C'est bien

Paris 10e
du 28 septembre au 2 novembre 2003

C'est bien

Des textes courts qui rendent compte des plaisirs quotidiens de la vie des enfants est à l’origine de La première gorgée de bière : ils ont donné envie à Philippe Delerm d’écrire des “c’est bien” pour adultes. De nombreux enfants ont dû se reconnaître dans tous les épisodes qu’offre C’est bien : juste avant la rentrée des classes, avant d’aller dans un fast-food, avant d’acheter des bonbons chez la boulangère, avant d’être malade…

Spectacle tout public à partir de 6 ans

Le texte
La mise en scène

Extraits du texte

C’est bien est paru aux éditions Milan en 1998, mais les textes qui composent ce livre ont été écrits bien avant. Ce recueil de textes courts qui rendent compte des plaisirs quotidiens de la vie des enfants est à l’origine de La première gorgée de bière : ils ont donné envie à Philippe Delerm d’écrire des “c’est bien” pour adultes.

De nombreux enfants ont dû se reconnaître dans tous les épisodes qu’offre C’est bien : juste avant la rentrée des classes, avant d’aller dans un fast-food, avant d’acheter des bonbons chez la boulangère, avant d’être malade...

Philippe Delerm promène son regard et trouve les mots justes pour rendre compte avec force, humour et précision des émotions qui bouillonnent en chacun, dès l’enfance, dans tous les moments de vie.

Il est rarement donné aux enfants de rencontrer un texte qui, avec tant de pertinence et de bienveillance, témoigne de sensations et de sentiments intimes de leur quotidien.

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C’est bien n’est pas un texte écrit pour la scène. L’adaptation théâtrale de Véronique Lesergent rend compte de la variété des situations et des émotions ainsi que leur aspect ludique et profond à la fois, en s’appuyant sur les moments clés du texte.

La mise en scène s’attache à construire à partir de ces courts épisodes une histoire qui commence “juste avant la rentrée des classes” au retour des vacances et se termine par un départ : “c’est bien l’autoroute, la nuit”. Entre les deux, une année scolaire s’est écoulée, avec ses changements de saison, chaque “c’est bien” étant un événement sur lequel on s’arrête. On entend alors le point de vue de l’enfant sur ses plaisirs majuscules.

Un autre personnage, sorte d’« esprit malin », accompagne l’enfant. C’est en fait un frère de jeu imaginaire, qu’il fait apparaître ou disparaître à son gré, avec lequel il dialogue, et qui prend l’apparence de tous les êtres traversant son quotidien : la maman, la boulangère, le petit copain.

Les neuf textes choisis, conservés dans leur intégralité, sont adaptés, le plus souvent, sous une “forme dialoguée”. En fonction des tableaux, l’alternance des voix des deux personnages permet de rendre compte des échanges complices entre l’enfant et sa mère (C’est bien de faire ses devoirs sur la table de la cuisine, C’est bien d’aller au fast-food), de restituer l’urgence à partager ces impressions qui submergent (C’est bien quand les mamans commencent à bavarder), de mettre en valeur la cruauté de rencontres avec certains adultes (C’est bien d’acheter des bonbons chez la boulangère).

Chaque “c’est bien” est teinté d’une “couleur” particulière, donnée par un rythme du texte et des intentions dramatiques propres à chaque situation, mettant en valeur les multiples facettes du tourbillon de la vie.

La scénographie, imaginée légère, fluide et mouvante, utilise principalement des étoffes, des tissus qui couvrent et découvrent les objets du quotidien Ainsi, l’espace se transforme comme un jeu d’enfants au gré des situations, les personnages créant eux-mêmes les formes qui sont nécessaires à leur jeu.

Le paysage sonore, d’inspiration africaine, fait entendre des voix, des sons, des mélodies mêlés. Surtout présent dans les transitions entre les textes, il renforce les images, accompagne l’expression des sentiments, rythme le jeu muet du comédien, interprète de l’enfant.

La lumière s’efforce de mettre en valeur les ambiances et les lieux, allant de l’intime (C’est bien d’être malade) au spectaculaire (C’est bien d’aller dans une grande fête foraine), permet de créer la magie des apparitions et des transformations de l’esprit malin.

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C’est bien, juste avant la rentrée des classes
On n’a plus vraiment envie d’être en vacances, on n’a plus vraiment envie de soleil, de mer ou de montagne. On n’a plus vraiment envie d’être loin de sa vie.
Huit jours avant la rentrée, c’est bien de retrouver le papier à fleurs de sa chambre, et cette petite tache juste à côté du poster de Snoopy. Tout à l’heure, on ira faire des courses de rentrée... Maman a dit :
- Ne compte pas sur moi pour t’acheter tous ces gadgets hors de prix qu’on fait maintenant !
...On verra peut-être une copine ou un copain rentrés de vacances, eux aussi. Aujourd’hui ce serait bien, parce qu’on est encore un peu bronzé. Pour la première fois depuis longtemps, on a mis un pull qui gratte sur les avant-bras - dessous, on a encore un tee-shirt. Mais c’est bon de mettre un pull de laine vert foncé quand on est loin encore de la fin de l’été - qu’on est si près déjà de la rentrée.

C’est bien d’acheter des bonbons chez la boulangère
On est dans la queue, et on se sent tout petit entre les clients qui demandent :
– Une baguette moulée bien cuite !
– Un pain de campagne et une ficelle !
Dans sa tête, on prépare déjà des phrases, pour ne pas être ridicule quand la vendeuse demandera :
– Et pour toi ?
De loin, on aperçoit les bocaux magiques, les rouleaux de réglisse avec une pastille en sucre glacé blanc ou rose au milieu, les roudoudous à la petite coquille qu’on imagine déjà, un peu rêche sur les lèvres, les fraises de guimauve aplaties et les chewing-gums gagnants.
Doucement on avance, et puis voilà, “C’est à toi” dit la boulangère sans sourire...

C’est bien d’être malade
Pas au début, bien sûr, quand on a tellement de fièvre que l’armoire en face du lit grandit sans cesse et veut vous engloutir.
Mais à la fin, quand on commence à aller mieux mais qu’on se sent encore un peu pâle, un peu vide.
... Un copain et une copine de l’école sont passés pour porter les devoirs. Ils s’assoient au pied du lit, un de chaque côté, et ils commencent à raconter toutes les bonnes histoires de la journée, la cantine, les récrés ...
On a l’impression d’être à la fois très près et très loin de tout ça. On voudrait presque reprendre déjà la vie normale, mais c’est bon aussi d’avoir encore trois jours à se faire cajoler, à être un personnage intéressant qu’on vient visiter, et qui provoque l’admiration quand il mange ce qu’il préfère. C’est bien d’être malade.

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C’est bien l’autoroute la nuit
On sait qu’on finira par s’endormir, mais on se dit qu’on ne va pas dormir du tout.
La voiture est étrange, un peu comme une petite maison où l’on se sent très protégé, un peu comme une cabine de pilotage aussi, avec toutes ces lumières qui brillent dans le noir. Il y a du vert surtout, phosphorescent, en rond sur les cadrans du tableau de bord, et de petites étoiles orange à l’endroit du lève-glace, de l’allume-cigare ...
Personne ne parle, et on peut s’inventer des histoires dans le bruit rassurant du moteur. 
On est tous embarqués dans un voyage très calme et lent, peut-être dans l’espace. 
...On s’arrête à la station-service. On a le droit d’aller se dégourdir les jambes dans un grand magasin tout en long. 
...Tout est très amusant, mais en quelques minutes il semble qu’on s’ennuie déjà dans ce décor plutôt blanc, plutôt froid, pourquoi ?
Déjà on a envie de revenir se blottir au creux de la voiture, et de ne plus bouger jusqu’au bout du voyage.

C’est bien quand les mamans commencent à bavarder
Dans la chambre, on avait installé le Subbuteo, un super jeu de football qui reproduit vraiment les actions du foot, pas du tout comme le baby-foot. Pourquoi n’y avait-on pas pensé plus tôt ? On avait organisé une coupe du monde, et on en était à la demi-finale Nigéria/Italie, quand la sonnerie de l’entrée a retenti. C’était déjà sa mère qui venait le chercher ! ... 
– Il n’a pas été trop désagréable, au moins ?
– Pensez-vous ! D’ailleurs, je ne m’en occupe même pas. Je crois qu’ils sont lancés dans une partie ... Mais asseyez-vous quelques instants ...
– Je ne voudrais pas salir. Avec cette pluie ...
Les mamans savent bien leur rôle, et elles mettent le ton pour réciter ces phrases qui coulent toutes seules. La maman qui vient chercher finit toujours par se laisser faire :
– Juste une minute, alors !
C’est à ce moment-là que le mercredi devient délicieux...

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C’est bien de s’asseoir dans l’herbe, à la fin d’un match de foot
...On a couru plus d’une heure dans tous les sens après ce ballon qui n’en finissait plus de s’échapper. Maintenant c’est la récompense. L’arbitre est rentré aux vestiaires depuis longtemps, et la plupart des joueurs sont déjà en train de prendre leur douche. L’entraîneur a lancé :
– Ne restez pas comme ça, les gars, vous allez prendre froid !
On a répondu qu’on arrivait, mais on reste là, à deux ou trois, sans se parler. 
On ne pense vraiment à rien. Le terrain est beau, à cet instant. 
On ne voudrait plus bouger. Il y aurait une forêt immense qui vous encerclerait, un terrain de foot au milieu, et puis c’est tout. C’est comme si on avait joué au foot juste pour ce moment-là.
Pourvu qu’elle ne résonne pas tout de suite, la petite phrase inévitable :
– Eh ! les gars, faut vous magner un peu, vous allez louper l’car !

C’est bien d’aller dans une très grande fête foraine, la nuit
...Juste à ses pieds, on a un manège impressionnant : un grand plateau rond qui s’incline dans tous les sens en tournant de plus en plus vite. Les gens doivent être attachés, mais ils poussent des cris, et les ampoules rouges clignotent - on ne montera sûrement pas sur ce genre d’appareil.
De toute façon, on a le choix : il y a des dizaines et des dizaines de manèges immenses, une grande roue, des montagnes russes, et tout cela est illuminé. Le rouge et l’orangé dominent, les lumières se confondent - c’est très chaud, vu d’en haut.
On descend dans la fête. En bas, on découvre peu à peu des tas d’autres stands. Beaucoup de loteries, par exemple.
...Finalement on se décide pour un manège fantastique : on monte dans une petite pirogue le long d’une montagne, et après on tombe dans la cascade. Il y a vraiment de l’eau, et on fait même un grand “splash” qui éclabousse tout le monde en arrivant en bas.
...On s’achète une barbe à papa vert pâle, et on a vite les doigts tout collants, et des petits filaments au coin de la bouche. La barbe à papa, c’est comme la fête : de loin, c’est fabuleux, et au bout d’un moment on en a assez... 

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Spectacle terminé depuis le dimanche 2 novembre 2003

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