1710 et les chefs d’œuvres de la haute maturité des années 1730.
Placée sous le double signe de la reconquête et du scandale, cette truculente turquerie fut conçue par son auteur comme le fer de lance de sa reprise en main des scènes de Venise après trois longues années d’absence. Fort des ses dix années d’expérience dans le monde de l’opéra, Vivaldi avait su réunir pour l’occasion tous les ingrédients du succès, tant dans le choix du livret et des chanteurs, que dans l’élaboration de sa partition.
En s’associant pour la seconde fois avec le talent du jeune librettiste vénitien Giovanni Palazzi, le compositeur réaffirmait tout d’abord son aspiration à la liberté face aux modèles dramatiques de référence. Le Livret de la Verità in Cimento, tranchant avec la thématique sévère défendue par les théâtres patriciens, offrait en effet un savoureux mélange de drame et d’humour, habilement animé par trois personnages principaux à la psychologie finement dessinée. En situant dans un pittoresque Orient de convention, à l’exotisme délibérément artificiel, une intrigue d’inspiration cornélienne revue à la mode vénitienne, le dramma per musica de Palazzi, original et séducteur, renouvelait avec une incontestable subtilité une langue dramatique en voie d’essoufflement.
La prestigieuse distribution réunie pour soutenir cette œuvre audacieuse témoignait également de la ferme volonté de réussite affichée par Vivaldi. Il engageait à la fois le brillant ténor Antonio Barbieri., récemment découvert à Mantoue, la jeune étoile montante Anna-Maria Strada, future égérie de Haendel, et deux des plus illustres contraltos.

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Vivaldi et Venise

Capitale des plaisirs, Venise demeure, dans cette première moitié du XVIIIème siècle, une capitale de l’art… par voie de conséquence, peut-être. Son insolite beauté, qui, au cours des siècles ne cessera de surprendre et d’émerveiller, est toujours rehaussée de la gloire de ses peintres, de ses poètes, de ses musiciens.
Le plus célèbre de tous les musiciens est certainement Antonio Vivaldi, le fameux Prêtre Roux qui ne dit pas la messe et suscite autant de commentaires sur son art que sur sa personne. Toujours vêtu de l’habit ecclésiastique, il joue du violon comme un diable, dirige des concerts d’anges à la Pietà et « fait l’opéra » au San Angelo pendant le Carnaval. On le voit très peu en ville. Son univers est constitué essentiellement par le « Seminario musicale dell’ ospitale della Pietà » et par le théâtre San Angelo : il est là dans son élément beaucoup mieux que dans l’ambiance des quelques cours italiennes et européennes qui servent accessoirement de cadre à sa fureur de créer.
La Pietà était l’un des quatre « ospedali », ou hospices, institués depuis fort longtemps pour recueillir les jeunes filles abandonnées, orphelines, ou bâtardes. Les pensionnaires recevaient une éducation complète, où la musique occupait une place privilégiée. Chacun des établissements donnait régulièrement des concerts dont le succès semble avoir été considérable. Enseigner la musique à un nombre important de jeunes filles indisciplinées est un métier dur. Mais un compositeur ne pouvait imaginer meilleur banc d’essai pour sa musique nouvelle : disposer de façon permanente d’un ensemble de musiciennes accomplies, susceptibles d’être instruites, dans le jeu de tous les instruments et pouvant consacrer tout le temps nécessaire à préparer des exécutions parfaites, tel était l’atout exceptionnel que Vivaldi avait l’intelligence de jouer.
Second pôle de la carrière de notre musicien, le théâtre San Angelo ne justifiait aucune primauté parmi les théâtres de Venise mais des circonstances particulières en avaient fait le cadre principal des entreprises de l’abbé Vivaldi dans l’art de l’opéra.
Vivaldi fait un jour la connaissance de Santurini, homme d’affaire intrépide. Entre le jeune révérend et le vieil imprésario de San Angelo commence une fructueuse complicité de dix ans. Il lui succède même comme imprésario de ce théâtre dans lequel nombre de ses œuvres ont été présentées. Bien que son activité d’imprésario soit connue de tous, Vivaldi la laissera toujours dans l’ombre d’une sorte de semi-clandestinité. Toujours attentif à mettre en valeur ses fonctions à la Pietà, il abritera au contraire son activité au S. Angelo derrière quelques prête-noms.
D’après Vivaldi de Roland de Candé Edition Solfèges

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Spectacle terminé depuis le samedi 26 janvier 2002

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