Déversoir

On peut mettre au défi quiconque de la décrire. Poussant la déformation de son corps jusqu’à l’extrême, la contorsionniste Angela Laurier porte en elle son roman familial. Il est lourd, douloureux, frappé d’une folie culpabilisante. Solitaire sur le plateau, elle rompt avec la malédiction. Sans un mot, elle répond aux siens, dont l’image est projetée sur grand écran. Un dialogue réparateur, d’une infinie tendresse, s’instaure. Comme une contagion du bonheur.
  • Une parole qui trouve un écho dans chacune de nos histoires intimes

A quoi ressemble Angela Laurier ? On peut mettre au défi quiconque de la décrire. Le corps distordu, cassé, malmené, elle est un sac de noeuds élastique qui pousse jusqu’à l’extrême la déformation. Après avoir voulu jeter l’éponge, abandonner pour toujours son métier de contorsionniste qui la dégoûtait d’elle-même, elle a décidé de donner à son art un sens qui lui avait jusque-là échappé.

Mue par une énergie cinétique anormale, elle jette sur scène tout un bagage familial encombrant qu’elle portait comme un poids douloureux et culpabilisant : un père dépressif, un frère schizophrène et une mère affaiblie par une portée de 9 enfants. Pendant 4 années, avec deux de ses frères, elle a renoué avec ce monde-là qu’elle avait fui, pour faire la bête de foire dans les cirques. Ensemble, ils sont partis dans l’Ouest canadien, là où ils sont tous nés.

Malgré les réticences et l’incompréhension, elle a poursuivi sans relâche la restauration d’un tissu familial déchiré. Sans même poser de questions, face à la caméra, père, fils, mère se sont confié et ont reconnu : la perpétuation d’une folie générationnelle, l’attachement qui les tient, les crises et les pilules qui les apaisent, la foi qui les anime. Déversoir, spectacle exutoire, est aussi un message d’amour sincère et généreux qu’Angela Laurier adresse à sa famille.

Solitaire sur le plateau, elle entre en empathie avec les images des siens projetées sur grand écran. Son corps répond à leurs témoignages, comme une machine expressive sur laquelle on aurait branché un stéthoscope. Chacun de ses mouvements laisse entendre son ossature qui s’use, craque, ses poumons qui respirent. Rien n’est impudique dans cette performance. " J’étais une bouffonne " , dit-elle, " je suis porteuse aujourd’hui d’un vrai langage documentaire " . Elle est celle qui dénoue les noeuds et libère, avec la distance de l’art, une parole qui trouve un écho dans chacune de nos histoires intimes.

  • La Presse

« La contorsionniste québécoise Angela Laurier tente de rompre en temps réel le cours de son destin. Du féroce à la grâce, de l’intime à l’exorcisme, de la performance à la délivrance, Angela Laurier tord l’espace autant que son corps, comme s’il fallait user, répéter, user encore, répéter toujours avant que ne surgisse par-dessus le poids des choses la minuscule part de l’être. » Télérama

« Corps solitaire sur le plateau, inventant des formes incongrues, Angela Laurier est la définition même du mot résistance. Résistance à la folie, à la cruauté, à l’impitoyable. Son spectacle pourrait être tragique, il fait rire. Car elle porte d’évidence une grande tendresse à cette famille qui l’a toujours accompagnée… » Libération

« Prestation sidérante, unique, remuante. Emotion terrible. » Télérama Sortir

Avec : Angela Laurier, Manuel Pasdelou, Julien Laurier et Dominique Laurier.
Par la Compagnie Angela Laurier.

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Spectacle terminé depuis le dimanche 21 septembre 2008

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