Indivisibilités

du 4 au 6 avril 2012

Indivisibilités

Avec Indivisibilités, Laurent Pichaud et Deborah Hay réinventent une rencontre et un espace où la situer, persuadés que c'est de cet entre-deux que naîtra un moment " indivisible " . Concevant la danse comme une perpétuelle découverte, ils s'abandonnent à cet exercice, attentifs à l'éphémère du moment présent. Ici et maintenant : voilà le credo qu'ils invitent à partager.
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Que se passe-t-il quand Laurent Pichaud, jeune chorégraphe français adepte des pratiques in situ, rencontre Deborah Hay, soixante-dix ans cette année, figure de la danse moderne américaine, membre du Judson Dance Theater dans les années 60, n'ayant jamais cessé, depuis, d'explorer l'avant-garde ?

Un duo, comme il se doit, dans lequel Deborah Hay déconstruit son solo No Time to Fly, déconstruction dont s'empare à son tour Laurent Pichaud.

Avec Indivisibiltés, les deux interprètes-chorégraphes réinventent une rencontre et un espace où la situer, persuadés que c'est de cet entre-deux que naîtra un moment " indivisible " . Concevant la danse comme une perpétuelle découverte, ils s'abandonnent à cet exercice, attentifs à l'éphémère du moment présent. Ici et maintenant : voilà le credo qu'ils invitent à partager avec Indivisibilités.

  • Ici et maintenant : voilà le credo qu'ils invitent à partager avec Indivisibilités

Laurent Pichaud, chorégraphe et interprète nîmois et Deborah Hay, figure de la danse moderne américaine, issue du collectif new-yorkais du Judson Dance Theatre, ancienne élève de Merce Cunningham, se sont rencontrés en 2006, à l'occasion d'une reprise d'une pièce de la première par sept interprètes chorégraphes français dont Laurent Pichaud. Après avoir travaillé sur O,O, il devient l'assistant de la chorégraphe sur If I sing to you. « Tout s'est déclenché à trois semaines de la première de O, O. Je me suis fait une entorse et je suis donc resté une semaine sans pouvoir danser. Du coup, je regardais et je faisais des commentaires. Deborah a aimé ma façon de penser. Un dialogue s'est tissé entre nous et elle m'a proposé d'être son assistant. »

Aujourd'hui, leur collaboration est comme une évidence. Si l'on demande à Deborah Hay pourquoi elle a accepté la proposition de duo que Laurent lui a faite, elle répond non sans humour : « Parce que peu d'autres artistes m'ont demandé de travailler avec eux ! » Mais elle ajoute aussitôt : « Je respecte son esthétique et son intelligence. » Quant au premier, il affirme : « Elle a une acuité au présent qui fonde notre complicité. » Il ajoute : « Deborah Hay n'est pas quelqu'un que l'on peut ramener aux années 60, elle a gardé une exigence et l'esprit de l'avant-garde. Pour quelqu'un comme moi, qui est arrivé dans les années 90, à un moment où je pouvais penser : 'Tu as tout loupé, tu arrives trop tard' - Bagouet est mort en 1992, la non-danse était déjà passée par là... -, la découverte du Judson Theatre et de chorégraphes comme Deborah Hay m'a donné un coup de fouet, m'a redonné confiance. Cela permettait de penser qu'on pouvait faire quelque chose de la mémoire de la danse. »

C'est un des points de jonction de ces deux interprètes-chorégraphes : être très sensibles à la fois à la mémoire, à la transmission, et à l'éphémère de l'instant présent.

Indivisibilités part ainsi du solo No Time To Fly créé par l'Américaine en 2010. Deborah Hay travaille à sa déconstruction et Laurent Pichaud s'en empare comme il s'emparerait d'un lieu. Pour la première fois depuis plus de dix ans, le chorégraphe renoue ainsi avec l'espace classique du théâtre en le traitant comme un espace « neutre ». « La question est de savoir si on peut faire de l'in situ avec l'œuvre de quelqu'un d'autre... On ne prend pas le théâtre dans son seul dispositif habituel. Nous voulons sortir de la frontalité et utiliser le cadre de scène, le rideau, le plateau comme autant d'éléments qu'il ne s'agit pas de dissimuler mais de rendre visible » .

Rendre visible ce qui ne l'est pas : voilà ce à quoi invite Indivisibilités : « Le titre est venu avec le mot « divided ». Par association nous avons pensé à indivisibilités : c'est un duo de deux personnes différentes, d'où le pluriel. Par ailleurs, ce mot évoque et l'indissociable et la dimension du visible, fondamentale pour nous deux. Ma dernière « vraie » pièce chorégraphique était justement une pièce « invisible ». Quant à Deborah, inviter à être vu est le processus même de sa chorégraphie. »

Au final, la pièce conjugue une quête d'images fortes – l'Américaine aime les caractérisations imagées des choses, et se réfère volontiers au sorcier, au bédouin, à la prière... - et un croisement de points de vue qui interroge la présence au monde.

Laure Dautzenberg

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Spectacle terminé depuis le vendredi 6 avril 2012

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