Festival : Buenos Aires Tango

du 9 au 27 mai 2001

Festival : Buenos Aires Tango

En un duel magistral, trempé d’une sensualité torride, le rouge sang de la passion enlace le noir de l’abandon. Abandonné à la passion, passionnément abandonné, le couple de tango fait tourner avec lui la fusion des contraires.

Tango
De Buenos Aires à Paris
Programme
Cours de Tango

Tango

« Buenos Aires Tango ». Peu de villes s'identifient de façon aussi passionnelle à une musique. Il est rare, également, qu'une musique reflète de la sorte une poésie urbaine, un univers fait de nostalgie, de sensualité et de passion. Les histoires de Buenos Aires et du tango s'enchevêtrent : alors qu'en 1880 la capitale fédérale voit le jour, le tango naît et se répand dans ses faubourgs. C'est aussi le temps des immigrants d'Europe arrivés à Buenos Aires et à Montévideo à la recherche d'un monde meilleur ; ils vont modeler le socle de la société « rioplatense ».

De ce melting-pot naîtra le tango. Rythmes créoles d'origine ibérique, contredanse européenne, habanera cubaine, candombe africain, tango andalou façonneront la milonga argentina, l'ancêtre du tango. La valse, la polka, la mazurka donneront à leur tour les tonalités d'Europe centrale ; le bandonéon, venu lui d'Allemagne, avec sa charge de nostalgie, deviendra l'instrument emblématique du tango.

A ses débuts, le tango se joue et se danse dans les bas-fonds et dans les bordels de la ville. Il est surtout une question d'hommes. Les « compadritos » (gouapes) qui jouent du couteau et transforment leurs duels en danses. Instrumental, sous la forme d'un trio de base, flûte, violon et piano, il est par la suite chanté. Il parle alors de sexe, d'amours déçues, de trahisons, de la mort.

Le tango va trouver ses lettres de noblesse à Paris au début du XXe siècle. Dans un pays meurtri par la guerre, avide de liberté et de jouissance, il représente une forme de libération et séduit tant la bonne société que les couches populaires. Ce n'est qu'à partir de ce moment, qu' il sera définitivement reconnu en Argentine et connaîtra un véritable essor.

Pendant la période de l'entre deux-guerres, de nombreux compositeurs, musiciens et danseurs argentins et uruguayens feront le voyage rituel à Paris. Corrientes et Montmartre se donnent la main. Depuis la Ville Lumière, source puissante d'inspiration des poètes « tangueros », la tangomanie se répand en Europe, en Afrique, au Moyen Orient. Hollywood s'emparera aussi de cette musique et en donnera sa version, quelque peu édulcorée, sur les écrans du monde entier.

Carlos Gardel, mort en pleine gloire en 1935 et devenu un mythe, consacre le tango-chanson. Avec ses poètes, Enrique Santos Discepolo, Homaro Manzi, Catulo Castillo, parmi d'autres, elle va acquérir une dimension "existentielle" .Quelques décennies plus tard, le bandonéoniste et compositeur Astor Piazzolla, lui insuffle, depuis Paris, un esprit rénovateur qui marquera la seconde moitié du XXe siècle.

Soumis à des déclins et des renaissances depuis son apogée dans les années 1940-50, le tango nous révèle une énergie vitale, une formidable capacité d'adaptation et de fusion. Aujourd'hui, à la veille du troisième millénaire, il est toujours le miroir d'une forte identité « portena » et « rioplatense » ; mais comme le jazz aux Etats-Unis, le fado au Portugal, le flamenco en Espagne, il est devenu aussi langage universel.

De Buenos Aires à Paris

Aucune ville n'est mieux placée que Paris pour accueillir cette grande manifestation tanguera, la plus importante jamais programmée en Europe. Elle est en partie un condensé de la troisième édition du festival « Buenos Aires Tango », qui a eu lieu en février-mars dans la capitale argentine et qui a rassemblé environ un million de personnes.

Fait de récitals et de bals, « Buenos Aires Tango » nous permet de découvrir toutes les facettes du tango, de ses origines à nos jours, tel qu'il vibre, est vécu, interprété à Buenos Aires et à Paris. Une vingtaine de groupes et d'artistes solistes, parmi les meilleurs au monde, nous proposent de vivre pendant un mois à l'heure du tango et de la « milonga ». Plusieurs des artistes invités, comme Nelly Omar, Leopoldo Federico ou Horacio Salgan, tous sur scène depuis plus de soixante ans, font partie de la légende du tango.

Les amateurs du tango classique pourront découvrir la Orquesta Escuela de Tango qui reproduit le « son » des « Tipicas », les grandes formations des années 40/50, où les artistes faisaient leurs premières armes auprès de musiciens chevronnés. A la tête de cette formation, on trouvera, alternativement, plusieurs « maestros » : Leopoldo Federico, un des plus grands - sinon le plus grand - bandonéonistes de nos jours, ainsi que deux autres virtuoses de cet instrument Rodolfo Mederos, « transgresseur » génial, qui a enregistré un CD avec Daniel Barenboïm, et Ernesto Franco, fidèle représentant de l'époque d'or du tango.

Se relaieront aussi à la tête de cet « Orchestre-Ecole » dirigé par Emilio Balcarce, le pianiste et compositeur Atilio Stampone, membre du légendaire Octeto de Astor Piazzolla, auteur de la musique de nombreux films et ballets (Julio Bocca, Ana Maria Stekelman), ainsi que Julian Plaza, compositeur, pianiste et bandonéoniste, à la fois classique et rénovateur, complice de Anibal Troilo, Osvaldo Pugliese et Astor Piazzolla.

De Paris, et dans le même registre - configuration instrumentale élargie, tradition et modernité - se présenteront deux groupes qui ont beaucoup fait pour la diffusion du Tango en France ces vingt-cinq dernières années, Juan Cedron et son Orquesta la Tipica, et Juan Jose Mosalini et son grand 0rchestre de tango avec comme artistes invités les chanteurs Sandra Rumolino et Reynaldo Anselmi et le couple de danseurs Gisela Gräef Marino et Sergio Molini.

El Arranque, sextet de jeunes musiciens issus de l'Ecole d'Avellaneda - faubourg de Buenos Aires -, qui reproduit fidèlement la plus belle sonorité des années 40 (Troilo, Gobbi et Salgan), accompagnera la chanteuse Nelly Omar, véritable monument du tango, « version féminine de Carlos Gardel », inspiratrice, selon certains, du personnage mythique « Malena ». Le rendez-vous à ne pas manquer...

Signalons aussi dans le programme la présence exceptionnelle du Nouveau Quinteto Real, avec Horacio Salgan au piano et Ubaldo Lio à la guitare - ses deux fondateurs historiques -, Nestor Marconi au bandonéon, Oscar Giunta à la contrebasse et Julio Peressini au violon. Avec son swing, son art minimaliste et ses ruptures inattendues, Salgan a apporté une réelle modernité au tango.

Des formations plus intimistes pourront aussi être découvertes : le trio Julio Pane, où le bandonéon, le piano et la contrebasse assument des rôles leaders dans un style rénovateur, le Trio de Juanjo Dominguez, un des meilleurs guitaristes argentins, qui nous rappelle les origines rurales du tango avant sa conquête du pavé porteno.

Le Trio Mosalini, Beytelmann, Caratini, bien connu des mélomanes parisiens, marie des compositions nouvelles et des tangos majeurs, tout en flirtant avec le jazz, alors que le spectacle « Patio de Tango », avec Lidia Borda et Brian Chambouleyron au chant et le quartet de Esteban Morgado, fait revivre quelques grands classiques du passé.

Preuve encore que la femme est à l'honneur dans ce festival, la présence de la « diva » Susana Rinaldi, meilleure ambassadrice internationale du tango ; avec un registre très varié elle se présente accompagnée par son Quintet. A la liste de chanteuses déjà énoncées s'ajoute Adriana Varela et son Orchestre. Parrainée par Roberto Goyeneche, malgré sa jeune carrière, elle marche sur les traces de son illustre maître, « El Polaco », en explorant avec charme et tempérament de nouvelles voies, dont celle du candombe. L'orchestre des Senoritas (Las Tanguerisimas), qui accompagne Alfredo Piro, enrichit également cette belle galerie « féminine » et met à mal la réputation misogyne (réelle ?) du tango.

La danse sera aussi choyée à la Cité de la Musique et dans le Grand Foyer de Chaillot, où certains des orchestres invités - dont le Quinteto La Bordona -, dans la plus pure tradition des « milongas » de Buenos Aires, lanceront les bals, pour ensuite laisser sous la conduite de professeurs/danseurs de La Estrella - La Viruta et de DJ venus spécialement de Buenos Aires, le public s'initier ou se perfectionner aux charmes du tango.

Programme

* Mercredi 9 et Jeudi 10 mai 20h30
- Patio de Tango avec Lidia Borda
- Orquesta Escuela de Tango, direction musicale Emilio Balcarce maestros invités José « Pépé » Libertella, bandonéon, Nestor Marconi, bandonéon

* Vendredi 11 mai 20h30
- El Arranque avec Nelly Omar
- Orquesta Escuela de Tango, direction musicale Emilio Balcarce maestro invité Raul Garello, bandonéon

* Samedi 12 mai 20h30
- El Arranque avec Nelly Omar
- Orquesta Escuela de Tango, direction musicale Emilio Balcarce maestro invité Raul Garello, bandonéon
23h00 - Bal : Alfredo Piro et la Orquesta de Senoritas (Las Tanguerisimas) Alfredo Piro, chant - Marisa Mercade, bandonéon - Erica di Salvo, violon - Maria Ines Rojas, contrebasse - Liliana Ventrice, piano

* Dimanche 13 mai 15h00
- El Arranque avec Nelly Omar
- Orquesta Escuela de Tango, direction musicale Emilio Balcarce maestro invité Raul Garello, bandonéon
17h00 - Bal : Alfredo Piro et la Orquesta de Senoritas (Las Tanguerisimas)

* Mardi 15, Mercredi 16, Jeudi 17 et Vendredi 18 mai 20h30
- Julio Pane Trio
- Orquesta Escuela de Tango, direction musicale Emilio Balcarce maestros invités Atilio Stampone, piano et Julian Plaza, piano et bandonéon

* Samedi 19 mai 20h30
- Juanjo Dominguez Trio
- Orquesta Escuela de Tango, direction musicale Emilio Balcarce maestro invité Rodolfo Mederos, bandonéon
23h00 - Bal : Quinteto la Bordona (El Arranque + Orquesta Escuela de Tango)

* Dimanche 20 mai 15h00
- Juanjo Dominguez Trio
- Orquesta Escuela de Tango, direction musicale Emilio Balcarce maestro invité Rodolfo Mederos, bandonéon
17h00 - Bal : Quinteto la Bordona (El Arranque + Orquesta Escuela de Tango)

* Mardi 22, Mercredi 23 et Jeudi 24 mai 20h30
- Adriana Varela et son orchestre

* Vendredi 25 mai 20h30
- Juan Jose Mosalini et son grand orchestre de tango

* Samedi 26 mai 20h30
- Juan Jose Mosalini et son grand orchestre de tango
23h00 - Bal : Juan Jose Mosalini

* Dimanche 27 mai 16h00
- Juan Jose Mosalini et son grand orchestre de tango
18h00 - Bal : Juan Jose Mosalini

Patio de Tango avec Lidia BORDA

Lidia BORDA, chant.
Brian CHAMBOULEYRON, chant et guitare.
Esteban MORGADO Quatuor :
Esteban MORGADO, guitare et arrangements.
Damian BOLOTIN, violon.
Walter CASTRO, bandonéon.
Horacio « Mono » HURTADO, contrebasse.

Le programme proposé par Lidia Borda, Brian Chambouleyron et le quatuor d’Esteban Morgado a été présenté et a obtenu un immense succès au Théâtre San Pedro de Porto Alegre au Brésil.

Lidia Borda a développé son propre style en y incorporant des éléments de vieilles chansons à jamais légendaires. Avec cette base traditionnelle et un répertoire choisi en majeure partie dans les œuvres du passé, elle se distingue par sa forme d’expression émotive et personnelle.

Brian Chambouleyron a connu un succès très important ces dernières années associé à Soledad Villamil avec « Recuerdos son recuerdos » et « Gloria Portenas ». Il est un interprète d’une extrême sensibilité, non seulement comme chanteur, mais aussi comme arrangeur et compositeur.

Excellent guitariste, compositeur et arrangeur, Esteban Morgado est né à Buenos Aires en 1958. Après avoir suivi les cours des maestros Hector Stafforini, Manolo Juarez, Miguel Angel Girolet, Gabriel Senanes, il travaille autant au niveau national qu’international avec de nombreux musiciens, chanteurs et auteurs. Il a partagé la scène avec des personnalités telles que Alfredo Zitarrosa, Isabel Parra, Ranko Fuchisawa, Litto Nebbia, Roberto Goyeneche, Adriana Varela et l’inoubliable Antonio Agri.

Orquesta Escuela de Tango

Emilio BALCARCE, direction musicale.
Horacio ROMO (soliste), Ernesto MOLINA, Camilo FERRERO, Jorge SPESSOT, bandonéons.
Ramiro GALLO (soliste), Pedro Pablo PEDROSO, Leonardo WILLIMAN, Juan José RACZCOSKI, violonistes.
Hernando MENA, viole.
Facunda VILLANUEVA, violoncelle.
Patricio COTELLA, contrebasse.
Diego SCHISSI, piano.
Ignacio VARCHAUSKY, coordinateur.
Raul GARELLO, José « Pépé » LIBERTELLA, Nestor MARCONI, Rodolfo MEDEROS, Julian PLAZA, Atilio STAMPONE, maestros invités.

La Orquesta Escuela de Tango représente un vivier où se forment, passent et s’affirment les interprètes qui créeront la continuité et enrichiront le futur du tango.

La Orquesta Escuela de Tango a pour mission de favoriser la transmission directe entre les grands maestros et les jeunes musiciens.

Objectifs du projet

Former des instrumentistes au tango, développant tous les éléments qui sont propres aux orchestres et les différents styles qu’il comprend, provoquant l’intérêt des nouvelles générations qui ne connaissent pas toujours la culture dont elles émergent et dans laquelle elles se développent.

Trouver des continuateurs en se basant sur la transmission orale et l’interaction avec les maestros, partageant leur connaissance, leurs expériences et leurs propres anecdotes « tanguera ».

Promouvoir la culture du tango auprès des jeunes et du public en général en les rapprochant des activités de l’orchestre.

Conseil d’honneur

Orquesta Escuela de Tango a éveillé l’intérêt dans le milieu du tango et a obtenu l’appui d’une série de maestros qui ont été invités à composer « le conseil d’honneur », maestros qui par leur parcours, sont les vrais représentants de cette musique citadine. Il est formé par : Emilio Balcarce, Horacio Cabarcos, Leopoldo Federico, Ernesto Franco, Carlos Garcia et Julian Plaza.

Direction musicale

L’Orquesta Escuela de Tango est dirigé par Emilio Balcarce qui est sans aucun doute l’un des auteurs et arrangeurs les plus importants de l’histoire du tango. Né à Buenos Aires le 22 f évrier 1918, il commence des études de violon à 10 ans se rapprochant ensuite aussi du bandonéon. Ensuite, il étudie l’harmonie et le contrepoint avec les maestros Elhert, Ficher et Marcoli.

A 17 ans Emilio Balcarce forme son premier orchestre avec ses propres arrangements, commençant ensuite une carrière qui embrasse différents orchestres comme celui d’Emilio Orlando, Edgardo Donato, Joaquin do Reyes et d’autres encore. En 1943 il forme l’orchestre qui accompagnera Alberto Castillo. Après avoir accompagné pendant pratiquement deux ans avec son orchestre Alberto Marino, Balcarce se consacre exclusivement à son travail d’arrangeur en le faisant pour les orchestres d’Anibal Troilo, Francini-Pontier, Alfredo Gobbi et José Basso entre autres.

Sollicité par Osvaldo Pugliese, il intègre son orchestre comme violoniste et arrangeur. Il y restera pendant 20 ans. Avec cet orchestre, il a réalisé d’innombrables enregistrements, concerts et tournées à travers le monde entier.

En 1968, il fait partie du « Sexteto Tango ». Avec cet ensemble, il se produit lors du fameux concert du Teatro Colon, se partageant la nuit au côté d’ Horacio Salgan et Anibal Troilo.

Dans les années 90, ayant laissé derrière lui de nombreux enregistrements, des shows télévisés et des tournées, il quitte de façon momentanée la scène musicale.

Aujourd’hui, à 82 ans, l’auteur de « La Bordona », « Si Sos Brujo », « Por Una Muneca » et « Sideral », assume la responsabilité de diriger le premier Orquesta Escuela de Tango de la ville de Buenos Aires.

Juan José Mosalini & son grand orchestre de Tango

Juan José Mosalini - Bandonéon
Osvaldo Caló - piano
Mauricio Angarita - contrebasse
Sébastien Couranjou - Premier violon
Helena Rüegg – bandonéon
Juliette Wittendal – violon
Anne Lepape – violon
Magali Buttin - violon
Sandra Rumolino - chanteuse

Juan José Mosalini est connu en Europe comme l'ambassadeur du tango vivant, l'un des rares bandonéonistes capable de faire vivre actuellement le tango sous toutes ses formes, dans toutes ses expressions : des origines au tango contemporain.

On sait qu'à chaque période sociale depuis le début du XXème siècle, le tango s'est donné des formes adéquates. Se confondant avec l'identité de tout un peuple, cette musique s'enrichira tout au long de son existence d'autres formes d'art : le chant et la danse.

Aux origines, des petites formations composées d'instruments comme la flûte, la clarinette, le tuba mais aussi la guitare, ou le banjo, le violon, des instruments de percussion. Tous entreprirent cette démarche musicale inédite, qui allait tout au long du XXème siècle fasciner le monde entier, la France en particulier, au point de devenir la seconde patrie du tango. L'entrée du bandonéon ne se fit qu’au début du siècle. Il définira alors la personnalité du tango et en deviendra le symbole incontournable. Avec le bandonéon, le tango a trouvé sa maturité d’expression et composé son trio de basse : bandonéon, contrebasse, piano. Avec les années folles, cette musique, qui devient une façon de vivre, fait son entrée triomphale en Europe, et s'exprime en formations diverses. L'âge d'or viendra avec les années 40 et le tango offrira au monde ses grands orchestres typiques : quatre bandonéons, quatre violons, alto, violoncelle, piano, basse...

C'est avec cette tradition que Juan José Mosalini renoue en formant son grand orchestre de tango en 1993 avec de jeunes et brillants interprètes. Ils offrent au public du monde entier une véritable invitation au voyage à travers les époques avec un répertoire aux nuances extrêmes, aux rythmes énergiques et à l’émotion inégalable.

CD “ Bordoneo y 900 ” 1995 Label Bleu 2507

Enregistrement du second album en novembre 2000 chez Label Bleu.

Sortie les 25, 26 et 27 mai 2001 au Théâtre National de Chaillot à Paris

Julio Pane Trio

Julio Oscar Pane, bandonéon, arrangements et direction musicale
Nicolas Ledesma, piano
Enrique «Quique» Guerra, conterbasse

Julio Oscar Pane

Musicien, bandonéoniste, arrangeur et compositeur, il est né à Buenos Aires, dans le quartier de l’Abasto, le 30 novembre 1947. Fils du bandonéoniste Francisco Pane, il a reçu de ce dernier ses premières leçons de bandonéon. Neveu également du bandonéoniste Vicente Pane, Julio a été influencé par le tempérament interprétatif de l’instrument.

A partir de 1964, il commence à prendre des cours avec le grand bandonéoniste Julio Ahumada, il est l’héritier et le continuateur d’une des lignées interprétatives les plus importantes du bandonéon : celle de Pedro Maffia .

Cette même année, il commence son activité professionnelle en jouant dans des bals en compagnie de son père. Un an après, il intègre l’orchestre de Dante Yanel, il collabore avec son maestro Ahumada à l’orchestre Ahumada-Bonano en 1966-67 et avec l’orchestre du pianiste Osvaldo Manzi (qui fut aussi le pianiste d’Anibal Troilo et d’Astor Piazzolla dans d’autres participations importantes).

En 1968, il intègre l’orchestre de Miguel Calo, une des figures les plus représentatives du tango des années 40. Trois ans plus tard, à la mort de Ciriaco Ortiz, il entre dans l’ensemble d’Edmundo Zaldivar, puis celui de Lito Scarzo.

Déjà considéré comme sortant du lot, Pane rentre dans l’orchestre de Leopoldo Federico, celui d’Armando Pontier et, en tant que soliste, celui du grand Enrique Mario Francini, sans aucun doute trois des directeurs et interprètes les plus éminents du tango qui ont toujours eu dans leurs formations des musiciens talentueux.

Il collabore alternativement à différents ensembles et orchestres prestigieux comme ceux de José Basso, Carlos Figari, Osvaldo Tarantino, Maximo Mori, Atilio Stampone et Caho Tirao entre autres.

En 1989, il est convoqué par Astor Piazzolla pour participer à son sextuor, qui devrait être son dernier ensemble. Associé à Piazzolla, il joue à Buenos Aires et réalise des tournées en Argentine et aux Etats-Unis.

En plus de son activité strictement tanguera, Julio Pane est également présent en tant que soliste de prestigieux orchestres symphoniques comme le Sinfonica Nacional, celui de la Banque Mayo, celui de San Martin et du Teatro Colon en Argentine. A l’étranger, il travaille avec les orchestres symphoniques de Dresde, de Cuba et du Capitole à Toulouse. Avec ce dernier, il enregistre entre 1992 et 1997.

Il participe à la réapparition de « l’Octeto Electronico Astor Piazzolla » dirigé par Daniel Piazzolla et en 1996, il participe à « l’Hommage International Astor Tango » jouant à côté de grandes figures de la musique tels que Chick Corea et Gary Burton.

Depuis 1981, il est le soliste bandonéon de l’Orchestre de Tango de Buenos Aires.

Maître d’une technique éblouissante et grand connaisseur des secrets stylistiques du tango, Julio Pane est sans aucun doute une des figures les plus importantes du tango. Ses arrangements pour le bandonéon soliste et son incessante activité d’enseignant le situent comme un des maestros fondamentaux de l’actualité. La profonde vocation et la permanente diffusion que Pane apporte au bandonéon et au tango ont influencé les nouvelles générations de musiciens qui s’identifient à lui.

Juanjo Dominguez Trio

Juanjo Dominguez, guitare
Beto Solas, percussions.
Raul Dominguez, guitare

Juanjo Dominguez

Né à Junin, dans la province de Buenos Aires en 1951, fils d’un guitariste, il s’initie à la guitare tout petit, au début comme autodidacte, en interprétant à la perfection une œuvre que jouait son père. On pourrait parler de la technique de virtuose de Juanjo Dominguez , de sa capacité d’écouter un thème et de le traduire immédiatement de façon mélodieuse, harmonieuse et rythmique. Il débute à huit ans sur le canal 7 de Buenos Aires, en accompagnant le poète et chanteur Jaime Davalos et l’auteur Tato Cifuentes. A 12 ans il suit des cours de guitare, théorie et solfège. Son inclination pour la musique populaire lui fera prendre contact avec des chanteurs et des instrumentistes de cette spécialité avec lesquels il jouera de manière continue pendant 30 ans alternant la double fonction de soliste et d’accompagnateur. Sa maîtrise de l’instrument ajoutée à un sens du rythme extraordinaire le conduira dès son plus jeune âge à faire une incursion dans l’art de l’improvisation.

Une des grandes légendes de la guitare, Maria Luisa Anido dit de Juanjo Dominguez : « Il est indéniable qu’il s’agit d’un guitariste hors du commun et qui confirme le jugement qu’émettait le grand Berlioz estimant que la guitare est un orchestre en miniature.(…) »

Très vite il accompagne à la guitare des artistes comme Jaime Davalos, Roberto Goyeneche, Chabuca Granda, Horacio Guarany, Ruben Juarez et Maria Grana. Entre 1977 et 1986, il forme un duo avec le bandonéoniste Nestor Marconi. Depuis 1988, sa carrière de soliste le situe comme un des meilleurs guitaristes au monde, comme l’attestent la critique et le public américain, européen, latino américain et japonais.

Cet extraordinaire guitariste nous apporte, grâce à son instrument, une nouvelle dimension de la guitare. Grâce à sa technique personnelle stupéfiante, il peut s’exprimer avec une liberté absolue. Le son de cet instrument entre ses mains se transforme en magie.

Indubitablement, Juanjo Dominguez fait partie des « grands », des Atahualpa, des de Lucia, des B.B King, de ceux qui ont dédié leur amour et leur vie à cette passion appelée guitare.

El Arranque avec Nelly Omar

Camilo FERRERO, premier bandonéon / Jorge SPESSO, second bandonéon.
Ramiro GALLO, premier violon et arrangements / Pedro Pablo PEDROSO, second violon.
Alejandro SCHWARTZ, guitare et arrangements.
Ariel RODRIGUEZ, piano et arrangements.
Ignacio VARCHAUSKY, contrebasse et arrangements.
Ariel ARDIT, chant.
Nelly OMAR, chanteuse invitée.

Ce groupe s’est inspiré de la musique des grands orchestres typiques des années 40. Parrainé par Leopoldo Federico, c’est une des jeunes formations les plus solides du moment. L’orchestre a reçu un immense succès dans tout le circuit de tango de Buenos Aires, se distinguant lors des représentations à la Bibliothèque Nationale, à l’Amphithéâtre J.B Alberti, au théâtre Empire, au théâtre de la Ribera et pendant les trois ans de concerts ininterrompus au traditionnel Café Tortoni. Il a également animé les nuits des « milongas » les plus importantes du moment comme Almagro, La Estrella, La Trastienda, Ideal, La Viruta…

Durant la première année, El Arranque a développé un répertoire basé sur des adaptations orchestrales des orchestres d’Anibal Troilo, Alfredo Gobbi, Horacio Salgan et beaucoup d’autres, travaillant sur les danses de Buenos Aires, recevant un excellent accueil de la part des danseurs locaux les plus exigeants. En agrandissant sa formation, le répertoire et les arrangements sont aussi rénovés. Le son de l’orchestre actuel croît et se développe autant sur le plan musical que pour danser.

Tout au long de 1997, El Arranque croît aussi en prestige, il reçoit le prix « Pa’ Que bailen los muchachos », il se produit dans différents lieux nocturnes et réalise divers récitals dans des théâtres de Buenos Aires, terminant l’année avec un spectacle au théâtre Empire où il fête sa 200ème représentation.

C’est en 1998 que l’orchestre est convoqué par Vaiven pour enregistrer son premier CD. Parrainé par Leopoldo Federico et Nelly Omar, ce disque est entendu sur toutes les radios locales, gagnant un public de tous les âges et une reconnaissance dans le milieu. En juin et juillet, ils présentent leur CD en Europe et participent à de nombreux festivals comme « Tangomania Summer Festival 98 » à Bologne et dans les villes de Berlin, Stuttgart, Dresde... En décembre ils sont convoqués par le Gouvernement de la Ville pour clôturer le Festival International de Buenos Aires avec un show sur l’Avenue Corrientes. Cet événement est un véritable plébiscite auprès du public et de la presse. Les journaux Clarin et La Nacion consacrent El Arranque comme étant la révélation « tanguera » de l’année.

1999 fut l’année de l’ouverture au niveau international : l’orchestre a effectué une tournée d’environ deux mois à travers cinq pays européens, la Suisse, l’Italie, l’Allemagne et la Grande Bretagne.

Aujourd’hui le public local soutient El Arranque lors de chacune de ses exhibitions.

Adriana Varela

Adriana VARELA , chant
Marcelo MACRI, piano et direction musicale
Horacio AVILANO, guitare
Bernardo BARAJ, saxophone et flûte
Marcelo TORRES, basse
Walter CASTRO, bandonéon

"Je suis toujours rockeuse dans mon esprit" dit Adriana Varela. "Mais j’ai récupéré la poésie marginale et existentielle du tango. En fait, je réalise un travail d’archéologie musicale."

Née dans un foyer de la classe moyenne argentine, pas loin du pont du quartier de la Boca, Adriana Varela quitte à 30 ans son cabinet d'orthophoniste et son mari tennisman ; elle se lance alors pleinement dans la chanson.

Avant d’être tanguera, question de génération, elle est plutôt fan des Rolling Stones et de Paco de Lucia. Adriana Varela découvre le tango sur le tard, ou plutôt elle se sent en mesure de le chanter quand elle atteint la trentaine. Pour le tango, il faut un vécu, des chagrins, des abandons, de l'amour aussi, disent avec raison les portenos.

Elle se lance corps et âme dans la chanson et a la chance d’être parrainée par une figure légendaire du tango, le « Polaco » Roberto Goyeneche. Il lui apprend les ficelles du métier, mais surtout discute avec elle de la vie et de philosophie...

Dans un pays où le tango est religion, elle arrive en peu de temps à faire une synthèse entre tradition et modernité. Son talent est vite reconnu et elle obtient pendant deux années consécutives le prix ACE avec ses disques « Tangos » et « Maquillaje ». Dans ce dernier, deux invités de renom l'accompagnent, Virgilio Exposito et Roberto Goyeneche, ambassadeurs émouvants de la plus pure tradition « tanguera » des années 40/50...

En 1994 et en 1995, elle présente au Teatro General San Martin de Buenos Aires ses CD « Corazones perversos », - avec Jaime Roos et Hugo Fatorusso, artistes invités - et « Grandes exitos ». Intimiste dans sa démarche mais capable aussi de communier avec les foules en chantant devant 50.000 personnes à Palermo, un quartier de Buenos Aires, et devant 7.000 personnes à Cordoba.

Passionnée par le genre populaire, désireuse de revisiter les classiques du genre, libre de préjugés et de stéréotypes, elle sort cette même année « Tangos de lengue » avec des compositions inédites de Enrique Cadicamo et « Tango en Vivo » (collection de la Nueva Direccion en la Cultura) qui inclut le célèbre tango « Cambalache » enregistré in live au Teatro Coliseo.

Le Brésil la découvre. Les amateurs de samba chavirent devant cette belle et ombrageuse brune qui pendant trois nuits remplit le Teatro San Pedro de Porto Alegre. Elle conquiert également le pays frère, l’Uruguay qui « rivalise » et partage avec l’Argentine deux passions centenaires, le football et le tango.

Sur la lancée, elle enregistre en 1999 avec le chanteur et compositeur uruguayen Jaime Roos « Cuando el rio suena », date importante dans sa carrière .Aux tangos et milongas classiques, s'ajoutent des candombes, des murgas et des milongones qui mettent en valeur les origines noires de la société et de la musique populaire du Rio de la Plata. Adepte de fusions, elle n'hésite pas encore à métisser sa musique avec des rythmes afro-cubain, du latin-jazz et du rock.

Depuis une dizaine d’années, Adriana Varela est devenue l'une des figures les plus populaires de la musique « citadine » de Buenos Aires. Elle aime s'entourer aussi de compositeurs et de musiciens de talent, comme Leopoldo Federico, Osvaldo Berlingheri, Nestor Marconi, Rodolfo Mederos et Juanjo Dominguez ; lesquels lui font des arrangements de quelques grands classiques comme « Duelo criollo », « Corrientes y Esmeralda », « Yuyo verde », « Pompas de jabon » et « Fruta amarga ».

En Argentine et à l'étranger, où elle réalise de nombreuses tournées, Varela est l'ambassadrice de charme de la musique portena. Elle a notamment représenté son pays dans le « Concert of The Americas », convoqué par Quincy Jones, où, sous la direction de Lalo Schiffrin, elle a partagé la vedette avec Paul Anka, Liza Minelli, Celia Cruz, Tito Puente, Arturo Sandoval, Daniela Mercury et Rita Marley et d’autres.

La Viruta et la Estrella

* Mercredi 9, jeudi 10, vendredi 11, samedi 12 mai, mardi 15 au samedi 19 mai, chaque jour deux séries de cours : 13h à 14h30 & 18h à 19h30 (inscription obligatoire)

C’est l’école de danse et de bal la plus connue et la plus populaire d’Argentine où chaque nuit est une fête et où tous sont des participants du « mouvement ».

L’école

En 6 ans d’existence, elle a vu passer des milliers d’élèves argentins et étrangers, beaucoup d’entre eux aujourd’hui sont des maestros et des danseurs professionnels qui travaillent sur des scènes de Buenos Aires et du monde entier.

Notre objectif d’enseignement est de transmettre l’essence du tango, les codes et les mystères qui enferment deux corps enlacés dans un espace. Que chaque élève obtienne la technique, la confiance et la fluidité, qu’il puisse trouver son propre style, écouter et interpréter les orchestres distincts, s’inspirer et laisser vibrer cette musique dans sa danse.

L’Ecole a tous les niveaux d’enseignement de ceux qui débutent à ceux qui sont le plus avancés, elle compte une équipe de 12 professeurs.

La Milonga

A La Viruta et La Estrella assistent tous ceux qui veulent partager une nuit authentique de pur tango. Elle est choisie par des artistes, des acteurs reconnus d’Argentine et du monde entier, des amateurs de bals populaires traditionnels, des jeunes et nouveaux adeptes du tango, tous se retrouvent sur la piste.

Shows

S’y produisent des orchestres consacrés comme « Los Reyes del tango » entre autres rééditant les multitudes de « milongas » des années 40 et 50 où les gens profitaient de la danse avec de la musique « live ». Dans nos shows, se produisent des couples qui ont joué dans « Tango Argentino », « Tango x 2 » et dans de nombreux shows internationaux prestigieux.

La Viruta et La Estrella a participé à des programmes de télévision et est une référence indiscutable du tango moderne à Buenos Aires.

Ceux qui la dirigent :

Cecilia Troncoso, Horacio Godoy et Luis Solanas : Maestros de tango, danseurs qui ont effectué des shows autant en Argentine qu’à l’étranger.

Quatre couples de la Viruta seront présents à Chaillot pendant deux semaines pour assurer les cours, faire les démonstrations à l’issue des concerts et pour lancer les bals :

Cecilia Troncoso, Horacio Godoy, Luis Solanas, Carla Marano, Julio Cesar Di Chiazza, Gabriela Amalfitani, José Manrique, Erika Lopez.

Les cours :

Ils sont d’une durée d’une heure et demi et s’adressent aux danseurs de tous les niveaux. Il est recommandé de venir en couple, mais les « célibataires » sont aussi les bienvenus. Les chaussures doivent être en cuir et pour les femmes elles doivent tenir la cheville. Les jupes – non obligatoires – apportent cependant un élément de charme et de confort supplémentaires…

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Informations pratiques

Chaillot - Théâtre national de la Danse

1, Place du Trocadéro 75016 Paris

Accès handicapé (sous conditions) Bar Librairie/boutique Restaurant Salle climatisée Tour Eiffel Vestiaire
  • Métro : Trocadéro à 96 m
  • Bus : Trocadéro à 31 m, Varsovie à 271 m, Pont d'Iéna à 297 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Chaillot - Théâtre national de la Danse
1, Place du Trocadéro 75016 Paris
Spectacle terminé depuis le dimanche 27 mai 2001

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