Camille C.

du 18 janvier au 19 mars 2005

Camille C.

Un opéra intimiste. Une histoire d’amour qui dépasse les conventions du genre, car ses acteurs sont des génies… Auguste Rodin, Camille Claudel, Paul Claudel. Trois artistes hors norme, trois monstres, trois destins d’exception. Et leur rencontre est un échec, une tragédie absolue. Jonathan Kerr, heurté par le scénario de ces vies, propose d’en modifier le cours et de rêver que l’amour triomphe.

Molière inattendu en 2005.

Un opéra intimiste
Un vrai musical

Camille Claudel (1864-1943)

Liste des chansons
La presse

Il y a des histoires qui inspirent, des histoires si tragiques que la musique seule semble pouvoir en livrer tous les accents, toutes les émotions. Le drame Rodin-Claudel en fait partie. Cette histoire d’amour dépasse les conventions du genre car ses acteurs sont des génies… Auguste Rodin, Camille Claudel, Paul Claudel. Trois artistes hors norme, trois monstres, trois destins d’exception. Et leur rencontre est un échec, une tragédie absolue.

Jonathan Kerr, heurté par le scénario de ces vies, propose d’en modifier le cours et de rêver que l’amour triomphe. Il dédramatise par la musique ce sujet mortifère.

Je suis tombé amoureux de cet opéra intimiste. L’auteur nous bascule dans l’arène où se joue le drame avec une force et une sensibilité qui nous saisit et ne nous lâche plus. Mettre en scène une telle œuvre impose la modestie afin de laisser l’histoire se dérouler sans en altérer la puissance.

Un théâtre nu, une stèle de sculpteur, une lumière qui cisèle les modèles, une musique omniprésente et des interprètes exaltés par leur partition, ces éléments suffisent pour laisser l’œuvre s’épanouir dans sa pureté et son originalité.

Jean-Luc Moreau

Direction musicale Patrice Peyrieras, assisté de Benoît Urbain.
3 grands prix au cours du festival Les Musicals 2006 de Béziers : Prix du Meilleur spectacle Musical original, Prix du Meilleur interprète masculin pour Vincent Héden, Prix Claude Michel Schönberg pour la chanson Je suis Camille interprétée par Annick Cisaruk.

"Fille de Jupiter et de Déméter, Perséphone, jeune vierge d'une grande beauté, cueillait des fleurs des champs, lorsque le sol s'entrouvrit soudain et le dieu des enfers, le sombre et redoutable Hadès, s'empara de la jeune fille malgré sa résistance. Il l'emporta dans les profondeurs de son domaine, le séjour des morts. Déméter réclama sa fille. Hermès intervint et obtint que Perséphone partage son temps entre sa mère et son époux : une moitié avec Déméter et l'autre avec Hadès."

La similitude entre la mythologie et la véritable histoire de Camille est troublante.

Camille Claudel et Auguste Rodin se sont rencontrés au moment où ce dernier créait La Porte de l’Enfer. Nous savons que la jeune femme a collaboré à cette œuvre magistrale : pieds, mains des personnages et peut-être au-delà. Son destin fut scellé devant ces portes.

Hermès, le Dieu messager, sera donc le narrateur et le lien entre la véritable histoire et son aspect rêvé et magnifié, entre la fiction et les larmes, entre le rire et l’émotion, entre la comédie et le drame.

Bien sûr, Rodin et Camille porteront l’essentiel de ce qui sera représenté mais d’autres personnages qui ont compté dans la vie de Camille, joués par le narrateur et les protagonistes comme Jessie Lipscomb, la mère de Camille, Paul Claudel, Rose Beuret (la femme de Rodin) viendront eux aussi témoigner.

Il m’a semblé que le choix d’une expression mi-chantée mi-jouée était la plus appropriée - expression mieux rendue par une comédie musicale pour transfigurer cette passion hors du commun.

Le style musical oscille entre le "Sprächgesang" cher à Kurt Weil, des traits musicaux qui peuvent parfois rappeler Debussy, la chanson réaliste, le tango cher à Gardel et le jazz d’aujourd’hui. Un opéra populaire en quelque sorte avec des styles qui s’entrechoquent.

J’ai voulu me rapprocher au plus près du sentiment que les sculptures de Camille Claudel (L’âge mûr, Sakountala, La petite châtelaine, Clotho, La Valse, La Vague, Les Causeuses…) ont toujours provoqué chez moi tout en réalisant un spectacle total, plein de vie, truculent et sensible.

Un vrai musical.

Jonathan Kerr

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Camille Claudel est née le 8 Décembre 1864 à Fère-en-Tardenois. Elle est l'aînée des enfants d'une famille bourgeoise, et de Paul Claudel son frère né en 1868 qui deviendra poète, écrivain et diplomate. Femme libre et artiste, elle aura eu un destin hors du commun.

C'est à 17 ans qu'elle décide de faire de la sculpture et d'en faire en quelque sorte son métier. Elle vient à Paris en 1882, suit les cours de l'Académie Colarossi, rencontre le sculpteur Alfred Boucher et créée son premier atelier rue Notre Dame des Champs. En effet il est inconcevable à cette date qu'une femme ait accès à l'Ecole des Beaux Arts.

En 1883, Camille Claudel rencontre Auguste Rodin et devient son élève. Mais elle devient aussi son inspiratrice, son modèle, sa confidente et sa maîtresse, tandis que Rodin vit avec Rose Beuret.

Elle pose, compose et travaille avec Rodin à la réalisation des Portes de l'Enfer, et inspire le maître ou davantage encore pour nombre de ses créations. Au début des années 1885, Rodin écrit à Camille ces mots enflammés qui traduisent parfaitement la passion qui unit les deux sculpteurs : " Ma très bonne à deux genoux devant ton beau corps que j'étreins".

Elle même a réalisé des bustes, dans une facture classique tels que La Vieille Hélène en 1882, Paul en jeune romain en 1884. L’influence naturaliste et expressionniste de Rodin se fait sentir, dans laquelle elle ajoute une touche classique ou "historisante".

L'influence de Rodin sur Camille Claudel est certaine dans des œuvres telles que Homme accroupi ou Sakountala au regard des poses travaillées des modèles qui mettent en relief la musculature des corps. Il est indéniable que l'influence de Camille Claudel sur Rodin est tout aussi importante quand elle crée La jeune fille à la gerbe au regard de certaines œuvres de Rodin telles que Galatée, Le frère et la soeu ou Cybèle.

C'est à partir de 1893 que les rapports du couple se dégradent : conflits avec Rose Beuret, mais aussi avec Rodin, dont Camille Claudel commence à rejeter l’opportunisme et le souci de sa réputation à laisser croire que certaines de ses créations sont de lui ou de son inspiration. C'est une séparation progressive et douloureuse, Camille Claudel s'enferme dans son domicile qu'elle transforme en atelier, tandis que Rodin ne pense qu'à sa gloire, grisé qu'il est par le succès et les commandes officielles.

C’est pendant cette période que Camille réalise les œuvres les plus représentatives de son art : L'âge mûr dans une première version en 1895, puis dans une seconde version très expressive et dramatique en 1898, dans laquelle elle projette sa relation avec Rodin, La Petite Châtelaine en 1896, l' Hamadryade et La Vague en 1897, La Profonde Pensée, Le Rêve au coin du feu en 1899, La Fortune en 1900, L'Ecume en 1901, La Joueuse de flûte en 1904, La Valse, L'Abandon en 1905.

L’artiste travaille des matériaux difficiles tels que le marbre ou l'onyx dans des compositions mixtes dans le but de se distinguer de Rodin. Elle dégrossissait, creusait, modelait, ciselait elle-même en taille directe. Elle voulait vivre la lente mise en forme de la matière sans avoir recours, comme le faisait Rodin à des manœuvres qui lui préparaient le travail. Ainsi dit-elle un jour à son frère Paul en lui présentant son projet pour Les causeuses : " Tu vois que ce n'est plus du tout du Rodin ".

Camille réalise qu’elle n’arrivera pas à évincer Rose Beuret. Elle implore Rodin à genoux, mais en vain : les amants rompent définitivement en 1898. Seule désormais, elle écrira à son frère Paul consul à New York : « Je suis toujours attelée à mon groupe de trois. Je vais mettre un arbre penché qui exprimera la destinée ». Elle sombre au fil des années qui suivent dans la misère matérielle et s'enferme dans la solitude maladive d'une névrose obsessionnelle grandissante. Elle va jusqu'à détruire une partie de ses dernières œuvres, ses papiers et sa correspondance.

En 1913, elle est admise à l'Hôpital Psychiatrique de Ville-Evrard, avant d'être transférée à l'Hôpital de Montdevergues, près d'Avignon, en proie à un délire de persécution complexe, s'aggravant d'année en année. Elle manifestera le désir de revenir dans la maison familiale : « Quel bonheur si je pouvais me retrouver à Villeneuve, ce joli Villeneuve qui n’a rien de pareil » dira-t-elle en 1927. Elle n’y reviendra jamais et mourra le 19 octobre 1943, après trente années de séquestration.

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Je suis Camille (Camille âgée) / Paroles et musique : Jonathan Kerr
Attache tes beaux cheveux (Paul Claudel) / Paroles et musique : Jonathan Kerr
J’ai honte ma fille (la mère de Camille) / Paroles et musique : Jonathan Kerr
Mes ébauches (Camille jeune) / Paroles et musique : Jonathan Kerr
Camille-Rodin (Camille jeune - Rodin) / Paroles et musique : Jonathan Kerr
Le droit d’être amoureux (Rodin) / Paroles et musique : Jonathan Kerr
Dans son atelier (Camille âgée) / Paroles : Jonathan Kerr, musique : J. Kerr et P. Peyrieras
Rodin (Camille jeune) / Paroles et musique : Jonathan Kerr
L’ivresse (Rodin) / Paroles et musique : Jonathan Kerr
La valse (Camille jeune) / Paroles et musique : Jonathan Kerr
Sakountala (Camille âgée - Camille jeune) / Paroles et musique : Jonathan Kerr
Ne défie pas le ciel (Camille - Paul) / (Paroles Jonathan Kerr, musique : J. Kerr et P. Peyrieras
Il est à moi (Camille - Rose Beuret) / Paroles et musique : Jonathan Kerr
Deux jours (Rodin) / Paroles et musique : Jonathan Kerr
Mon enfant est mort (Camille) / Paroles et musique : Jonathan Kerr
Une bien sombre histoire (Camille) / Paroles et musique : Jonathan Kerr
Mademoiselle sait (Rodin) / Paroles et musique : Jonathan Kerr
Je t’écrirai souvent (Paul Claudel) / Paroles Jonathan Kerr, musique : J. Kerr et P. Peyrieras
Je suis folle (Camille âgée) / Paroles et musique : Jonathan Kerr
Je t’aimerai (Camille - Rodin - tous) / Paroles et musique : Jonathan Kerr

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"Il s’agit là du spectacle le plus novateur que nous ayons vu depuis longtemps. Opéra intime et populaire. Etonnant patchwork musical. Les comédiens chanteurs sont excellents et la présence d'une danseuse pour représenter les sculptures ajoute à notre plaisir." André Lafargue, Le Parisien

"C. comme charme. Evocation nouvelle et assez inattendue dans sa forme puisqu’il s’agit de théâtre musical. Avec quelque chose de plus intéressant : une probité sans faille. Vif et tendre, très bien dirigé par Jean-Luc Moreau sensible et soucieux de donner une épaisseur aux personnages." Armelle Héliot, Le Figaro

"Marginale et géniale. Jonathan Kerr, comédien, auteur chanteur, a tout écrit de cet ouvrage intimiste. Annick Cisaruk et Sophie Tellier, visages poignants, voix émouvantes, sont étonnantes dans l'amour et la souffrance. Vincent Heden incarne avec esprit Hermès, Paul Claudel. La mise en scène de Jean-Luc Moreau est toute de tact, de sobriété et d'intelligence." Michel Parouty, Les échos

"Du théâtre musical avec de très jolies voix, des textes sensibles et sans excès sentimental. Une jolie surprise. Voilà une soirée pas comme les autres." Le quotidien du médecin

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Sélection d’avis du public

RE: Camille C. Le 12 août 2010 à 15h09

Quand reverrons nous ce théâtre/opéra extraordinaire sur la place de Paris ? J'ai rarement été aussi émue en sortant d'un théâtre. Quels acteurs incomparables il a été si peu joué. Quel dommage ! est ce prévu , j'y retourne sans hésiter et j'en fais la pub autour de moi

Camille C. Le 9 février 2005 à 17h15

Quel bonheur ! Courez vite decouvrir ou vous reconcilier avec le theatre musical ! Grace a cette magnifique et tragique histoire de Camille Claudel femme libre et passionnee servie par de tres belles chansons et des interpretes epoustouflants d emotion et de talent.L auteur compositeur Jonathan Kerr qui joue aussi Rodin a ete tres inspire,il nous emmene avec lui grace a la fougue de ses melodies et de ses textes. Il a trouve en Sophie Tellier,femme cameleon surprenante,une Camille au genie bute et a la felure tres touchante.Meme sensibilite a feur de peau pour Annick Cisaruk et le jeune Vincent Heden...On ressort emu et heureux d avoir partage un si beau moment de theatre.Merci a eux tous.

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RE: Camille C. Le 12 août 2010 à 15h09

Quand reverrons nous ce théâtre/opéra extraordinaire sur la place de Paris ? J'ai rarement été aussi émue en sortant d'un théâtre. Quels acteurs incomparables il a été si peu joué. Quel dommage ! est ce prévu , j'y retourne sans hésiter et j'en fais la pub autour de moi

Camille C. Le 9 février 2005 à 17h15

Quel bonheur ! Courez vite decouvrir ou vous reconcilier avec le theatre musical ! Grace a cette magnifique et tragique histoire de Camille Claudel femme libre et passionnee servie par de tres belles chansons et des interpretes epoustouflants d emotion et de talent.L auteur compositeur Jonathan Kerr qui joue aussi Rodin a ete tres inspire,il nous emmene avec lui grace a la fougue de ses melodies et de ses textes. Il a trouve en Sophie Tellier,femme cameleon surprenante,une Camille au genie bute et a la felure tres touchante.Meme sensibilite a feur de peau pour Annick Cisaruk et le jeune Vincent Heden...On ressort emu et heureux d avoir partage un si beau moment de theatre.Merci a eux tous.

Informations pratiques

Théâtre de l'Œuvre

55, rue de Clichy 75009 Paris

À l'italienne Accès handicapé (sous conditions) Bar Pigalle
  • Métro : Liège à 183 m, Place de Clichy à 309 m
  • Bus : Liège à 104 m, Place de Clichy à 228 m, Bucarest à 267 m
Calcul d'itinéraires avec Apple Plan et Google Maps

Plan d’accès

Théâtre de l'Œuvre
55, rue de Clichy 75009 Paris
Spectacle terminé depuis le samedi 19 mars 2005

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