Feu ! Chatterton

L'élégance pop à la française ! Concert exceptionnel !
Mélodies sophistiquées, lyrisme assumé et univers décalé, c’est avec ce cocktail détonnant que Feu ! Chatterton trace son chemin musical. La relève élégante et moderne du rock français est assurée !

Le destin tragique de chatterton, ce jeune poète que des ambitions littéraires contrariées ont conduit au suicide, a fasciné tous les romantiques français jusqu’à ses deux derniers hérauts, Gainsbourg et Bashung. Bien que la référence au personnage de la πèce de Vigny soit ici purement fortuite, feu ! Chatterton aurait en revanche beaucoup de mal à nier l’influence de ces deux figures tutélaires de la chanson. Quoiqu’il en soit, cette filiation ne suffit pas à raconter et comprendre un groupe dont l’alchimie sonore distille rock et littérature comme aucun de ses contemporains. Avec La Mort dans la Pinède lancée en 2012, le quintet parisien est parvenu à cet équilibre unique entre le lyrisme exalté et la hargne contenue.

Pourtant, à en croire Arthur, cette chanson était presque un accident dans le sens où, avec ses acolytes, ils sont parvenus très rapidement à y mettre en forme leurs ambitions mélodiques et littéraires. En réalité, si ce morceau joue si bien entre tension et décontraction c’est qu’il est l’aboutissement d’un long parcours qui commença il y a plusieurs années.

Le jeune chanteur encore adolescent faisait ses classes dans les concours de slam de la capitale. De cette époque, il garde encore aujourd’hui le goût pour les phrases scandées et les fausses rimes héritées du rap. Mais Arthur est avant tout un amoureux de littérature : à son panthéon personnel figurent les noms de Balzac, Aragon ou Baudelaire mais aussi ceux de Bolaño ou de fante, auteur génial et mordant, plein de sévérité mais de tendresse pour les losers magnifiques. Sur les bancs du lycée, Arthur rencontre alors les deux guitaristes compositeurs clément et Sébastien. Ensemble, ils multiplient les expériences musicales, puis nourrissent vite une fascination pour la chanson à texte, les architectures sonores précises et envoûtantes des musiques de films, les compositions gigognes du rock progressif des 70’s, mais aussi pour le post-punk synthétique de LCD Soundsystem. Enfin, en intégrant Raphaël (batterie, percussions) et Antoine (basse, claviers) au début 2012, ils développent encore un peu plus leur vocabulaire et y incorporent musiques post-rock et électroniques. Tous confessent un amour sans borne pour Amnesiac de Radiohead et Led Zeppelin IV, des classiques intemporels au caractère bien trempé, mais aussi pour les albums plus récents de Tame Impala et de Mac DeMarco.

Une fois La Mort dans la Pinède bouclée, les cinq musiciens bricolent un clip et le postent sur Youtube. Immédiatement, la curiosité des professionnels est piquée au vif ; la presse spécialisée ainsi que les maisons de disques font circuler le nom de Feu ! Chatterton. Le groupe, quant à lui, garde son sang-froid. Il a une vision très précise

De ce qu’il veut faire et continue de travailler d’arrache-pied sur ses compositions. La rencontre avec Samy Osta est, à ce titre, décisive. Le producteur (qui a réalisé le premier album de La femme) les aide à franchir un cap, à agencer toutes les textures sonores dont ils rêvent afin d’élaborer une œuvre parfaitement cohérente. Conçu comme une carte de visite, voire comme un recueil de nouvelles aux tonalités variées, un premier eP sort en septembre 2014. Porté par côte concorde, chronique d’actualité poignante et subtile aux guitares en cascade, et La Malinche, véritable single ensorcelant en forme de lettre d’amour électro-rock sur lequel on danserait jusqu’à l’épuisement, le disque connaît un vif succès, tant artistique que public.

Mais, à l’instar des meilleures formations de rock, c’est bien sur scène que feu ! Chatterton conquiert l’essentiel de son public. Il électrise pratiquement toute la france (près d’une centaine de dates entre 2014 et 2015), remporte au passage les prix chorus et Premières Francos 2014, le concours Inrocks Lab 2015, et c’est à guichets fermés qu’il offre un concert mémorable au public parisien de La Maroquinerie.

Cette petite collection de titres élégants, entre réalisme contemporain et onirisme suranné est vite suivie de Bic Medium. Sorti en édition limitée pour le Disquaire Day 2015, ce titre fleuve (13 minutes en 4 parties) fait résonner ses guitares capiteuses « ad vitam æternam. »

Quand arrive enfin le moment d’enregistrer ce premier album, c’est à Göteborg que le groupe choisit de s’exiler pour trois semaines, avec Samy Osta qui dirige à nouveau les séances d’enregistrement. En immersion totale, le quintet retrouve vite ses marques et poursuit son travail rigoureux. Tenté par les nombreux choix d’amplis, de pédales, de guitares et de claviers analogiques mis à sa disposition, il expérimente aussi beaucoup.

Ainsi, Harlem, premier titre que le groupe enregistre là-bas, est une audacieuse et lente traversée extatique de Manhattan, portée par une section rythmique au groove impeccable. Bien sûr, on pense instantanément à Gainsbourg et à ses stances hypnotiques. Plusieurs fois, d’ailleurs, Melody Nelson réapparaît en filigrane sur ce disque, notamment au détour d’un motif de batterie, de chœurs d’enfants ou de la basse ronde et précise de Boeing. Ailleurs, Ophélie déniaise le rock yéyé pour accoucher d’une « Murder Ballad » amère et violente, tandis que fou à Lier tutoie une certaine perfection mélodique à laquelle seuls les Bad Seeds de Nick Cave nous avaient habitués. Enfin, les Parisiens revisitent La Mort dans La Pinède pour en livrer une interprétation définitive, plus orageuse encore que la version initiale.

Ici le Jour (à tout enseveli) est un album complexe et envoûtant. C’est à la fois une œuvre rock intemporelle, très longue en bouche et un objet littéraire moderne : obsédant comme un recueil de poèmes et palpitant comme un roman noir américain. Doux-amer, exalté, romantique mais au coin de la rue, tout y est « aigre-doux comme chez le traiteur chinois ».

Vous avez vu ce spectacle ? Quel est votre avis ?

Note

Excellent

Très bon

Bon

Pas mal

Peut mieux faire

Ce champ est obligatoire
Ce champ est obligatoire

Vous pouvez consulter notre politique de modération

Informations pratiques

Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines

Place Georges Pompidou 78054 Montigny-le-Bretonneux

Accès handicapé (sous conditions) Bar Garderie (sous conditions) Grand Paris Librairie/boutique Restaurant Yvelines
  • RER : Saint-Quentin en Yvelines - Montigny-le-Bretonneux à 426 m
  • Bus : SQY Ouest à 194 m, Fulgence Bienvenüe à 228 m, Lycée Emilie de Breteuil à 322 m, Saint-Quentin Gare à 335 m
  • Transilien : Saint-Quentin en Yvelines - Montigny-le-Bretonneux à 426 m
  • Voiture : De Paris : Autoroutes A13 ou A86 (30 à 45 mn), RN 10 direction Saint Quentin en Yvelines. Sur la commune de Montigny le Bretonneux suivre la direction du Centre Commercial Régional
    Parking : Centre Commercial Régional, SQY Ouest
    Covoiturage : Le site internet du TSQY vous propose un module gratuit et sans création de
    compte pour faciliter vos déplacements, accessible ici. N’hésitez pas à déposer votre annonce, ou à
    répondre aux autres !

Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines
Place Georges Pompidou 78054 Montigny-le-Bretonneux
Spectacle terminé depuis le samedi 15 octobre 2016

Pourraient aussi vous intéresser

Spectacle terminé depuis le samedi 15 octobre 2016